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dimanche 22 juillet 2012

La magie des souris

Mukashi, Mukashi ! Une histoire du bon vieux temps !
Un brave homme et sa femme, tous deux très âgés,
vivaient jadis dans une ferme. Tous les matins, la
vieille dame préparait de délicieux gâteaux appelés
dango. Avant de partir travailler aux champs, le vieil
homme emportait toujours quelques dango dans une
petite boîte. Un jour, qu'il était assis sur une pierre, il
en fit tomber un par terre. Le dango partit en roulant,
rouli, rouli, roula, puis disparut subitement.

Le vieil homme se mit à quatre pattes pour le chercher, mais en vain. C'est alors qu'il
entendit de toutes petites voix qui s'échappaient d'un tout petit trou dans la terre. L'homme
se baissa et colla son oreille au trou. Soudain, shaaamm ! Le trou s'élargit et devint si grand
qu'il put y glisser la tête. Et que découvrit-il ?

Le royaume magique des souris ! Celles-ci s'affairaient joyeusement dans leur souterrain.
Certaines faisaient la cuisine, d'autres du tissage, d'autres de la peinture, d'autres de la
musique. D'autres encore dansaient autour du dango en chantant :

Tous les chats sont partis, à nous la belle vie !

- Puissent les chats laisser votre beau royaume en paix, déclara le brave vieillard.

La plus grande des souris leva la tête vers lui.

- Merci pour le délicieux dango, lui dit-elle. En échange, permettez-moi de vous offrir ce
   marteau magique. Il vous suffira de marteler le sol et la fortune vous sourira.

Le vieil homme remercia la souris et, sitôt rentré chez
lui, il raconta son aventure à sa femme. La souris
avait dit vrai. Chaque fois qu'il tapait par terre avec le
marteau, toc, toc, toc, des pièces d'or surgissaient
comme par enchantement ! Mais bientôt leur voisin
eut vent de la nouvelle. C'était un homme avare et méchant. Il rendit visite au brave vieillard et lui dit :

- Quelle est donc cette histoire de marteau magique ?

Le vieil homme lui fit part de son aventure. Le lendemain matin, le méchant bonhomme se
rendit au champ avec un dango de sa propre fabrication et il le laissa tomber par terre. Le
gâteau roula, rouli, rouli, roula, puis disparut subitement. Le méchant homme se mit à
quatre pattes et ne tarda pas à découvrir le repaire des souris.

Il se pencha et colla son oeil au trou. Soudain, shaaamm ! le trou s'élargit et devint si grand
qu'il put y glisser la tête. Et que découvrit-il ? Le royaume magique des souris ! Celles-ci
s'affairaient joyeusement dans leur souterrain. Certaines faisaient la cuisine, d'autres du
tissage, d'autres de la peinture, d'autres de la musique. D'autres encore dansaient autour
du dango en chantant : 

Tous les chats sont partis, à nous la belle vie !

Mais cet homme était si malfaisant qu'il se mit à
miauler comme un chat, miaou, miaou, miaouou !
Aussitôt, les souris s'enfuirent en couinant de
frayeur et ... shaaamm ! Le trou se referma
brusquement. L'ennui, c'est que le vilain
bonhomme avait encore la tête dedans. Il eut beau tirer, pousser, tempêter et se débattre de toutes ses forces, impossible de se décoincer !

Tous les gens du voisinage accoururent à ses cris et ils se moquèrent de lui pendant un bon
moment. Finalement, ils l'aidèrent à se dégager en piochant le sol avec leurs outils. Le
méchant homme rentra chez lui en toute hâte... et sans dire merci. Les souris ne lui
donnèrent jamais de marteau magique. Le brave vieillard, quant à lui, continua de couler
des jours heureux avec sa femme.

Les vingt contes les plus drôles du monde (Judy Sierra - Gallimard Jeunesse)

Magie sans frontière

25/07/2011 - 31/08/2011 : Animations Magie
et Sculptures de ballon
Aire de jeux 7,rue Sesto Fiorentino
93170 Bagnolet

L'association Magie sans frontière en action

Au programme:

Spectacle de Magie, Défis Magiques, Atelier
de Magie et pour les petits, Sculpture de ballons
Distribution de surprises (stock limité) et
cadeaux à gagner.... avec le concours du Crédit
Mutuel de Bagnolet.

Bagnolet secteur Sesto Fiorentino.

Lundi 25/07/2011 de 16h00 à 18h00
Lundi 01/08/2011 de 16h00 à 18h00
Mardi 09/08/2011 de 16h00 à 18h00
Lundi 15/08/2011 de 16h00 à 18h00

Tout est gratuit en échange d'un sourire ! ! !












lundi 9 juillet 2012

Prométhée vole le feu











Le titan Epiméthée (celui qui réfléchit trop tard) était aussi
écervelé que son frère Prométhée était prévoyant. C'était pourtant lui qui était chargé
de distribuer des dons aux êtres nouvellement créés par les dieux. Il faisait ça au petit
bonheur, sans compter :

- A toi, lièvre, la rapidité. A toi, lion, la force, et une belle crinière. et une trompe à
   l'éléphant, pas de jaloux. Voyons... Tiens, l'aigle, prends ces ailes et ce bec courbe,
   ça sera joli. Toi, l'abeille, tu feras du miel, et du bon ! Et surtout, n'oublie pas de m'en
   apporter de temps en temps.

Et ainsi de suite. Quand l'homme arriva devant Epiméthée, il ne restait plus rien. Le titan, 
comme toujours dans ces cas-là, appela son frère à l'aide.

- Laisse-moi faire, dit Prométhée en souriant.

Il donna aux hommes la forme des dieux et leur apprit à se tenir debout pour qu'ils
soient libres de leurs mains. Puis il se rendit jusqu'au char du soleil, muni d'une torche.
Là, ni vu ni connu, il vola le feu et le rapporta aux mortels. Grâce au feu, les hommes
pouvaient réchauffer leur corps nu, cuire les aliments, fabriquer des outils.

Rattrapant la bévue de son frère, Prométhée offrit ainsi aux mortels une protection bien
plus efficace que les plumes, coquilles, ailes, force et rapidité des animaux.


Sagesse et malices des dieux grecs (Laure Mistral - Benoît Jacques / Albin Michel)

Jeannot et sa rainette

Il était une fois une pauvre veuve, qui possédait pour
toute richesse une petite maison où elle vivait avec
son fils Jeannot. La maison était située à l'orée d'un
bois où, depuis son plus jeune âge, Jeannot allait
ramasser du bois mort pour en faire des fagots qu'il
vendait à leurs voisins.


Un jour qu'il rentrait chez lui chargé d'un lourd fagot,
il entendit des cris déchirants. Lui qui se vantait de
reconnaître à coup sûr la voix de toutes les bêtes et
tous les oiseaux de la forêt ne put deviner qui criait
ainsi. Certains auraient été épouvantés par ces cris
mais Jeannot était un garçon plein de courage.


Il posa son fagot et courut dans la direction d'où venait la voix. Il  n'eut pas
à aller loin. A quelques pas de là, sur le sentier, une jolie grenouille verte se débattait
entre les dents du renard. Jeannot ramassa des pierres et réussit à faire fuir l'agresseur.
Puis il souleva délicatement la grenouille qui gisait presque inanimée sur le sol, la mit
dans sa chemise, reprit son fagot et rentra chez lui. Sa mère l'attendait, inquiète.

- Pourquoi as-tu donc tant tardé, mon
   enfant ?
- J'étais dans le bois, ma mère, regardez
   ce que je rapporte.

Et il montra à sa mère la petite rainette.

- Mais, s'écria la mère, ce n'est qu'une grenouille. Qu'a-t-elle d'extraordinaire ?
- Ce n'est pas une grenouille comme les autres, c'est une rainette que j'ai arrachée
   à la gueule du renard.

Et il raconta son aventure. La mère regarda plus attentivement le petit animal et dit :

- Tu as raison, Jeannot, ce n'est pas une grenouille ordinaire. Je n'en ai jamais vu de
   si jolie. Puisque tu l'as sauvée, tu peux la garder, mais il faudra en prendre grand soin.

Et Jeannot prit effectivement grand soin de sa jolie rainette. Il emprunta au voisin un
grand bocal en verre, le garnit de gravier et de mousse, y versa de l'eau, l'installa
devant la fenêtre et y déposa la grenouille. Il la soigna et la nourrit si bien qu'elle fut vite
guérie de ses blessures.

Un jour, puisqu'elle était tout à fait remise, Jeannot
alla la déposer dans le pré derrière la maison pour
lui rendre sa liberté. Mais la jolie rainette ne voulut
pas partir et retourna aussitôt dans la maison.
C'est ainsi qu'elle élut définitivement domicile chez
Jeannot et sa mère.

Elle s'y installa donc, et avec elle la chance s'installa
aussi dans la maisonnette. Un jour, le vent abattit un
vieil arbre dans le pré et ils trouvèrent, mêlé à ses
racines, un pot rempli d'écus d'or. Une autre fois, un
parent éloigné légua tous ses biens à la mère de Jeannot.

- C'est notre petite rainette qui nous porte chance, disait-elle.

Les années passèrent et le petit Jeannot devint un beau jeune homme, intelligent et
courageux. Comme lui et sa mère avaient maintenant tout le nécessaire et qu'il n'était
plus obligé de courir les bois, Jeannot devint un jeune homme instruit. Mais il n'oublia
pas pour autant la petite maison où il était né et où il avait laissé sa chère mère et sa
chère petite rainette.


Chaque fois que ses occupations le lui permettaient, il y courait et retrouvait le bonheur de
son enfance. Un jour, il revint chez sa mère chargé de victuailles pour un festin. Il prit sa
petite rainette sur sa main et lui dit :

- Ce soir, nous allons faire un bon repas en ton
   honneur pour te remercier de tout ce que
   tu nous as donné.

Il déposa la rainette à table, sur un joli coussin.
Jeannot et sa mère s'assirent de chaque côté
de la table, laissant la place d'honneur à la petite
grenouille. Elle fut bien sûr servie la première.
A peine Jeannot eut-il versé une louche d'un
délicieux potage dans son assiette qu'il
s'immobilisa de stupeur : à la place de sa chère
rainette était assise une belle jeune fille, vêtue d'une splendide robe verte, et dont les yeux verts étaient les plus magnifiques qu'il eût jamais vus. La jeune fille dit d'une voix douce :

- N'ayez pas peur, Jeannot ! N'ayez pas peur, ma chère mère ! C'est bien moi, votre rainette.
   Il y a bien des années, Jeannot m'a sauvé la vie et je suis restée auprès de vous pour
   vous aider. Maintenant, vous n'avez plus besoin de moi et je peux retourner auprès de
   mes soeurs, les fées des bois.

En entendant ces mots, Jeannot devint tout triste.

- Vous voulez nous quitter ? N'êtes-vous pas heureuse
   avec nous ?
- Je suis très heureuse, mais vous voilà un homme
   maintenant, bientôt vous allez vous marier et je ne
   voudrais pas être une gêne pour vous.
- Je ne me marierais point ! s'exclama Jeannot. Sauf si
   vous voulez de moi.
- Si vous le souhaitez vraiment, je le veux aussi,
   répondit Rainette.
- Je le souhaite de toute mon âme, soupira Jeannot,
   mais j'ai peur que vous me trouviez trop pauvre.
   Tous nos biens ont servi à payer mes études.
- Si c'est cela votre souci, voyez !

La jeune fille prit dans une jatte une poignée de lentilles et les jeta sur le sol grain par grain.
En touchant le sol, chaque lentille devenait un écu d'or qui sonnait joyeusement. Trois
jours après, ils célébrèrent leurs noces et Jeannot devint l'heureux époux de la jeune fille
aux magnifiques yeux verts. La charmante rainette transmit la couleur de ses yeux à tous
ses enfants et petits enfants jusqu'à la septième génération.

C'est du moins ce que prétend la légende de Jeannot et de sa bien-aimée Rainette !

Mon premier Larousse - Histoires du soir Les animaux (Larousse)

mardi 3 juillet 2012

Le retour d'Ulysse

Le roi Ulysse avait passé dix ans à la guerre, et dix ans
de plus pour rentrer chez lui. On le croyait mort. Une
foule de jeunes hommes avait envahi son palais, sous
prétexte de courtiser la reine, Pénélope. Jour après
jour ils engloutissaient le vin, le blé et les troupeaux
d'Ulysse, mais Pénélope n'osait pas les renvoyer.
Parfois, ils venaient lui dire :

- Il faut un roi pour une reine. Choisis l'un d'entre
   nous !
- Je dois finir de tisser un linceul pour mon beau-père, qui est vieux. Après je me
   remarierai, promis.

Mais elle hésitait : et si Ulysse n'était pas mort ? Alors, la nuit, sur la pointe des
pieds, elle venait défaire ce qu'elle avait tissé durant le jour. Au bout de trois ans,
une servante de Pénélope révéla sa ruse aux prétendants. Ils se mirent en colère
et pressèrent la reine de plus en plus brutalement.

- J'épouserai, dit-elle, celui qui parviendra à faire passer une flèche à travers
   ces douze anneaux avec l'arc de mon Ulysse.

Aucun de ces freluquets ramollis n'y arrivera, pensait-elle. Le concours fut fixé
au lendemain. C'est alors qu'Ulysse revint, en cachette. Aidé par la déesse Athéna,
il s'était déguisé en vieux mendiant tout chauve et ridé. Au palais, personne ne le
reconnut. Ulysse fit le tour du banquet en demandant l'aumône. Mais les jeunes
gens étaient avares.

- Voilà pour toi ! dit l'un deux, en jetant un tabouret sur Ulysse.

Ses compagnons applaudirent. Ulysse ne se plaignit pas : il attendait son heure.
Le lendemain, pendant qu'Athéna cachait les lances des candidats, tous se bousculaient
pour le concours. Mais l'un après l'autre ils renonçaient, piteux : ils n'arrivaient même
pas à tendre l'arc du puissant Ulysse !

- Laissez-moi essayer, dit alors le faux mendiant en ramassant l'arc.

Une huée s'éleva, que fit taire Pénélope. Ulysse souleva sa cape fripée et sale, dévoilant
une puissante musculature. Il tendit l'arc sans effort, puis il tira. La flèche traversa sans
faute les douze anneaux. Les jeunes hommes avaient changé de couleur.

- Assez joué ! gronda Ulysse. vous croyez pouvoir
   piller mes réserves et courtiser ma femme
   impunément ?

Il se percha au-dessus de la porte et décocha ses
flèches sur les prétendants. Sans leurs lances,
ceux-ci ne pouvaient riposter. Bientôt le sol fut
couvert de cadavres. Enfin seul avec sa femme, Ulysse goûta le repos dans son palais. Quant à Pénélope, elle ne regretta pas d'avoir été si patiente et rusée.


Sagesse et malices des dieux grecs (Laure Mistral - Benoît Jacques / Albin Michel)