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samedi 30 avril 2011

La malle volante

Il était une fois un marchand, si riche, qu'il
eut pu paver toute la rue et presque une
petite ruelle encore en pièces d'argent, mais il
ne le faisait pas. Il savait employer autrement
sa fortune et s'il dépensait un skilling, c'est
qu'il savait gagner un daler. Voilà quelle sorte
de marchand c'était, et puis, il mourut.

Son fils hérita de tout cet argent et il mena
une vie joyeuse; il allait chaque nuit au
bal masqué, confectionnait des cerfs-volants avec des riksdalers de papier, et
faisait des ricochets sur la mer avec des pièces d'or à la place de pierres plates.
A ce train, l'argent filait vite... A la fin, le garçon ne possédait plus que quatre
shillings et ses seuls vêtements étaient une paire de pantoufles et une vieille robe
de chambre.

Sas amis l'abandonnèrent puisqu'il ne pouvait plus se promener avec eux dans la
rue. Mais l'un d'entre eux, qui était bon, lui envoya une vieille malle en lui disant :
fais tes paquets ! C'était vite dit, il n'avait rien à mettre dans la malle. Alors, il s'y
mit lui-même. Quelle drôle de malle ! si on appuyait sur la serrure, elle pouvait
voler.

C'est ce qu'il fit, et pfut! elle s'envola avec lui
à travers la cheminée, très haut, au-dessus
des nuages, de plus en plus loin. Le fond
craquait, notre homme craignait qu'il ne se
brise en morceaux, il aurait fait une belle
culbute ! grand dieu !... et puis, il arriva au
pays des turcs.

Il cacha la malle dans la forêt, sous des feuilles sèches en entrant tel qu'il était, dans
la ville, ce qu'il pouvait bien se permettre puisque, en Turquie, tout le monde se
promène en robe de chambre et en pantoufles. Il rencontra une nourrice avec un
petit enfant.

- Ecoute un peu, nourrice turque, dit-il, qu'est-ce que c'est que ce grand château
   près de la ville ? Les fenêtres en sont si hautes !

- C'est là qu'habite la fille du roi,
   répondit-elle. Il lui a été prédit qu'elle
   serait très malheureuse par le fait d'un
   fiancé, c'est pourquoi personne ne doit
   aller chez elle sans que le roi et la reine
   soient présents.

- Merci, dit le fils du marchand.

Il retourna dans la forêt, s'assit dans la malle, vola jusqu'au toit du château et se
glissa par la fenêtre chez la princesse. Elle était couchée sur le sofa et dormait.
Elle était si adorable que le fils du marchand ne put se retenir de lui donner un
baiser. Elle s'éveilla, effrayée, mais il lui affirma qu'il était le dieu des turcs et
qu'il était venu vers elle à travers les airs, ce qui plut beaucoup à la demoiselle.

Ils s'assirent l'un à côté de l'autre et il lui raconta
des histoires : ses yeux étaient les plus beaux lacs
sombres sur lesquels les pensées nageaient
comme des sirènes, son front était un mont
neigeux aux salles magnifiques, pleines d'images.
Il parla aussi des cigognes qui apportent les
mignons bébés. Quelles belles histoires ! alors,
il demanda sa main à la princesse, et elle dit "oui"
tout de suite.

- Mais revenez ici samedi, lui dit-elle, car le roi et la reine
viennent prendre le thé chez moi. Ils seront très fiers de me voir épouser le dieu des turcs, mais sachez leur raconter un très beau conte car ils les aiment énormément; ma mère les veut moraux et distingués, mais père les apprécie très gais, que l'on puisse rire.

- Bien ! Je n'apporterai d'autre cadeau de mariage qu'un conte, répondit-il.

Là-dessus, ils se quittèrent après que la princesse lui eut donné un sabre incrusté de
pièces d'or, et c'est surtout cela qui pouvait lui être utile.
Il s'envola, s'acheta une nouvelle robe de chambre et s'assit
dans la forêt pour composer un conte. Il devait être terminé
samedi, et ce n'est pas si facile. Pourtant, quand vint le
samedi, c'était fait. Le roi, la reine et toute la cour prenaient
le thé chez la princesse et l'attendaient. Il fut reçu avec
beaucoup de gentillesse.

- Voulez-vous nous raconter une histoire ? demanda la
   reine, une histoire d'un esprit profond et instructif.

- Mais qui fait quand même rire, dit le roi.

- Je veux bien, dit-il. Et il se mit à raconter.

Porte Bonheur

mercredi 27 avril 2011

Le voyage de Benoit

Il était une fois au temps du moyen-âge, un chevalier
nommé Benoit. Benoit était beau et courageux.
Mais il était encore plus beau quand il était vêtu de
son armure. Il était follement amoureux de la
magnifique princesse Anne. Anne habitait dans un
très beau palais. Elle avait des cheveux blonds
ondulés et une robe bleu ciel.

Mais hélàs, Anne s'était fait kidnapper par le
monstrueux cyclope qui la gardait prisonnière
au fond de sa gorge. Son père le roi décida de faire
appel au vaillant chevalier Benoit, mais ce chevalier était surtout courageux
pour raconter des histoires qui faisaient peur aux enfants. Allait-il être capable
de sauver pour de vrai une princesse en danger ?

Il traversa le jardin vivant. Ce jardin se trouvait dans les champs de ripoux.
Des salades et des tomates se jetèrent sur lui. Il les coupa en rondelles
avec son épée. Il passa aussi dans la forêt enchantée. Dans cette forêt, il y
avait des génies, des souris. Fatigué, il se mit à chercher une grotte pour
dormir. Arrivé à destination, il se coucha. Soudain, il sentit le sol bouger.
Il baissa les yeux et quand il découvrit qu'il
s'était endormi sur la reine des souris, il
partit en courant. Dans la forêt, il vit un
dragon prisonnier d'un filet. Avec son
épée, il coupa le filet. Le dragon sortit,
le remercia et devint son ami. Mais le
dragon ne pouvait pas voler car il avait
l'aile cassée. Le chevalier le soigna et
repris son chemin avec son nouvel ami
à la recherche de la princesse.

Nos deux amis partirent dans un pays lointain. Comme ils avaient très soifs , ils
décidèrent de s'arrêter au bord d'une rivière. A peine Benoit eut-il mis une main
dans l'eau que le cyclope se dressa devant lui.
Benoit voulut saisir son épée, mais il
l'avait fait tomber dans l'eau. Il aperçut alors
un gros poisson, le prit et essaya
d'impressionner le cyclope.
Malheureusement, cela donna envie au
cyclope de manger. Il prit le gros poisson
et l'avala d'un trait. Hélas pour lui, le
poisson était un fugu. Le cyclope affaiblit
par le poison contenu dans le poisson tomba
par terre.

Le dragon en profita immédiatement pour lui ouvrir la bouche. Le cyclope étant
exténué ne put rien faire. Benoit entra dans la bouche du cyclope en se bouchant
le nez car çà sentait mauvais. Il ne s'était pas lavé les dents depuis 400 ans et
celle-ci étaient toutes pourries. Benoit trouva la belle Anne dans une carie
du cyclope. Elle était évanouie. Il l'a prit et l'emmena avec lui. La princesse
se réveilla, remercia chaleureusement le chevalier et le trouva tellement
beau qu'elle le demanda en mariage.

C'est ainsi qu'ils vécurent heureux et eurent
beaucoup d'enfants. Ils gardèrent le dragon
auprès d'eux, celui-ci faisant la joie des
grands et des petits avec ses histoires.

Remerciements

Bonsoir à tous

Je vous remercie beaucoup de vos gentils encouragements.

N'hésitez pas à demander si une histoire vous manque.

Bonne soirée à tous et merci à vos enfants d'aimer les histoires.

Alexina93

mardi 26 avril 2011

Halloween (conte pour avoir peur)

C'était le soir d'halloween. Plutôt que de
courir les rues pour obtenir des bonbons,
papa avait eu une super idée : aller faire
un pique-nique en forêt avec maman, ma
soeur Eloise et mon copain Thierry. Ainsi,
le soir nous avions chargé tout
l'équipement dans la voiture et nous voilà
partis vers le bois de Mortelune.

Pendant que maman et Eloise préparaient le dîner, papa nous dit :

- Les garçons allez donc chercher du bois mort pour faire un bon feu,
   comme ça nous pourrons faire griller des guimauves.

Alors Thierry et moi sommes allés chercher du bois. Plus nous avancions
dans la forêt, plus la végétation nous semblait bizarre. Les arbres avaient
une couleur grise et leurs feuilles avec la lumière de la pleine lune, avaient
de drôles de reflets argentés.

A force d'avancer en regardant par terre pour trouver du bois, Thierry et
moi nous nous sommes perdus. Nous nous sommes mis à crier en espérant
que maman et papa nous entendraient. Mais malheureusement, nous avions
beau appeler personne ne répondait.

- Je crois que c'est par là, dit Thierry.

En effet, il y avait un petit chemin qui
serpentait au milieu des ronces. Nous
nous mîmes à marcher rapidement car
nous avions peur. Au bout d'une
demie-heure nous étions définitivement
perdus. Quand tout à coup un
hurlement retentit juste à notre droite.

- Qu'est-ce que c'est ? dit Thierry en
   tremblant.

- Je crois que ça doit être un hibou, répondis-je sans trop y croire.

Et le cri lugubre recommença. Puis des craquements de branchages retentirent
tout autour de nous. Terrifiés par ces bruits étranges, nous n'osions plus appeler
nos parents. C'est alors que sur le chemin, s'avança une drôle de silhouette.

C'était un horrible monstre ! Il avait deux énormes bras qui descendaient
jusqu'aux mollets, des yeux jaunes et cruels. Ses dents étaient pointues et son nez
rejoignait ses lèvres. En plus, il était entièrement violet et n'arrêtait pas de sauter
sur place. Tremblants de peur, nous n'osions plus bouger.

- Bonsoir les enfants, nous dit-il. Vous êtes là pour le jeu ?

- Je jeu ?

- Oui, le jeu d'halloween.

Sans trop savoir, nous répondirent oui.

- Ah tant mieux, dit le monstre, je croyais que
   personne ne viendrait. Car c'est vraiment
   difficile.

- Ah bon ? dit Thierry qui était blanc comme un
   linge.

- Oui, parce que celui qui perd doit être mangé,
   dit le monstre. Je compte jusqu'à dix et à dix
   je vous recherche et si je vous trouve tant
   mieux, parce que cela fait trois mois que je
   n'ai rien mangé ... UN ... DEUX ... TROIS ...
   QUATRE ... CINQ... SIX, SEPT, HUIT!
   NEUF! DIX !!!

Avant que nous ayons eu le temps de réagir, le monstre se jeta sur Thierry. La
gueule du monstre se mit à grandir, grandir, grandir encore, et il avala Thierry
d'un seul coup. C'était horrible...

Je me suis mis à courir comme un fou. Mais déjà le monstre était là, juste derrière
moi. J'entendais son souffle rauque et sentais son odeur pestilentielle. A l'école, je
suis le champion de la course, mais là j'avais beau courir le plus vite possible, le
monstre, petit à petit, me rattrapait. Soudain, je sentis ses griffes sur mon épaule
et je tombais dans les feuilles mortes. Il m'attrapa le bras et se mit à me secouer...

- Réveille-toi ! il est l'heure de se préparer pour l'école.

Ouf ! c'était un horrible cauchemar et c'était papa qui
me tenait le bras pour me réveiller.

- Aujourd'hui c'est le 31 octobre, dit papa, j'ai eu une
   super idée. J'ai appelé les parents de Thierry, ils sont
   d'accord. Ce soir nous allons pique-niquer dans les
   bois de Mortelune.

- NON !!!

dimanche 24 avril 2011

La trop belle Magdeline

Dans un monde au delà des rêves vivait une jeune
princesse répondant au doux nom de Magdeline.
Elle était aussi belle que le soleil, aussi douce que
la brise légère de printemps, et aussi délicate que
la rose. Elle était non seulement très belle mais de
surcroît très intelligente.

Bien que Magdeline ait tout pour être heureuse, elle était
en réalité la jeune fille la plus désespérée du royaume. En
effet, ses parents, le roi et la reine Mauvaisregard étaient
d'une laideur repoussante, ce qui les rendaient irritables et méchants.

Et si l'on adorait Magdeline, on détestait ses parents. Ces derniers s'en
rendaient bien compte mais ils ne pouvaient rien faire, à part bien sûr
maltraiter et rejeter leur douce et délicate enfant.

Un jour, alors que Magdeline se promenait
tranquillement dans la forêt, elle rencontra
une fée, pas n'importe quelle fée, la reine
des fées en personne.

- Bonjour, s'exclama la fée, je m'appelle Aurore et toi ?

- Je m'appelle Magdeline, je suis la fille du roi et de la
   reine Mauvaisregard, répondit Magdeline.

- Hum ! moi je suis la reine des fées dit Aurore en
   souriant. Tu m'as l'air bien triste. Que puis-je faire pour t'aider ?

- Hélàs, il n'y a pas grand-chose à faire pour m'aider Majesté, répondit
   tristement Magdeline.

Aurore réfléchit quelques instants...

- Pourtant je devine ton problème dit-elle et je pense que cette baguette
   magique pourra t'aider.

Magdeline prit la légère baguette en hêtre que la reine des fées lui tendait
et avant même qu'elle n'ait pu la remercier, cette dernière avait disparu.
Pendant ce temps, le soleil avait cédé sa place à la lune. L'obscurité régnait
sur la forêt et la princesse qui était aussi intelligente que belle sut immédiatement
qu'elle était égarée et qu'il était inutile de chercher son chemin dans le noir.

Elle trouva une bûche sur le sol et se servant de la baguette offerte par la reine
des fées la changea en lanterne. Au bout d'une heure de marche, elle aperçut le 
château de ses parents. Elle pensait que sa
mère serait heureuse de la revoir, mais au
lieu de cela, elle fut accueillie par un
concert de reproches :

- As-tu vu l'heure à laquelle tu rentres ? Il ne
   manquerait plus que tu te fasse enlever et
   que l'on nous demande une rançon ! File
   dans ta chambre ! aboya la méchante reine.

La jeune fille monta dans sa chambre. Elle se jeta sur son lit et fondit en larmes. Puis soudain, elle se souvint des paroles de la fée : "cette baguette pourra t'aider...". Elle saisit alors la baguette magique.

- J'aimerai qu'un peu de ma beauté aille à mon père et à ma mère pour qu'ils
   deviennent bons et aimables, dit-elle à haute voix. 

Curieuse de vérifier si son souhait était exaucé, Magdeline descendit sur la
pointe des pieds l'escalier qui menait à la salle du trône. Elle entendit alors sa
mère s'exclamer :
- Mon roi, je suis à nouveau belle comme autrefois et
   vous aussi !

- C'est ma foi vrai, très chère, lui répondit son royal
   époux.

Alors Magdeline les rejoignit et leur expliqua toute
l'histoire. Et c'est ainsi que le bonheur revint au
château. Plus tard, Magdeline rencontra et épousa
un beau prince. Il était très gentil mais aussi très bête.
Heureusement, grâce à sa baguette, elle lui insuffla un
peu de son intelligence et ils vécurent heureux dans leur beau château.

samedi 23 avril 2011

JOYEUSES PAQUES

La maison des trois loups

Par-delà les mers, par-delà les terres, loin, loin,
derrière les montagnes, il y avait un oeuf. Un
oeuf tout petit, tout blanc, presque
transparent. Il s'ennuyait, cet oeuf, et voulut
voir du pays. Il se mit donc en route et, sans
plus se soucier de rien, roulant par-ci, roulant
par-là, il partit sur les chemins. Il roulait
depuis un certain temps lorsqu'il rencontra un
canard.

- Et où roules-tu donc
   ainsi, compère ? demanda le canard.

- Je veux voir le monde, répondit l'oeuf.

- Tout comme moi, dit le canard.

Et ils continuèrent de compagnie. L'oeuf roulant, le canard
boitillant, ils allaient depuis un moment, lorsqu'ils
rencontrèrent un coq.

- Où allez-vous donc ainsi, compères ? demanda le
   coq.

- Nous voulons voir le monde, répondit le canard.

- Tout comme moi, dit le coq.

- Alors, allons de compagnie, reprirent ensemble
   l'oeuf et le canard.

Et ils repartirent droit devant eux, l'oeuf roulant, le canard boitillant, le coq
se rengorgeant. Ils allaient tous trois depuis un moment lorsqu'ils rencontrèrent
une écrevisse.

- Où allez-vous donc ainsi, compère ? demanda
   l'écrevisse.

- Nous voulons voir le monde, répondit le coq.

- Tout comme moi, dit l'écrevisse.

- Alors, allons de compagnie, petite écrevisse,
   proposèrent l'oeuf, le canard et le coq.

Et les voilà repartis, droit devant eux, l'oeuf roulant, le canard boitillant, le coq se 
rengorgeant et l'écrevisse allant à reculons. Tout à coup se dressa devant eux une
alêne.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?
   demandèrent l'oeuf et l'écrevisse,
   intrigués. 

- Je suis l'alêne du cordonnier, répondit
   une petite voix pointue.

- Et que fais-tu toute seule sur la route ?
   demanda le canard.

- Je veux voir le monde, répondit l'alêne.

- Tout comme nous, dirent l'oeuf, le canard, le coq et l'écrevisse.  
   Viens avec nous !

Et les voilà repartis tous les cinq, l'oeuf roulant, le canard boitillant, le coq se
rengorgeant, l'écrevisse allant à reculons et l'alêne cabriolant : pic sur la
pointe, pac sur la tête, pic sur la pointe, pac sur la tête. Un boeuf, cessant
de ruminer, les regarda passer.

- Où allez-vous donc ainsi, joyeuse compagnie ?
   demanda-t-il.

- Nous voulons voir le monde, répondirent-ils.

- Je vais avec vous, dit le boeuf.

Et il se mit à cheminer derrière eux. Un cheval,
venant à leur rencontre, les arrêta :

- Où allez-vous donc ainsi, joyeuse compagnie ? demanda-t-il.

- Nous voulons voir le monde, répondit le boeuf.

- Je vais avec vous, dit le cheval.

Ils repartirent tous, droit devant eux.... L'oeuf roulant,
le canard boitillant, le coq se rengorgeant, l'écrevisse
allant à reculons, l'alêne cabriolant, le boeuf et le
cheval suivant derrière. La nuit tomba. Devant eux se
trouvait une petite maison. Là, habitaient trois loups
qui étaient partis chasser.

- On entre ? proposa le cheval.

- On entre, répondirent les autres.

Et chacun trouva un coin à sa convenance : l'oeuf dans les cendres tièdes de l'âtre,
le canard et le coq perchés sur la cheminée, l'écrevisse au fond d'un baquet plein
d'eau; l'alêne se piqua dans l'essuie-mains, le cheval se coucha au milieu de la pièce
et le boeuf s'installa dans la cour. Fatigués d'avoir tant marché, ils s'endormirent
vite. Et ce fut bientôt le silence. Mais les trois loups propriétaires de la maison
étaient sur le chemin du retour. Le plus vieux, humant l'air, dit :

- Hum, hum, je sens quelque chose d'insolite dans notre
   maison...

- Qui de nous ira aux nouvelles ? demanda le deuxième.

- Moi ! dit le plus jeune, qui ne craignait rien.

Et bravement, il entra le premier. Il alla droit à la
cheminée pour chercher des allumettes, car on n'y voyait guère. Mais le coq et le canard se mirent à caqueter, à cancaner à qui mieux mieux, le houspillant du bec.
Effrayé par ce tintamarre, le loup essaya de trouver des braises dans la cheminée.
Mais l'oeuf lui sauta à la figure, le barbouillant de cendres. Aveuglé, le loup se
précipita vers le baquet pour se laver, mais l'écrevisse lui pinça le nez. Il voulut
alors saisir l'essuie-mains, mais l'alêne lui piqua les pattes.

Epouvanté, le loup recula vers le milieu de la pièce, mais le cheval lui
décocha un tel coup de pied qu'il fut projeté dans la cour où le boeuf le
reçut sur ses cornes et le renvoya en l'air. Alors le loup se mit à hurler :

- Les diables sont dans la maison ! La cheminée crie, les cendres vous
   sautent à la figure, l'eau du baquet pince, l'essuie-mains pique, des
   coups de pied sortent du plancher et des fourches vous jettent en l'air !
   Sauvons-nous, mes frères, sauvons-nous !

Et les loups se sauvèrent à travers la forêt. Dans la maison redevenue
silencieuse, nos compagnons se rendormirent et, de bonne heure le
lendemain, se remirent en route. Et qui sait, peut-être les
rencontrerez-vous un beau jour sur le chemin, l'oeuf roulant,
le canard boitillant, le coq se rengorgeant, l'écrevisse allant à reculons,
l'alêne cabriolant, avec le boeuf et le cheval suivant derrière. Ils vont voir
le monde...

lundi 18 avril 2011

Toi & moi, petit ours

Il était une fois deux ours, grand ours et petit
ours. Grand ours est le grand ours et petit
ours est le petit ours. Petit ours veut jouer
mais grand ours n'a pas le temps.

- Je veux jouer, dit petit ours

- Je dois ramasser du bois pour le feu, dit
   grand ours

- Moi aussi, alors, dit petit ours.

- Oui, dit grand ours, nous allons ramasser du bois ensemble, toi et moi.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demande petit ours.

- Je vais puisser de l'eau dit grand ours.

- Moi aussi alors, dit petit ours.

- Oui, dit grand ours, nous allons puiser de l'eau ensemble, toi et moi.

- Maintenant on joue, dit petit ours.

- Je dois encore ranger notre grotte, dit grand ours.

- Moi aussi, je range, dit petit ours.

- Oui, dit grand ours. Toi tu ranges tes affaires et moi je m'occupe du reste.

- J'ai fini de ranger mes affaires, grand ours, dit petit ours.

- C'est très bien, petit ours, dit grand ours, mais moi je n'ai pas encore fini.

- J'ai envie que tu joues avec moi, dit petit
   ours.

- Il faut que tu joues un peu tout seul, petit
   ours, dit grand ours. J'ai encore beaucoup
   de choses à faire !

Petit ours joue tout seul pendant que grand
ours continue son travail. Petit ours joue à
"ours-qui-rebondit". Petit ours joue à
"ours-qui-glisse". Petit ours joue à
"ours-pendu". Petit ours joue à "ours-qui-se-bat-avec-des-bâtons".
Petit ours joue à "ours-à-l'envers". Grand ours sort de la grotte et vient s'asseoir sur son rocher. Petit ours joue à "ours-carrousel". Grand ours ferme les yeux pour réfléchir.

Petit ours vient dire quelque chose à grand ours mais grand ours ... dort !

- Hé, grand ours, réveille-toi ! dit petit ours.

Grand ours ouvre les yeux.

- J'ai fini de jouer tout seul, dit petit ours.

Grand ours réfléchit :

- Si on jouait à cache-cache, petit ours ? Moi je
   me cache et toi tu comptes, dit petit ours.

Et il court se cacher.

- J'arrive ! dit grand ours.

Il cherche petit ours. Et il le trouve ! Ensuite
grand ours se cache et petit ours le cherche.

- Je t'ai trouvé, grand ours ! dit petit ours.

- Donc maintenant, c'est de nouveau à moi...

Grand ours et petit ours jouent à tous les jeux d'ours. Qand le soleil descend
derrière les arbres, ils sont toujours en train de jouer. Alors petit ours dit :

- Rentrons à la maison maintenant, grand ours.

Grand ours et petit ours rentrent dans leur
grotte.

- Nous avons été très occupés aujourd'hui,
   petit ours, dit grand ours.

- Oui, grand ours, dit petit ours.

- Nous avons beaucoup joué ensemble, toi et moi.

dimanche 17 avril 2011

Une maman pour choco

Choco était un petit oiseau qui vivait tout seul.
Il aurait bien voulu une maman, mais il ne
savait pas à quoi elle pouvait ressembler. Un
jour, il se mit en tête d'aller la chercher.
D'abord, il rencontra madame Girafe.

- Oh, madame Girafe ! s'écria-t-il. Vous êtes
   jaune tout comme moi ! Est-ce que vous
   êtes ma maman ?

- Je suis désolée,
   soupira madame Girafe, mais je ne suis pas
   comme toi. Je n'ai pas d'ailes.

Ensuite Choco rencontra madame Pingouin.

- Oh, madame Pingouin ! s'écria-t-il. Vous avez des ailes,
   tout comme moi ! Est-ce que vous êtes ma maman ?

- Je suis désolée, soupira
   madame Pingouin, mais je ne
   suis pas comme toi. Je n'ai pas de bonnes grosses joues.

Puis Choco rencontra madame Morse.

- Oh, madame Morse ! s'écria-t-il. Vous avez de bonnes
   grosses joues, tout comme moi ! Est-ce que vous êtes
   ma maman ?

- Ecoute, grommela madame Morse, je ne suis
   pas comme toi. Je n'ai pas des pattes rayées,
   alors ne m'embête pas !

Choco avait beau chercher, il n'arrivait pas à
trouver une maman qui lui ressemble tout à
fait. Quand Choco vit madame Ourse en
train de cueillir des pommes, il sut qu'elle
n'était pas sa maman. Madame Ourse ne
lui ressemblait vraiment pas du tout. Choco se sentit tellement triste qu'il se mit à pleurer.

- Maman, maman, j'ai besoin d'une maman !

Madame Ourse accourut. Elle demanda à Choco pourquoi il pleurait, et quand il eut
raconté son histoire, elle soupira :

- Mon pauvre petit ! si tu avais une maman, que ferait-elle ?

- Je suis sûr qu'elle me prendrait dans ses bras, dit choco en sanglotant.

- Comme ça ? demanda madame Ourse.

Et elle sera Choco très fort contre elle.

- Oui... et je suis sûr aussi qu'elle m'embrasserait !
   dit choco.

- Comme ça ? demanda madame Ourse.

Et elle souleva Choco pour lui donner un gros bisou.

- Oui... et je suis sûr qu'elle chanterait et danserait avec
   moi pour que je ne sois plus triste, dit Choco.

- Comme ça ? demanda madame Ourse.

Et ensemble ils se mirent à chanter et danser. Quand ils s'arrêtèrent pour reprendre
leur souffle, madame Ourse se tourna vers Choco et lui dit :

- Choco, je pourrais peut-être devenir ta maman.

- Toi ? s'écria Choco. Mais tu n'es pas jaune. Et tu n'as pas d'ailes, ni de bonnes
   grosses joues, ni des pattes rayées comme moi !

- Heureusement ! dit madame Ourse. Sinon, j'aurais vraiment une drôle d'allure !

Choco trouva l'idée effectivement très drôle.

- Tu sais, dit madame Ourse, mes autres enfants m'attendent à la maison. Je vais
   leur préparer une tarte aux pommes. Veux-tu la partager avec nous ?

Choco se laissa tenter par la tarte aux pommes et ils se mirent en route. Quand ils
arrivèrent à la maison de madame Ourse, ses autres enfants coururent l'embrasser.

- Choco, dit madame Ourse, je te présente Hippie,
   Allie et Porkie. Je suis aussi leur maman !

Les enfants se mirent à jouer et à rire. Bientôt une
bonne odeur de tarte aux pommes emplit la maison
de madame Ourse. Après le délicieux goûter,
madame Ourse prit tous ses enfants dans ses bras
pour leur faire un gros câlin d'ours. Choco était très
heureux que sa nouvelle maman soit exactement
comme elle était.

samedi 16 avril 2011

Voyage au fond de la mer

Un beau jour quatre frères s'embarquèrent
pour chasser des phoques. Ils en virent
des quantités, mais ne réussirent pas à en
tuer un seul. Pendant trois jours et trois
nuits ils naviguèrent, mais sans plus de
succès. Le soir du troisième jour,
extrêmement fatigués, ils décidèrent de
jeter l'ancre pour pouvoir dormir pendant
la nuit. Ils attachèrent une lourde pierre à
une corde et la jetèrent dans la mer. Puis, ils s'endormirent.

Au fond de la mer, exactement à l'endroit où flottait le bateau des quatre frères,
vivait une baleine. Le bruit de la chute de cette pierre la réveilla. Elle appela
aussitôt un de ses esclaves, un requin :

- Va voir, lui dit-elle, quelle est la cause de tout ce bruit.

Le requin s'élança jusqu'à la surface de la mer
et vit que c'était une pierre servant d'ancre à
un bateau qui avait causé ce vacarme. Il
revint trouver la baleine et lui raconta tout ce
qu'il avait vu. Elle le renvoya aussitôt en lui
ordonnant de demander aux hommes qui se
trouvaient dans cette barque de lever l'ancre
immédiatement. Le requin s'élança jusqu'à la
surface de la mer, s'approcha du bateau et
frappa avec ses ailerons l'avant de la barque. Les hommes se réveillèrent et l'aîné
ordonna à celui de ses frères qui était couché à l'avant de découvrir d'où venait
tout ce bruit.

- C'est un requin, dit celui-ci

- Chasse-le loin de notre barque, dit l'aîné.

Avec une rame, le chasseur frappa le requin de toutes ses forces. Le requin
replongea pour retrouver la baleine.

- Les hommes n'ont pas compris, dit-il. Ils m'ont frappé de toutes leurs forces.

La baleine ordonna au requin de remonter à la surface pour dire aux hommes de
s'éloigner. Le requin remonta à la surface et frappa de nouveau l'avant de la barque.
L'aîné des frères se mit en colère et dit à son jeune frère de tuer le requin. Le jeune
homme ne réussit qu'à lui arracher ses ailerons et le rejeta dans la mer. Le requin
poussa un cri et plongea jusqu'à la baleine.

- Les hommes m'ont arraché les ailerons,
   cria-t-il.

Alors la baleine lui dit d'aller se coucher. Les
quatre chasseurs se rendormirent. Mais la
baleine monta à la surface de la mer,
s'empara de la barque et la ramena au fond
de la mer. Les hommes continuèrent à
dormir. A l'aube, l'homme assis à l'avant de
la barque se réveilla et fut très étonné de voir près de la barque une baleine.
Il crut qu'il rêvait. Il se frotta les yeux, mais la baleine était toujours à la même
place. Il essaya de faire avancer son bateau. En vain. Alors, il réveilla son frère
aîné en s'écriant :

- Frère, éveille-toi. On nous a descendus au fond de la mer.

Alors tous les frères se réveillèrent et furent bien étonnés de se trouver au fond de
la mer. La baleine, par contre, était très satisfaite d'avoir des visiteurs. Elle envoya
un de ses esclaves pour inviter les hommes à s'approcher. En entrant chez la
baleine, ils s'aperçurent qu'il y avait un grand nombre d'escaliers. Ils eurent peur,
car ils virent que tous les murs étaient ornés de têtes de poissons. Mais la baleine
les invita très aimablement à s'approcher.

- N'ayez pas peur, leur dit-elle. Voulez-vous que nous soyons frères et soeurs ?

Elle leur fit donner des manteaux de varech et leur
demanda de rester pendant deux jours chez elle. 
Les hommes lui offrirent comme cadeau une boîte
qui contenait de la graisse d'ours, de la peintue et
un pinceau pour se peindre le visage. La baleine
organisa une grande fête à laquelle elle invita tous
les seigneurs de la mer, ses voisins. Avant d'entrer
chez la baleine, les frères se changèrent en poissons
et s'ornèrent de leurs parures de danse. La baleine
dit alors aux hommes :

- Faites bien attention !

Et tout à coup, les poissons se mirent à danser ainsi que la barque des quatre
frères. Quand la danse fut termminée, la baleine offrit des cadeaux à ses visiteurs.
Le soir, les quatre frères remontèrent dans leur barque et s'endormirent
profondément. Alors, la baleine poussa la barque à la surface de la mer. Le
lendemain à l'aube, le frère qui était assis à l'avant, sentit, en se réveillant, que le
bateau se balançait sur les flots. Il réveilla ses frères :

- Regardez, dit-il, regardez ce qui nous est arrivé !

Ils se réveillèrent. Ils virent d'abord qu'ils
étaient remontés à la surface de la mer,
mais aussi que leur bateau, leurs vêtements
et leurs corps étaient couverts de varenchs
et d'algues et qu'il était presque impossible
de les arracher. Ils rentrèrent dans leur pays,
mais personne ne les reconnut. On les avait
crus morts depuis longtemps, car il avait
deux ans qu'ils avaient disparu et non deux
jours, comme ils l'avaient cru.