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vendredi 16 août 2019

Le Ukulélé qui voulait surfer




Le Ukulélé



Le Ukulélé est un instrument traditionnel
des îles de Hawaii à cordes pincées.

Il ressemble à une petite guitare avec
quatre cordes. Il existe 4 formats :

- Soprano (30,5 cm),
- Concert (35,5 cm),
- Ténor (40,5 cm),
- Baryton (45,5 cm).

Le ukulélé qui voulait surfer

Connais-tu l'histoire du ukulélé qui voulait surfer ? Le ukulélé est une petite guitare à 
quatre cordes qui vient de Hawaii. Il émet des sons vanillés, de coquillages parfumés. 
Des notes pour rouler, onduler et se laisser bercer.

Ce n'est pas normal du tout pour un ukulélé de vouloir chevaucher les vagues. Mais 
le ukulélé est obstiné… Il ne veut pas changer d'idée.

- Viens creuser avec nous, disent les petites tortues. On fait un château de sable.
- Non merci, je veux aller courir dans les flots.
- N'importe quoi ! Tu es un ukulélé. Tu ne vas pas dans l'eau !
- Attention, danger ! crie une petite tortue.

Et elles courent se cacher derrière les rochers.


Elles ont aperçu Kahoku, le crabe. Il avance en pas chassés. Il agite ses pinces, pince
en bas, pince en haut. Ca fait peur aux tortues, il trouve ça rigolo.

- Aloha Ukulélé, ça ne vas pas ? Tu fais une tête de noix de coco !
- C'est que… je voudrais surfer ! Et tout le monde se moque de moi.
- Ils ont raison. T'as pas de bras, t'as pas de pieds, tu tiendras pas debout.
- C'est mon rêve ! Et j'y tiens plus que tout !

Et pour montrer qu'il ira jusqu'au bout, il fait sonner trois accords qui réveillent...
… une mangouste paresseuse suspendue à la branche d'un eucalyptus.

- Aaaalooohaaa, baille la mangouste. Pourquoi ce raffut au bas de mon arbre ?
- C'est le ukulélé, rit Kahoku, il est fou ! Il veut apprendre à surfer !
- Tu veux pas faire une sieste, plutôt ?
- Je déteste la sieste ! dit le ukulélé.
- Alors va voir Moana, c'est elle qui fabrique les meilleures planches de l'île,
  et laisse-moi ronfler.
- Très bonne idée !

Dans son atelier, Moana ponce une planche pour la faire briller. 

- Aloha, petit ukulélé ! Que veux-tu ?
- Je veux surfer, bien entendu !

Les planches rangées contre le mur éclatent de rire.

- Il est fêlé ! Il va couler, ce ukulélé !

Le ukulélé ne veut rien écouter. Il a une autre idée : il va demander conseil au très
grand, au très puissant, à celui que personne n'ose déranger… Vous n'allez pas en
croire vos oreilles ! Ecoutez bien !


- Aloha, volcan très puissant ! 

Il l'appelle en faisant vibrer ses cordes. Le volcan crache un petit nuage de fumée
en guise de bonjour.

- Tu m'appelles ? gronde-t-il d'une voix qui fait trembler la terre. 
- Vous qui êtes si sage, si ancien, vous qui savez tout, pouvez-vous m'apprendre
  à surfer ?
- Moi, je sais cracher du feu. Je peux te montrer, si tu veux ?
- Non ! Non ! surtout pas ! C'est trop dangereux !

Trop tard… Le volcan gonfle, gonfle, il devient tout rouge. Il tonne, il bouillonne,
il lance des boules de feu, il partage l'Océan en deux. Les vagues deviennent aussi
hautes que six palmiers empilés. Elles emportent tout sur leur passage et ravagent
la plage.

- Arrête, volcan ! crie le ukulélé. Je t'en supplie, calme-toi !

Le volcan hoquette, souffle un dernier nuage de fumée :

- Impressionnant, n'est-ce pas ?

Le ukulélé regarde autour de lui. C'est épouvantable ! Il entend une petite voix
gémir.

- Maman, je veux ma maman !

C'est un baleineau qui s'est perdu et qui pleure, apeuré.

- T'en fais pas ! On va la retrouver, je te promets ! dit le ukulélé. Chante-moi la 
  berceuse qu'elle te fredonne le soir.

Et le baleineau, secoué de sanglots, chuchote les notes de sa maman adorée. Le
ukulélé, pour le consoler, lui joue une mélodie pleine de si et de mi, de notes qui
sourient. La baleine au loin l'entend et pousse un long gémissement. Elle déchiffre
les notes. Ca fait comme un chemin… qui la mène à son petit.




Il se blottit contre elle et lui fait un gros câlin. La baleine demande au ukulélé :
- C'est toi dont tout le monde parle ? C'est toi qui veut surfer ?
- Oui, mais laissez tomber, je suis trop petit.
- Mais non, j'ai une idée ! Saute sur mon dos. Je t'emmène fendre les flots !

Et voilà, notre ami le ukulélé, bien droit sur le dos de la baleine. Dans les vagues,
il décolle, il glisse, il s'envole ! Il est heureux, heureux, heureux.

Il joue une chanson qui parle de volcans, de baleines, d'îles lointaines. Et tous
les surfeurs de l'île viennent chanter avec lui. Ils dansent dans le ciel et le soleil.
Si tu as un rêve auquel personne ne croit, pense au petit ukulélé et n'abandonne
pas. Aloha !



Le ukulélé qui voulait surfer - Editions Hachette Jeunesse 
Katherine Pancol / Jérôme Pélissier



Le Royaume des Fées - Les Joailliers de la Reine



LES JOAILLIERS DE LA REINE


Sous une haie, au bord d'un grand pré vert, se trouvait un minuscule magasin avec
un écriteau sur la porte qui indiquait : Edouard Scarabée et Fils, joailliers.
En regardant par la fenêtre, on pouvait apercevoir M. Scarabée et son fils Matis
qui travaillaient dans le magasin, tandis que Mme Scarabée préparait un bon
repas, non loin du bébé qui dormait dans son berceau en coquille de noix.


Depuis des années, les Scarabées tenaient un commerce de bijoux pour les habitants
des haies, et ils en vivaient très confortablement.

Un jour, hélas, un énorme tracteur rouge commença à labourer le pré à côté de leur
magasin. Terrifiée, la famille Scarabée empaqueta tout ce qu'elle pouvait emporter et
vola jusqu'à ce qu'elle atteigne la forêt du Royaume des Fées.

- Nous resterons ici, déclara Mme Scarabée. Si nous ne sommes pas en sécurité dans
  le Royaume des Fées, alors je ne sais pas où nous pourrons l'être !

Ainsi, entre les racines tordues d'un grand arbre, ils firent de leur mieux pour
reconstruire un autre petit magasin et y aménager leur maison.

M. Scarabée avait élégamment disposé ses colliers et ses bagues sur des champignons.
Malgré cela, peu de clients s'arrêtaient au début pour admirer les bijoux. Bientôt, un
ou deux papillons s'achetèrent des broches.

Un peu plus tard, quelques souris prirent des boucles d'oreilles, et un mille-pattes
s'offrit un grand nombre de chaînes de cheville bon marché. Mais M. Scarabée hochait
tristement la tête en se rappelant le joli magasin et la confortable maison qu'il avait
eus autrefois. Rien ne serait plus pareil maintenant, pensait-il. Un jour, une magnifique
fée d'or s'arrêta devant le petit magasin.

Elle le regarda très surprise, et s'agenouilla pour mieux voir
les adorables bijoux. Alors M. Scarabée et son fils lui
montrèrent fièrement leurs plus belles pièces.

- Quel beau travail vous faites ! s'extasia la fée, admirative.
  Puis-je prendre trois colliers pour les montrer à la reine
  des fées ? demanda-t-elle.

Aussitôt, M. Scarabée enveloppa les colliers dans des pétales
de fleurs qu'il lia avec un brin d'herbe et les donna à la fée.
Mais Matis était inquiet :

- Et si elle ne nous les rendait pas ? demanda-t-il quand la
  fée fut envolée.
- Elle nous les rendra, assure sa mère. Les fées sont bonnes,
  gentilles et honnêtes, ce n'est pas comme certaines chenilles
  que nous connaissons ! Elle sera bientôt de retour.

Mme Scarabée avait raison : le lendemain, la fée d'or réapparut.

- La reine aime vos colliers et elle veut les acheter tous les trois, leur dit-elle
  avec un sourire. Elle vous offre trois vœux en échange. Elle voudrait aussi
  vous commander un diadème très spécial, avec un collier et un bracelet assortis.
  Un diadème d'or avec beaucoup de pierres précieuses de toutes les couleurs !

Au début, M. Scarabée était enchanté, mais bientôt l'inquiétude l'envahit. Où
pourrait-il trouver tout l'or et les pierres précieuses dont il aurait besoin pour
honorer une telle commande ?

- Mon cher, lui sourit alors Mme Scarabée. Nous avons trois vœux à formuler,
  n'est-ce pas ? Demandons d'abord une mine d'or et de pierres précieuses sous
  l'arbre où nous vivons, puis un beau magasin tout neuf, assez grand pour y
  vivre. Et demandons pour finir un buffet de nourriture qui ne sera jamais vide !




Et c'est ce qui fut fait. A présent, c'est une boutique riche et raffinée qui se trouvait
entre les racines de l'arbre, avec des baies vitrées et un présentoir extérieur pour 
attirer les clients. A l'intérieur, M. Scarabée travaillait devant son établi, tandis que
Mme Scarabée s'occupait du bébé et préparait des mets si délicieux qu'il y avait
presque toujours un visiteur pour venir bavarder et goûter une tranche de gâteau
tout juste sorti du four.

Et chaque fois que M. Scarabée avait besoin d'un diamant, d'une émeraude ou
d'une pépite d'or, Matis descendait par un tunnel dans la mine en dessous. Maintenant,
lorsqu'elle rencontrait quelqu'un de triste, Mme Scarabée lui disait :

- Ne perdez jamais l'espoir ! Regardez-nous ! Nous avions tout perdu et, du jour au
  lendemain, les choses ont changé. Aujourd'hui, nous sommes mieux que nous 
  l'avions jamais été auparavant !



Le Royaume des Fées - Editions PICCOLIA - Shirley Barber



mardi 13 août 2019

L'ogre de noël



Savez-vous qu'il y a fort longtemps les enfants avaient peur de Noël ?

Quand le neige commençait à tomber, des ogres effrayants et méchants descendaient
des montagnes pour voler leurs jouets. Ils remplissaient un grand sac et l'emportait
là-haut dans leur cachette secrète. Dans la vallée, on entendait les enfants pleurer.

Et plus ils pleuraient, plus les ogres riaient. Quelle joie pour eux de faire du mal, de
casser et de brûler tous les jouets volés ! Quand tout était cassé, ils attendaient l'année
suivante pour recommencer.

Un jour pourtant, un ogre pas comme les autres en eut assez. Les sanglots et les pleurs
lui arrachaient le cœur. Ni une, ni deux, il fut enfermé au centre de la Terre par tous ses
compères.

Seul dans le noir, il se mit à chercher un peu de lumière et finit par découvrir une toute 
petite flamme. C'était la Fée du Bonheur que les ogres avaient attrapée et enfermée elle 
aussi. Comme elle était presque éteinte, l'ogre au bon cœur la prit dans ses mains et 
lui souffla toute sa chaleur et tout son amour.

La fée se mit à grandir et retrouva tous ses pouvoirs. Pendant que les ogres riaient et
chantaient dans leur cachette, en détruisant les jouets volés, une grande lumière jaillit
de la Terre et la Fée du Bonheur leur apparut.

Les ogres furent changés en lutins et condamnés à réparer tous les jouets cassés.

L'ogre au bon cœur, lui, se proposa de les redistribuer chaque année. La fée accepta
et lui offrit en remerciement un beau costume rouge pour cacher ses gros bras poilus.
Et pour ses dents pointues, l'ogre se laissa pousser la barbe.

Depuis, chaque année, le jour de Noël, un gros bonhomme rouge dépose dans les
souliers des enfants cadeaux et friandises. Et les enfants sont ravis. Peut-être
l'avez-vous déjà vu ?


24 histoires de Noël - Editions Lito - Zemanel - Magali Tessier

Le Royaume des Fées - Perdus dans la forêt


PERDUS DANS LA FORÊT




- Je voudrais que vous alliez rendre visite à votre grand-mère pour lui apporter une 
  bouteille de mon sirop pour la toux, dit Mme Lapin à ses enfants cet après-midi là.
  Lorsque vous arriverez au croissement, prenez la route des Primevères, elle vous
  conduira tout droit vers la maison de votre grand-mère. Et si vous rencontrez par
  hasard les deux frères Rat, ne vous arrêtez pas pour jouer avec eux, vous savez
  bien qu'ils cherchent toujours les ennuis !

Après avoir embrassé leur maman, Bulette et Prunelle se mirent en route. Au
croisement, ils virent en effet les deux jeunes rats, nonchalamment appuyés
contre le poteau indicateur.

- Vous venez jouer aux billes ? leur demanda d'une voix paresseuse l'un des deux
  frères.

Mais Bulette hocha énergiquement la tête en signe de refus et entraîna sa sœur
Prunelle sur le chemin qui indiquait la route des Primevères. Tandis qu'ils
s'éloignaient rapidement, ils entendirent les deux rats siffler et se moquer d'eux.

Un peu plus tard, Bulette et Prunelle arrivèrent chez leur grand-mère avec le
sirop pour la toux. Ravie de voir ses petits-enfants, elle leur offrit aussitôt un
délicieux goûter. Le temps passa très vite et il fut bientôt l'heure de rentrer.

- Lorsque vous arriverez au croisement, leur expliqua alors leur grand-mère,
  prenez le chemin des Narcisses, et vous arriverez ainsi sans tarder dans votre
  maison.

Le soleil commençait à décliner dans le ciel quand Bulette et Prunelle atteignirent
enfin le croisement. Par chance, les deux vilains rats n'étaient plus là.

- Regarde, ce panneau indique le chemin des Narcisses, dit Bulette à sa sœur,
  et c'est notre chemin pour rentrer à la maison.



 Tandis qu'ils avançaient sur la route, Prunelle cueillit quelques jolies campanules
qui poussaient sur les buissons, mais son frère, lui, était de plus en plus inquiet.
Au lieu de les conduire vers leur maison, le chemin les menait au plus profond
de la forêt...

Bientôt, le soleil se coucha et des ombres étranges apparurent. Soudain, les
glapissements d'un renard s'élevèrent non loin d'eux. Bulette s'arrêta aussitôt :

- Prunelle, dit-il a sa sœur, ce n'est pas la bonne route. Je crois que nous sommes
  perdus. Il nous faut trouver un abri pour passer la nuit et demain, quand il fera
  jour, nous essayerons de retrouver notre chemin.

Mais ils ne trouvèrent aucun abri assez large pour les cacher et les glapissements
du renard semblaient maintenant se rapprocher… Effrayée, Prunelle se mit à
trembler si fort que les fleurs qu'elle tenait tintinnabulèrent comme des clochettes.

- Vous m'avez appelée, petits lapins ? fit tout à coup une voix douce et musicale
  tandis qu'apparaissait devant eux une belle fée bleue tenant une baguette magique
  dans la main. N'ayez pas peur, les tranquillisa-t-elle J'utiliserai ma magie pour
  envoyer le renard au-delà de la colline et je donnerai une leçon à ces deux
  vilains rats.



- Ils ont tourné le poteau indicateur dans le sens opposé pour que vous empruntiez
  le mauvais chemin. C'est pourquoi vous vous êtes perdus. Et quant à vous, petits
  lapins, je vais illuminer les campanules pour vous éclairer et vous montrer votre
  chemin dans la nuit.

- Oh merci, gentille fée ! s'exclamèrent en chœur Bulette et Prunelle.

Leur peur oubliée, ils se mirent à courir vers leur maison, suivant le chemin éclairé
par les petites campanules. Jamais ils n'avaient été aussi contents de retrouver leur
papa et leur maman qui les attendaient avec impatience à l'entrée de la maison !



Le Royaume des Fées - Editions Piccolia - Shirley Barber

lundi 27 mai 2019

Le chêne et le Roseau

Le chêne un jour dit au roseau :
“Vous avez bien sujet d’accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent qui d’aventure fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête.
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphyr.
Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,

Vous n’auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrai de l’orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
– Votre compassion, lui répondit l’arbuste,
Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci :
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables ;
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin.” Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le nord eût porté jusque là dans ses flancs.
L’arbre tient bon ; le roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts.

Jean de la Fontaine

Le rat des villes et le rat des champs



Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D'une façon fort civile,
A des reliefs d'Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu'un troubla la fête
Pendant qu'ils étaient en train.

A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
Le Rat de ville détale ;
Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire :
Rats en campagne aussitôt ;
Et le citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.
– C'est assez, dit le rustique ;
Demain vous viendrez chez moi :
Ce n'est pas que je me pique
De tous vos festins de Roi ;
Mais rien ne vient m'interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ; fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre.


Jean de la Fontaine

dimanche 26 mai 2019

Le Noël de Thibaud le louveteau

Thibaud le louveteau connaissait peu de monde 
dans cette forêt où ses parents l’avaient amené. 
Par nature, la famille se tenait souvent à l’écart 
des autres habitants, si bien que Thibaud 
n’avait pas encore trouvé de véritable ami. 
Sur les sentiers recouverts de neige, il avait 
déjà croisé deux voisins discrets, François 
le putois et Blandeuil l’écureuil. Après une phase 
d’observation, ils avaient échangé quelques 
paroles. À tous les trois, on avait appris la 
méfiance, ce qui rend les échanges prudents.

Thibaud ne savait pas s’ils apprécieraient de jouer avec lui, il n’osait même 
pas leur demander, de peur d’essuyer un refus. Au moment où il allait se décider 
enfin, les préparatifs de Noël avaient incité chacun à rester chez soi. Ses parents 
lui avaient organisé un beau réveillon. L’heure de se coucher approcha. Sa 
maman se coula près de lui et il fut enveloppé dans son souffle chaud.

- A quoi penses-tu, Thibaud ? lui demanda-t-elle.
- Au Père Noël, maman. C’est vrai qu’il apporte des cadeaux ?
- Oui. Qu’aimerais-tu recevoir ?

La première réponse qui vint à l’esprit de Thibaud 
fut : “Des copains”. Mais il savait qu’on ne met 
pas des copains dans un papier cadeau au pied 
d’un sapin.

- Je ne sais pas, répondit-il.
- Le Père Noël saura trouver ce qui te fait 
  plaisir, dit sa maman avant de l’embrasser 
  sur le front.
- Je le verrai ? fit Thibaud qui sentait le 
  sommeil le gagner.
- Non, chéri, on ne voit pas le Père Noël, 
  sauf avec son cœur. Il faut dormir,
  maintenant. Bonne nuit.

Mais sa maman se trompait… Il n’était pas minuit quand Thibaud entendit du bruit 
près de lui. Il ouvrit les yeux. Un bonhomme barbu se tenait là, vêtu d’un bonnet et 
d’un manteau rouge. Ses yeux bleus débordaient de tendresse.

- Oh, pardon, je t’ai réveillé Thibaud ! s’excusa-t-il.
- Vous connaissez mon nom ?

Le Père Noël sourit. 


- Bien sûr.
- Maman m’a dit que je ne vous verrais pas, dit 
  Thibaud.
- En temps normal, elle aurait eu raison, dit Le 
  Père Noël, mais je suis un peu perturbé.
- Que vous arrive-t-il ? 

- Rien qui te concerne, Thibaud, mais… Le Père 
  Noël hésita, se pencha vers lui et poursuivit : 
  Bon, après tout, je peux te le confier : j’ai perdu 
  un cadeau. Celui de François le putois, que tu 
connais un peu je crois.

C’est ennuyeux. Thibaud n’hésita pas une seconde. Il se redressa et lança :

- Donnez-lui le mien !
- Tu veux dire, que je lui donne le cadeau qui t’était destiné ?
- Oui. C’est vrai, j’aime bien les cadeaux, mais je serais triste de savoir que j’en 
  ai reçu un et pas lui.

Le sourire du Père Noël réapparut, plus large qu’avant. Il s’approcha du louveteau 
et dit :

- C’est étrange ce que tu me proposes là, Thibaud.
- Pourquoi ?
- Je vais te raconter une petite histoire. Avant de 
   venir te rendre visite, je suis passé chez François 
   le putois. Je lui ai avoué avoir perdu le cadeau de 
   Blandeuil l’écureuil. Comme toi, sans hésiter, il 
   m’a suggéré de lui donner le sien. Puis je suis 
   allé chez Blandeuil, et je lui ai dit que j’avais 
   perdu ton cadeau. Sans réfléchir, 

   il m’a proposé de te donner le sien… Je crois, 
   mon petit ami, que tous les trois, vous avez des 
   choses en commun. 
   Maintenant, tu vas te rendormir, et demain matin, il est possible que tu trouves près 
   de ton lit un cadeau qu’aurait retrouvé ce Père Noël décidément bien distrait…

Les paupières de Thibaud se mirent à peser lourd 
et le sommeil l’envahit sans qu’il puisse lutter. Le
lendemain, il sut en se réveillant pour de bon que 
le Père Noël avait dit vrai. Un paquet l’attendait. 
En l’ouvrant, il découvrit un énorme sac de billes 
de toutes les couleurs. 
Il s’imagina tout de suite construire dans la neige 
un circuit compliqué, avec des virages, des ponts, 
des tunnels. De quoi faire des courses du tonnerre, 
pour peu qu’on ait des copains avec qui les organiser !

Il sortit en courant de chez lui. Il n’eut pas beaucoup de chemin à parcourir. Deux silhouettes l’attendaient un peu plus loin, 
celles de Blandeuil et François. Ils lui firent un signe de la patte. Il le leur rendit et 
    courut les rejoindre.



Le noël de Thibaud le louveteau - Stéphane Daniel – Illustration Johanna Crainmark.

L'union


Hérisson qui pique,
Veux tu bien venir ?
Près du porc-épic
Tu peux te tenir.

Colibri joli,
Veux tu te poser ?
Va sur le grizzli
Tu peux y nicher.

Girafe si haute,
Veux tu t'approcher ?
Contre le coyote
Tu peux t'installer.

Éléphant si grand,
Veux tu te cacher ?
Sous le goéland
Viens te reposer.

Petits vers de terre ou géants des mers
Désormais sur terre, ne veulent plus de guerre
Il faut expliquer, longtemps insister
Et surtout aux hommes, hauts comme trois pommes,
Que l'on peut s'entendre : il suffit d'apprendre.


Créé par Cactus

Le roi des Singes


Il y a longtemps, en haut de le Montagne aux Mille Fleurs, il y avait un rocher magique, qui se cassa un jour et donna naissance à un œuf de pierre. Et de l’œuf sortit le Singe de Pierre, qui alla vivre avec les autres singes.
Un jour, les singes trouvèrent une cascade, et aucun d'entre eux n'eut le courage de passer derrière pour explorer, sauf le Singe de Pierre. Et il y trouva un pays merveilleux. Les singes vinrent y vivre et nommèrent le Singe de Pierre roi des singes, par reconnaissance. mais un jour, il s'inquiéta de la mort, et décida de partir en quête de l'immortalité. 

Il voyagea pendant dix ans, et finit par arriver en radeau sur un rivage où vivait un sage qui connaissait le secret de l'immortalité, et il se fit accepter comme disciple du patriarche Sudobhi, qui lui donna le nom de Sun Wu-k'ung, le singe qui comprend la vacuité. Grâce à sa très grande intelligence, il apprit rapidement les secrets de Sudobhi, les soixante-douze transformations, et comment voler dans les airs sur les nuages, et enfin le secret de l'immortalité. Mais le singe se vantait de son savoir auprès des autres disciples, et un jour Sudobhi le chassa et lui interdit de faire savoir qu'il était son disciple. 

Le singe s'en moquait bien. Il rentra chez lui sur un nuage et fit savoir à son peuple qu'il avait réussi. Puis il se rendit compte qu'il commençait à devenir vraiment puissant et commença à se préparer à la guerre, au cas où. Il alla voler des armes, mais si son peuple apprit à s'en servir, aucune ne lui convenait. Il décida d'aller prendre une arme magique au dragon qui vivait au fond du lac, et prit d'autorité un bâton magique qui avait servi à niveler le fond de la mer et changeait de taille a volonté, et une armure complète. Le roi des dragons fut furieux et envoya une plainte au ciel. 

Sun Wu-k'ung devint ami avec les chefs des démons et ils firent serment de fraternité. Mais un jour, il se réveilla dans le royaume de la mort. Il se plaint, disant qu'il était immortel et qu'il ne devrait pas être là. Comme on refusait de le laisser repartir en prétextant qu'on avait du confondre avec quelqu'un qui portait le même nom et qu'il fallait attendre le Roi de la Mort, il menaça les bureaucrates du royaume des morts et les força à le rayer de la liste des morts ainsi que tous ceux qui avaient un nom qui lui ressemblait, puis il retourna sur terre. 

Le dirigeant du Ciel, l'empereur de Jade, reçut un jour les plaintes du roi des dragons et du roi de la mort concernant le roi des Singes, et il se fâcha. Mais l'un de ses serviteurs, l'Astre de la longévité, lui proposa plutôt de donner au roi des singes un poste mineur au ciel, afin de le calmer, de l'occuper et d'éviter une guerre. C'est ainsi que Sun Wu-k'ung reçut et accepta le titre de palefrenier céleste, qu'il pensait être très honorifique. Mais un jour, il apprit comme ce poste était bas et se révolta contre l'empereur de Jade. Et il demanda le titre de Grand Sage, l'Égal du Ciel. 

L'empereur de jade, vraiment furieux cette fois, envoya contre lui le Céleste roi Li et son fils Natha. Et Li envoya son général, l'Esprit des Éclaircissements, mais le singe le vainquit sans peine, lui et toute son armée. Puis Natha y alla en personne, mais le singe le vainquit lui aussi, grâce à son bâton et à ses pouvoirs de transformation. 

Ce fut encore l'Astre de la Longévité qui proposa un arrangement à l'amiable, c'est à dire créer un titre officiel de Grand Sage, Égal du Ciel, sans salaire mais sans obligations, pour faire plaisir au singe. Ce qui fut fait. Sun Wu-k'ung était très fier. Pour qu'il ne s'ennuie pas, on lui proposa de s'occuper des pêches de l'empereur de Jade, mais il les mangeait en cachette. 

Un jour, la reine du Ciel voulut organiser un banquet de pêches, mais elle n'invita pas Sun Wu-k'ung. Il l'apprit alors qu'on venait chercher les pêches dans le verger et se mit en colère. Alors il entra en plein milieu du banquet sous une fausse identité, but une grande partie du vin et vola le reste, et, ivre, se goinfra d’élixir d'immortalité. Puis il se rendit compte de ce qu'il avait fait et que l'empereur de jade n'allait pas être content... Alors il rentra chez lui. 

Cette fois-ci c'était la guerre, et les armées de l'empereur de Jade se battirent contre une horde de guerriers que le singe avait créée par magie, mais ne purent rien contre Sun Wu-k'ung lui-même. Alors Kuan-yin, déesse de la compassion, suggéra d'aller chercher Erh-lang le dieu de la vérité, pour combattre le roi des singes en combat singulier. Ehr-Lang était lui aussi maître des transformations, et il réussit à capturer le singe avec l'aide de Li, Natha, Kuan-yin, et du patriarche de la Voie. 

Ils essayèrent de dissoudre le singe dans un four, mais comme il avait appris l'immortalité, rayé son nom de la liste des morts et bu l’élixir d'immortalité, cela ne lui faisait pas grand-chose... Quand ils ouvrirent la porte, le croyant mort, il s'enfuit à nouveau, et cette fois-ci, Ehr-lang ne put le rattraper. Il fallut aller chercher Bouddha lui-même, qui emprisonna Sun Wu-k'ung sous la montagne des cinq éléments...

conte chinois

Les Fées

Il était une fois une veuve qui avait deux filles : l'aînée lui ressemblait si fort d'humeur et de visage, que, qui la voyait, voyait la mère. Elles étaient toutes deux si désagréables et si orgueilleuses, qu'on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait de son père pour la douceur et l'honnêteté, était avec cela une des plus belles filles qu'on eût su voir. Comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et, en même temps avait une aversion effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la cuisine et travailler sans cesse.
Il fallait, entre autres choses, que cette pauvre enfant allât, deux fois le jour, puiser de l'eau à une grande demi lieue du logis, et qu'elle rapportât plein une grande cruche. Un jour qu'elle était à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui lui pria de lui donner à boire.
- Oui, ma bonne mère, dit cette belle fille.

Et, rinçant aussitôt sa cruche, elle puisa de l'eau au plus bel endroit de la fontaine et la lui présenta, soutenant toujours la cruche, afin qu'elle bût plus aisément. La bonne femme, ayant bu, lui dit: 

- Vous êtes si belle, si bonne et si honnête, que je ne puis m'empêcher de vous faire un don. Car c'était une fée qui avait pris la forme d'une pauvre femme de village, pour voir jusqu'où irait l'honnêteté de cette jeune fille. Je vous donne pour don, poursuivit la fée, qu'à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une fleur, ou une pierre précieuse.
Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mère la gronda de revenir si tard de la fontaine.
- Je vous demande pardon, ma mère, dit cette pauvre fille, d'avoir tardé si longtemps;

et, en disant ces mots, il lui sortit de la bouche deux roses, deux perles et deux gros diamants.

- Que vois-je là ! dit sa mère toute étonnée ; je crois qu'il lui sort de la bouche des perles et des diamants. D'où vient cela, ma fille ? (Ce fut là la première fois qu'elle l'appela sa fille.)

La pauvre enfant lui raconta naïvement tout ce qui lui était arrivé, non sans jeter une infinité de diamants.

- Vraiment, dit la mère, il faut que j'y envoie ma fille. Tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de votre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise d'avoir le même don ? Vous n'avez qu'à aller puiser de l'eau à la fontaine, et, quand une pauvre femme vous demandera à boire, lui en donner bien honnêtement. 
- Il me ferait beau voir, répondit la brutale, aller à la fontaine ! 
- Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout à l'heure.
Elle y alla, mais toujours en grondant. Elle prit le plus beau flacon d'argent qui fut au logis. Elle ne fut pas plus tôt arrivée à la fontaine, qu'elle vit sortir du bois une dame magnifiquement vêtue, qui vint lui demander à boire. C'était la même fée qui avait apparu à sa sœur, mais qui avait pris l'air et les habits d'une princesse, pour voir jusqu'où irait la malhonnêteté de cette fille. 
- Est-ce que je suis ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour vous donner à boire ? Justement j'ai apporté un flacon d'argent tout exprès pour donner à boire à Madame ! J'en suis d'avis : buvez à même si vous voulez. 
- Vous n'êtes guère honnête, reprit la fée, sans se mettre en colère. Eh bien ! puisque vous êtes si peu obligeante, je vous donne pour don qu'à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent, ou un crapaud.
D'abord que sa mère l'aperçut, elle lui cria : 
- Eh bien ! ma fille !
- Eh bien ! ma mère ! lui répondit la brutale, en jetant deux vipères et deux crapauds. 
- O ciel, s'écria la mère, que vois-je là ? C'est sa sœur qui est en cause : elle me le paiera; 
et aussitôt elle courut pour la battre. La pauvre enfant s'enfuit et alla se sauver dans la forêt prochaine. Le fils du roi, qui revenait de la chasse, la rencontra et, la voyant si belle, lui demanda ce qu'elle faisait là toute seule et ce qu'elle avait à pleurer ! 
- Hélas, Monsieur, c'est ma mère qui m'a chassée du logis.
Le fils du roi, qui vit sortir de sa bouche cinq ou six perles et autant de diamants, lui pria de lui dire d'où cela lui venait. Elle lui conta toute son aventure. Le fils du roi en devint amoureux et, considérant qu'un tel don valait mieux que tout ce qu'on pouvait donner en mariage à une autre, l'emmena au palais du roi son père, où il l'épousa. 
Pour sa sœur, elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa de chez elle et la malheureuse, après avoir bien couru sans trouver personne qui voulut la recevoir, alla mourir au coin d'un bois.

Les Fées - Charles Perrault - Les contes de ma mère l'Oye

mercredi 22 mai 2019

Quand la vie...





Quand la vie est un collier
Chaque jour est une perle
Quand la vie est une cage
Chaque jour est une larme
Quand la vie est une forêt
Chaque jour est un arbre
Quand la vie est un arbre
Chaque jour est une branche
Quand la vie est une branche
Chaque jour est une feuille

Jacques Prévert


أنا عندي كورة




أنا عندي كورة

أنا عندي كورة
 ما أجمله
تطير كالعصفورة
 كورتي هاها

كورتي تسلي
 ما أجملها
 تجري مع رجلي
ما أسرعها




Mon ballon

Mon ballon
Il est si beau
Il vole comme un oiseau
Mon ballon, ha ! Ha !

Mon ballon m'amuse
Il est si beau
Il court aussi vite
Que mon pied.

Der Goldvogel







Der Goldvogel

Goldvogel, flieg aus,
Flieg auf die Stangen,
Käsebrode langen;
Mir eins, dir eins,
Alle gute G'sellen eins.



L'oiseau d'or

Oiseau d'or, envole-toi,
Vole et perche-toi,
Porte des gâteaux au fromage,
Un pour moi, un pour toi
Et un pour toutes les bonnes gens.


Kinderlieder (1808) de Ludwig Achim von Arnim