publicité

vendredi 20 avril 2012

Justice pour un cheval

Il y a des années par
centaines, dans un certain
royaume, un monarque
avait décidé que les
victimes de torts et d'abus
seraient reçues par des
juges afin que justice leur
soit rendue. Les victimes
devaient manifester leur
désir d'être entendues en
tirant sur la corde qui
faisait tinter une cloche
suspendue sous une voûte de pierre.

Depuis longtemps, personne n'avait plus tiré sur ma corde car le monarque en ce royaume était un honnête homme. On en avait oublié la cloche, et de
la vigne sauvage la cachait aux yeux du passant.

Un jour, un cavalier de retour d'un lointain voyage s'arrête juste sous la
vigne. Il descend de son vieux cheval, le libère de sa selle, de son mors,
de ses étriers, bref il l'abandonne. Affamée, la pauvre bête commence
à croquer les raisins. Et la cloche de sonner, de sonner, et d'ameuter le
quartier.

Sur l'heure, les juges se rassemblent. Il leur faut entendre ce cheval qui
réclame justice. Voici ce qu'ils ordonnèrent :

- Que ce cheval qui en sa jeunesse a servi si admirablement, se repose
   maintenant et reçoive en sa vieillesse les égards dus à son rang. Nous
   légiférons : que son maître lui apporte bon soin et lui fournisse bon foin
   et eau potable ainsi qu'écurie chaude et douillette jusqu'à la fin.



Nous sommes à Paris, en 1843. Un groupe de badauds rient à gorge
déployée devant le spectacle que voici : avec le manche de son fouet,
un charretier est en train de frapper son cheval !
Consterné, un certain docteur Dumont de Monteux, qui assiste à la
scène, publie un article relatant les faits, ce qui décide le préfet de la
capitale à signer un arrêté interdisant de battre son cheval avec le
manche d'un fouet. Mais monsieur de Monteux ne s'arrêta pas en si
bon chemin.
C'est lui qui rédigera les statuts de la Société Protectrice des Animaux
française, fondée en 1845.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire