qu'il a tué. Dans les parages, un renard alléché se
faufile. Reniflant de droite, reniflant de gauche, il
s'embusque juste derrière le dos de l'ours. Et, sans
crier gare, le voilà qui fait un bond par-dessus le
fauve, tombe pile poil au beau milieu de la carcasse,
en arrache un morceau et détale.
Le carnassier n'est point pataud, il saute sur ses
pattes d'ours, attrape le goupil par sa queue touffue.
- Attends un peu, toi, grogne le fauve. Je m'en vais t'expliquer de quelle façon
on capture un cheval.
renard prudent. Mille fois merci. Pour
sûr, je te le revaudrai.
- Je n'en espérais pas moins de toi, est la
réponse de l'ours. Alors, écoute, quand
tu vois un cheval paressant au soleil,
approche-toi de lui en tapinois. Puis
cramponne-toi aux longs crins de sa queue
qu'en aucun cas tu ne devras lâcher. Et,
direct dans sa cuisse, plante tes crocs
sans hésiter.
Peu après, le renard aperçoit paressant au soleil un cheval. Ni une, ni deux,
le voilà agrippé à la queue du cheval et planté par les crocs dans sa cuisse.
De douleur, la noble bête se dresse, se met à ruer, se lance dans une
qu'il traîne sur un sol jonché de cailloux, de gravillons et
de pierres.
Pour conclure, le goupil miraculeusement rescapé de
l'aventure, depuis ce jour, n'a plus cessé de clamer :
- Vrai, il y a sur terre en quantité d'autres choses bien
meilleures à manger que cette chair chevaline. C'est
à n'y rien comprendre que tant de gens en fassent un plat.
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