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vendredi 25 mai 2012

Important - Important - Important

Des messages diffusés sur internet font appel aux donneurs de sang d'un groupe rare. De nombreuses personnes abusées par ces messages frauduleux se sont alarmées et ont, de bonne foi, appelé les services du CHU de Nantes, c'est pourquoi nous vous informons ici du caractère mensonger de ces courriels.


Une personne que vous connaissez vous a fait suivre un message commençant par exemple par "Ceci est un appel au secours venant du CHU de ANGERS..." vous invitant à participer à une chaîne de solidarité autour d'une fillette malade.

Le CHU de Nantes tient à préciser que ces messages ne sont pas sérieux: aucun Dr Rigaudeau ou Riaudeau n'exerce au CHU de Nantes et le service mentionné n'existe pas ; les N° de téléphone sont faux ; seul l'Etablissement français du sang est habilité à effectuer des appels à donneurs.

Nous demandons donc aux personnes ayant reçu un tel message Internet de ne pas appeler les services du CHU de Nantes et des autres établissements de santé.

Ces messages frauduleux ont été transmis sous forme de chaîne de mails. Ils ne doivent donc pas être relayés vers d'autres correspondants et doivent être supprimés.

De manière générale, à réception de ce type de message, avant d'y répondre et de le transmettre, il est fortement conseillé de vérifier sur le site hoaxbuster.com s'il ne s'agit pas d'un "hoax" (canular circulant sur le web), en tapant dans le champ de recherche l'un des mots-clés du message douteux (ici, "Noëlie" ou "Lucie", par exemple).

Ce message mensonger amène de très nombreuses personnes à chercher à joindre les CHU de Nantes et Angers; bien que motivés par de très bonnes intentions, ces appels encombrent inutilement des lignes déjà fort demandées.

Cependant, les dons de sang et de moelle sont toujours bienvenus car la survie et la guérison de très nombreuses personnes en dépend. La leucémie frappe beaucoup d'enfants, tout comme la petite Noëlie qui, si elle n'a malheureusement pas survécu, a néanmoins très certainement bénéficié du dispositif mis en place par l'établissement français du sang. Si vous souhaitez en savoir plus sur la manière de faire acte de générosité en donnant votre sang, vous trouverez toutes les informations à ce sujet dans cette rubrique. Plus généralement, l'information sur les dons est ici.

Les parents de Noëlie ont également créé un site d'information sur la leucémie et le don de moelle.

publié par Emmanuelle Dubois le 12 mars 2012

communication

mardi 22 mai 2012

L'homme au corps de fer

Il y a de cela bien longtemps, le roi
convoqua Walukaga, le chef des
forgerons du royaume, et lui fit don
d'une importante quantité de fer.

- Je t'ordonne de créer un homme au
   corps de fer capable de parler et de
   marcher. De plus, je désire que son
   corps de métal abrite un cerveau et
   que dans ses veines coule un sang
   pareil à celui des autres hommes.

Stupéfait, Walukaga emporta le fer
chez lui sans avoir la moindre idée de la
manière dont il allait procéder pour
exécuter l'ordre du roi. En désespoir de
cause, il décida de demander conseil à ses amis. Hélas, aucun ne put l'aider.
Rentrant chez lui, le forgeron croisa un vieux camarade qu'il avait depuis longtemps perdu de vue. Pourquoi ne pas lui faire part de mes soucis, se dit-il. Il lui apprit donc que le roi l'avait chargé de créer un homme au corps de fer.

- Hélas, que vais-je bien pouvoir faire ? soupira-t-il.
- Va trouver le roi, lui suggéra son ami, et annonce-lui que tu es prêt à créer
   un homme au corps de fer à condition qu'il ordonne à ses sujets de raser
   leurs cheveux. Ces derniers devront les faire brûler jusqu'à ce que leur
   combustion produise mille tonnes de charbon. Ensuite, exige qu'il te donne
   cent chaudrons remplis de larmes.

Apaisé, le forgeron s'en fut trouver le roi et répéta tout ce que lui avait dit
son vieil ami. Le monarque ordonna aussitôt à ses sujets de raser leurs cheveux
et de les faire brûler, puis il envoya cent serviteurs chargés de remplir cent
chaudrons de larmes.

Hélas, toutes les chevelures du royaume eurent beau être tondues et brûlées,
le roi ne récolta qu'une tonne de charbon au lieu des mille réclamées par
Walukaga. Quant aux larmes versées par tous les yeux du royaume, elles
remplirent à peine plus d'un chaudron et demi. Voyant le résultat de ses
efforts, le roi convoqua à nouveau le forgeron :

- Il te faut renoncer à créer l'homme au corps de fer, car je ne suis pas
   parvenu à obtenir ce dont tu avais besoin, lui avoua-t-il dépité.

Soulagé, le forgeron s'agenouilla devant le
roi. Puis, il ajouta avant de rentrer chez lui :

- Sire, je vous avoue que j'étais certain
   qu'il n'y avait dans tout le royaume ni
   assez de cheveux ni assez de larmes
   pour satisfaire mes exigences. A vrai
   dire, cette tâche était aussi impossible à
   remplir que celle que vous m'avez confiée.

A ces mots, tous les courtisans présents éclatèrent de rire et même le roi dut convenir que la vérité sortait de la bouche de Walukaga.


Conte Ougandais - Histoires du bout du nez à la pointe des pieds
(Isabelle Lafonta - Flies France)

dimanche 20 mai 2012

Le rossignol et le prince

Un jeune prince, avec son gouverneur, se promenait dans un bocage, et
s'ennuyait, suivant l'usage : c'est le profit de la grandeur.

Un rossignol chantait sous le feuillage, le prince l'aperçoit, et le trouve
charmant; Et comme il était le prince, il veut dans le moment l'attraper
et le mettre en cage.

Mais pour le prendre il fait du bruit, et l'oiseau fuit. Pourquoi donc, dit
alors son altesse en colère, le plus aimable des oiseaux se tient-il dans
les bois, farouche et solitaire, tandis que mon palais est rempli de
moineaux ?

C'est, lui dit le Mentor, afin de vous instruire de ce qu'un jour vous devez
éprouver : les sots savent tous se produire; Le mérite se cache, il faut
l'aller trouver.


Pierre Claris de Florian
101 fables du monde entier (Corinne Albaut - Bayard jeunesse)

Les trois chiens

Deux chiens se disputaient, crocs en avant et griffes dehors,
en grognant haut et fort. Un troisième chien survint.

Voulant les séparer, il s'attaqua à l'un pour lui faire lâcher
prise, prêt à lui expliquer que se battre est une bêtise.

Mais le second le mordit au derrière, et en un instant, les
deux combattants se liguèrent contre le nouveau venu
qui prétendait régler leur affaire.

L'intrus se sauva aussi vite qu'il put.


101 fables du monde entier (Corinne Albaut - Bayard jeunesse)

Le lièvre et la panthère

Par malheur, ce jour-là, le lièvre se trouva entre les
griffes d'une panthère. Voyant sa dernière heure
arrivée, le lièvre eut alors une idée. Il prit une
grosse voix et lui cria :

- Recule misérable, je suis le lièvre redoutable !

La panthère se mit à rire :

- Pauvre avorton ! De nous deux, c'est moi
   l'animal le plus féroce, je fais trembler même les hommes.
- Bah, Ils me craignent plus encore. Si tu ne me crois pas, viens avec moi !

Et les voilà partis tous deux vers le village.
Les habitants, effrayés par la panthère,
s'enfuirent et se cachèrent. Le lièvre
triompha :

- Regarde, ces gens ont peur de moi et se
   sauvent dès qu'ils me voient ! (le lièvre
   était grimpé sur le dos de la panthère)

La panthère, stupide et honteuse, s'en fut d'un air contrit, tandis que le
lièvre, ravi, tranquillement rentrait chez lui.


101 fables du monde entier (Corinne Albaut - Bayard jeunesse)

samedi 19 mai 2012

Une surprise magique

C'était une belle journée à Agrabah. Dans le
jardin du palais, la princesse Jasmine servait
une tasse de thé à Rajah, son tigre du Bengale.

- Pardonne ma morosité, Rajah, dit Jasmine.
   J'espérais passer un peu de temps avec
   Aladdin, mais il semble avoir disparu... Je
   parie qu'il a filé sur son tapis volant !
   poursuivit la jeune femme.

A ce moment précis, à sa grande surprise, le tapis magique apparut devant
elle, sans aucun passager.

- Où est Aladdin, tapis volant ? demanda la princesse.

Mais le tapis se contenta de se poser sur le sol.
Jasmine comprit alors qu'il voulait l'emmener.
Bientôt, ils s'envolèrent au-dessus des collines.

- Peux-tu me conduire jusqu'à Aladdin ? implora
   Jasmine.

Mais le tapis ne répondit pas. Inquiète, Jasmine
espérait qu'Aladdin ne soit ni blessé ni emprisonné.
Jasmine et le tapis franchirent le désert, explorèrent
la place du marché et survolèrent tous les endroits
possibles. Mais Aladdin demeurait introuvable !

De retour au palais, le tapis se posa en plein milieu du jardin. SURPRISE !
La famille de Jasmine et tous ses amis jaillirent des buissons, les bras chargés
de cadeaux. Ravie, la princesse battit des mains et son visage s'illumina d'un
large sourire. Aladdin bondit alors de derrière un énorme gâteau.

- Bon anniversaire, Jasmine ! s'écria-t-il joyeusement.
- Mais quel anniversaire fêtons-nous ? demanda-t-elle.
- Celui de notre rencontre sur le marché ! souffla Aladdin.

Avec bonheur, Jasmine embrassa Aladdin.
Puis, la jeune femme se tourna vers le tapis :

- Vilain rusé ! Tu étais au courant, n'est-ce
   pas ?

Puis, elle lui chuchota quelque chose... Et
hop ! En un clin d'oeil, le tapis emporta
Aladdin et Jasmine pour une balade
romantique au-dessus du jardin.

- J'ai eu si peur ! murmura Jasmine, en se serrant contre Aladdin.
- Je suis désolé, s'excusa-t-il. Je ne voulais pas t'effrayer...
- Ne t'inquiète pas. Cette fête est formidable ! le rassura Jasmine, radieuse.


Mon livre d'or (Disney - Hachette jeunesse)

La robe de la mariée

La belle au bois dormant allait épouser le
prince Philippe. Tout le château était en
ébullition. La couturière royale était
chargée de fabriquer la robe de mariée
de la princesse Aurore.

- S'il vous plaît, Votre Altesse Royale,
   que préférez-vous ? demanda la
   couturière.
- Eh bien... commença Aurore.
- Vous voulez du blanc, évidemment ! annonça la couturière. Mais un blanc pas
   trop blanc. Je pense à une vanille, ce qui siérait à merveille à votre teint !

Ce n'était pas ce qu'Aurore désirait. Mais, avant
qu'elle puisse dire quoi que ce soit, la fée
Pimprenelle prit la parole.

- Et si notre chère Aurore avait envie de bleu ?
   demanda-t-elle.
- Ah non ! gronda Flora. Une robe de mariage
   doit être rose !

La paure Aurore secoua a tête en regardant les
fées changer la couleur du modèle.

- Attendez ! intervint le Roi Stéphane. Rose, bleu ou ivoire, c'est à la fiancée
   de choisir la couleur de sa robe, mais il faut que le tissu soit couvert de
   joyaux. Ma fille est une princesse !
- Beaucoup de joyaux, c'est ce que je pensais ! abonda la couturière.

Le visage d'Aurore, un instant plein d'espoir, se rembrunit. Des joyaux ?
N'était-ce pas un peu trop ? Soudain, Aurore sentit une main prendre la sienne.

- Viens ma chérie ! Je voudrais te montrer quelque
   chose ! lui murmura sa mère.

Ensemble, elles gravirent l'escalier et entrèrent dans
la chambre de la Reine. Là, Aurore vit sa mère
ouvrir un vieux coffre et en sortir une splendide robe
brodée de dentelles délicates et de perles minuscules.

- C'était ma robe de mariée, expliqua la Reine.
   J'espérais qu'un jour tu la porterais à ton tour, si
   elle te plaît, bien sûr !
- Oh, maman ! s'exclama Aurore. C'est exactement ce que j'imaginais !

Quelques minutes plus tard, vêtue de la merveilleuse robe, Aurore descendit
l'escalier. Et tous s'accordèrent à dire qu'elle semblait avoir été faite pour Aurore !


Mon livre d'or (Disney - Hachette jeunesse)

vendredi 18 mai 2012

Ariel et le navire de la princesse

Tout le monde sous-marin savait qu'un
vaisseau avait été repéré au large.

- Polochon ! Allons jeter un coup d'oeil à ce
   navire ! Peut-être apercevrons-nous des
   humains ! proposa Ariel à son meilleur ami.
- Ariel, je ne pense pas que cela soit une
   bonne idée ! bredouilla Polochon.
- Ecoute, papa n'en saura rien et les humains
   ne nous verrons pas ! assura Ariel. Oh !
   Ce doit être un navire royal ! s'exclama Ariel.

Des marins galopaient sur le pont, un capitaine se tenait à la proue. Et il y
avait cette jeune fille vêtue d'une magnifique robe rouge et coiffée d'un
chignon tressé de perles... Soudain, le navire fit une embardée et
déséquilibra tous ceux qui se trouvaient à son bord.

- Nous avons heurté un récif, expliqua le capitaine à la princesse. Il va falloir
   jeter par-dessus bord ce qui nous alourdit, sinon nous risquons de couler.
   Je suis désolé...

Ayant tout entendu, Ariel et Polochon
plongèrent en hâte. En s'approchant de
la coque, ils remarquèrent que l'ouverture
était très large et que l'eau s'y engouffrait
rapidement.

- Vite Polochon  ! Apporte-moi des algues
   pour en remplir ce trou, décida Ariel.

Ils colmatèrent la brèche avec soin et au bout
de quelques instants, le navire reprit sa course. Soulagée, Ariel émergea afin de regarder une dernière fois le trois-mâts.

- Il vaut mieux partir, Polochon ! soupira-t-elle enfin.

Sur le chemin du retour, elle sursauta. Là, abandonné au fond de l'océan, se
trouvait un coffre rempli de vêtements et de bijoux !

- Ce doit être la malle de la princesse ! s'exclama Ariel.
- Es-tu sûre que cette chose soit faite pour les bras ? demanda Plochon en voyant
   Ariel essayer d'enfiler une culotte bouffante comme un gilet.
 - Evidemment ! grimaça-t-elle. C'est si joli !

Puis Ariel s'empara d'une longue robe bleue qu'elle déploya devant elle.

- Ca alors... Tu as presque l'air humaine ! s'écria Polochon.

Soudain, Ariel cessa de jouer.

- J'adore ces vêtements, mais ils ne
   m'appartiennent pas. Nous devrions les
   rendre à leur propriètaire.

Ce soir-là, Polochon et Ariel emportèrent le
coffre assez près de la côte pour que le
courant le pousse vers la plage. Ariel était si contente de rendre ses affaires à la princesse !

- Peut-être qu'un jour, je pourrai porter de longues robes et que je serai une
   princesse humaine, moi aussi ! ... rêva Ariel.
- C'est ça ! dit Polochon. Et moi, je serai ton roi. Allez, viens. Rentrons avant
   d'avoir des problèmes !


Mon livre d'or (Disney - Hachette jeunesse)

jeudi 17 mai 2012

Les fleurs de Belle

- Et à partir de ce jour, la princesse reçut des
   fleurs chaque jour de sa vie. Fin.

Belle se tut et referma le livre avec un soupir.

- Je donnerais n'importe quoi pour avoir des
   fleurs tous les jours ! avoua-t-elle à la bête.
   Pas vous ?

La Bête n'avait jamais pris conscience que Belle appréciait tant les fleurs. Ce soir-là, dès que Belle fut endormie, il se rendit
dans la serre royale, qu'il n'avait plus visitée depuis des années.

- Allons-nous là où je crois que nous allons ? demanda joyeusement
   Lumière, tout en éclairant son maître.

La Bête se contenta de secouer la tête, soudain inquiète. Elle ne s'en était
pas occupée depuis que le mauvais sort l'avait frappée. Heureusement, le
jardinier, devenu un déplantoir, et ses deux assistants, changés respectivement
en cisailles et en arrosoir, avaient veillé sur la serre.

En entrant dans la serre, la Bête fut soulagée
de voir que ses fleurs chéries n'étaient pas
mortes. Avec beaucoup d'entrain, elle tailla
de nombreuses plantes et arracha les
mauvaises herbes. Chaque jour, elle vint
soigner son jardin afin qu'il redevienne aussi
beau que jadis.

Un matin, les yeux de Belle s'ouvrirent sur un
gros bouquet de jonquilles, les premières 
fleurs du printemps.

- Mais, il neige encore ! s'écria-t-elle, incrédule. D'où viennnent-elles ?

Ses amis ne lui répondirent pas, cependant, Belle remarqua qu'ils souriaient
malicieusement. Quel secret partageaient-ils ? Toute la journée, Belle découvrit
des bouquets dans tout le château : des tulipes dans la salle à manger, des lys
dans la bibliothèque et des roses dans la salle de bal !

Le soir venu, Belle entendit frapper à la porte de sa chambre. C'était la Bête.

- Où étiez-vous ? demanda Belle. Vous m'avez manqué !

A cette instant, Belle remarqua quelques feuilles
prises dans la fourrure de la Bête.

- Ca alors ! Ces fleurs viennent de vous !
   s'exclama-t-elle.
- Heu... Hum ! grogna la Bête. Je voudrais vous
   montrer quelque chose...

Impatiemment, la Bête guida Belle jusqu'à la serre. A
la vue de toutes ces fleurs colorées, elle eut le souffle coupé.

- J'avais presque oublié cet endroit, lui confessa la Bête. Je m'en suis souvenu
   grâce à vous.
- Comment vous remercier ? demanda Belle, éblouie.
- Profitez du plaisir qu'elles vous donnent ! répondit la Bête.


Mon livre d'or (Disney - Hachette jeunesse)

L'enfant-tête

Il était une fois un homme et une femme qui
n'avaient pas d'enfant. Désirant de tout leur
coeur avoir un fils, ils ne cessaient de prier
ardemment le dieu Diva d'exaucer leur
souhait, quand bien même leur enfant ne
serait qu'une simple tête. Emu, Diva finit par
les prendre en pitié et leur donna un
enfant-tête dépourvu de corps.

L'étrange enfant grandit et au fil des ans ses
parents, qui l'aimaient tendrement, finirent par oublier sa disgrâce. Un jour, la fille du chef, qui était ravissante, passa devant la maison où habitait le curieux jeune homme. Au premier regard, ce dernier tomba éperdument amoureux d'elle.

- Mère, s'écria-t-il, j'aime cette jeune fille et je veux la prendre pour épouse.
   Je t'en supplie, va demander sa main en mon nom.
- Hélàs, mon pauvre chéri, il est inutile que je me déplace. Jamais cette
   belle jeune femme n'acceptera de t'épouser !

Mais le jeune homme insista tellement que sa mère finit par aller voir le
chef du village. Bien sûr, elle essuya un refus. Déçue, elle rentra chez elle
et annonça son échec à son fils. Sans mot dire, ce dernier roula tristement
jusqu'au milieu de leur jardin. Puis, accablé de chagrin, il commença lentement
à s'enfoncer dans le sol.

- Je t'en prie, oublie ta peine et viens manger avec nous, supplia la
   pauvre mère.
- Terre, avale-moi ! fut la seule réponse du jeune
   homme.
- S'il te plaît, calme-toi et rejoins-nous à table !
   implora la femme, de plus en plus inquiète.

Mais le jeune homme s'enfonça plus
profondément encore dans la terre. Bientôt ses
cheveux eux-mêmes disparurent. De toutes ses
forces, sa mère essaya de le retenir. En vain. Bientôt, il ne resta plus aucune trace de lui. Peu de temps après, un arbre magnifique s'éleva au-dessus de l'endroit où il avait disparu.

Ses branches ployait sous le poids de beaux fruits ronds de la taille d'une petite
tête d'enfant. C'est ainsi que l'étrange enfant-tête donna naissance au premier
oranger.


Conte philippin (Histoires du bout du nez à la pointe des pieds - Isabelle Lafonta)

lundi 14 mai 2012

La création du Kantele

Au commencement des temps, le dieu
Väinämöinen inventa la première
cithare à cinq cordes que les finlandais
appellent aujourd'hui le Kantele. Pour
fabriquer sa caisse de résonance, il
utilisa une carcasse de brochet et se
servit des dents de ce même poisson
pour fabriquer les chevilles permettant d'accorder le nouvel instrument.

Puis il arracha quelques crins à la queue d'un cheval appartenant au monde
des esprits et les tressa pour obtenir des cordes. Malheureusement, un jour,
le Kantele lui glissa des mains et coula au fond de la mer. Loin de se
décourager, Väinämöinen décida aussitôt de fabriquer une nouvelle cithare.

Mais cette fois, il réalisa la caisse de résonance avec le bois d'un bouleau
et coupa une branche de chêne dans laquelle il façonna les chevilles de
son instrument. Quant aux cordes, il les tressa à partir des cheveux
soyeux d'une belle jeune fille.

Satisfait du résultat, Väinämöinen s'assit alors au sommet d'une colline
qui surplombait une rivière à l'eau cristalline. Puis, il se mit à jouer. Le son
du Kantele était si beau qu'il envoûta toutes les créatures qui l'écoutaient.
Captivés, les hommes et les animaux cessèrent de bouger pour ne plus
rien perdre de cette mélodie enchanteresse qui adoucissait même les bêtes
les plus sauvages de la forêt.

Par centaines, des oiseaux accoururent à
tire-d'aile. Attirés par le chant de la cithare,
les poissons se pressèrent par milliers à la
surface de l'eau. Et pour ne pas troubler ce
concert, les arbres eux-mêmes
immobilisèrent leurs branches, les rivières
ralentirent leur course, les vents cessèrent
de souffler et l'écho s'approcha doucement pour mieux jouir de ces notes célestes.

La musique était si belle que les femmes se mirent à pleurer de bonheur,
bientôt imitées par les vieillards, les enfants et les hommes. Finalement,
tout en continuant à pincer les cordes de son Kantele, Väinämöinen sentit
ses yeux s'embuer et de grosses larmes ruisselèrent sur sa barbe, avant de
couler dans la rivière et de rouler jusqu'au fond des mers où elles formèrent
les toutes premières perles de la création.

dimanche 13 mai 2012

Pourquoi ?

Les petites bêtes

Pourquoi les mouches se frottent-elles les pattes ?
Parce qu'elles font leur toilette. Qu'est-ce qu'elles sont propres !

Pourquoi les araignées tissent-elles une toile ?
C'est un terrible piège ! Nous n'avons plus qu'à attendre qu'un insecte
tombe dedans...

Super fou

La maman crocodile transporte ses bébés dans sa mâchoire. Elle fait très
attention à ne pas claquer des dents !

Dégoûtant... L'escargot bave pour avancer

Le python peut rester six mois sans manger. Mais il peut avaler en une
seule fois un cochon !

Pôle sud

Pourquoi les baleines chantent-elles ?
Comme ça, on peut se repérer sous l'eau. Mais, étonnant, seuls les mâles chantent.

Vrai ou faux

Si les requins s'arrêtent de nager, ils coulent !
Réponse : Vrai. Même lorsqu'ils dorment, ils sont obligés de nager.

Les manchots se reconnaissent à leur chant.
Réponse : Vrai

Les rhinocéros se roulent dans la boue parce qu'ils aiment être sales.
Réponse : Faux. La boue forme en séchant une croûte qui les protège des piqûres
                     d'insectes et autres parasites. 

Le chat se repère avec ses moustaches.
Réponse : Vrai. Ses moustaches sont très sensibles et fonctionnent comme des
                     antenne qui lui permettent de se repérer.

Le cirque

Pourquoi les fauves sentent-ils si fort ?
Parce qu'ils ne se lavent pas ! Leur odeur signale aussi qu'ils sont passés par là.

Pourquoi les singes mangent-ils des bananes ?
Tout simplement parce que c'est bon et qu'on nous en donne. Nous adorons les
fruits !


Pourquoi (Nathan - Mac Donald)

Pourquoi ?

La savane

Pourquoi les zèbres ont-ils des rayures ?
Ca donne la berlue aux lionnes affamées... Toutes nos rayures se mélangent
et elles ne savent plus où donner de la tête !

Pourquoi les éléphants ont-ils de grandes oreilles ?
Nos oreilles nous servent d'éventail. C'est bien utile quand il fait très chaud !

Super fort

La girafe peut toucher ses oreilles avec sa langue. Essaie de faire pareil !

La loutre est très joueuse. Elle lance sa proie en l'air et la rattrape entre ses
pattes. Et hop !

Le galago se fait pipi sur les pattes exprès ! Quand il marche, il laisse son
odeur partout, pour marquer son territoire.

Malins ! Les rémoras, de tout petits poissons, se déplacent en s'accrochant
avec leurs ventouses sur le dos des requins.

Quiz

Pourquoi quand on se cogne, on se fait un bleu et pas un rouge ?

a) Parce que le sang est en réalité bleu et non pas rouge.
b) Le sang est rouge, mais sous la peau on le voit bleu.
c) Parce que c'est plus joli de dire : "je me suis fait un bleu".

Réponse : b) le sang est bien rouge, mais la peau agit comme un filtre et le
                    laisse paraître bleu.

Pourquoi a-t-on des fourmis dans les jambes ?

a) Cela arrive si on met le pied dans une fourmilière.
b) C'est lié à un problème de circulation du sang.
c) Ce sont en fait de toutes petites bêtes qui se collent sur la peau.

Réponse : b) Quand on croise les jambes, on comprime les vaisseaux sanguins
                     et le sang circule moins bien. Quand on les décroise, le sang se
                     remet à circuler et ça provoque des picotements : "des fourmis".

Pourquoi la maman coucou pond-elle ses oeufs dans le nid des autres ?

a) Parce qu'elle les laisse s'occuper de ses bébés.
b) Parce qu'elle se trompe d'adresse.
c) Parce qu'elle adore faire des farces aux autres oiseaux.

Réponse : a) La maman coucou peut ainsi faire élever jusqu'à 20 bébés par
                    d'autres oiseaux, ce qu'elle n'aurait pas pu faire seule !

Une histoire à la noix (histoire vraie !)

L'histoire se passe aux Etats-Unis.

Ce matin-là une habitante de l'Indiana devait se rendre en centre-ville. Il
pleuvait une petite pluie bien glacée. Elle alluma le contact, et voulut mettre
en marche les essuie-glaces : il ne se passa rien !

Retard pour retard, notre américaine décida de voir si elle pouvait les
réparer et souleva le capot. Et là surprise ! Elle découvrit un véritable
trésor.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ! s'écria-t-elle. Il y en a des milliers, il y
   en a partout...

Sous le capot, il y avait... des noisettes et des noix ! Comment était-ce possible ?
Le coupable n'était autre qu'un écureuil très prévoyant. Plutôt que d'enfouir comme
ses copains ses réserves dans la nature, il avait choisi de les mettre bien à l'abri
dans le moteur de la voiture.

Il avait accumulé des centaines de noisettes... et un gant !

Au coeur de la nuit

Pourquoi les lucioles s'allument-elles la nuit ?
Pour pouvoir se retrouver entre elles et faire plein de bébés !

Pourquoi les chauve-souris dorment-elles la tête en bas ?
Parce que leurs pattes sont trop faibles pour qu'elles tiennent debout !

Mon premier n'a plus un poil sur la tête
Mon deuxième est le contraire de "sur"
Mon troisième est l'aliment de base en Asie
Mon tout... se trouve dans l'image

Réponse : Chauve - sous - riz (chauve-souris) !

Vrai ou faux

Les éléphants ont peur des souris.
Faux : Si une souris se glisssait dans sa trompe, ils l'éliminerait sans problème.
           Leur trompe contient des milliers de muscles.

La couleur rouge excite les taureaux ! Olé !
Faux : Ils ne distinguent pas les couleurs.

Certaines grenouilles ont la taille d'un lapin.
Vrai : la grenouille Goliath mesure en moyenne 30 cm

Certains serpents avaient autrefois des pattes.
Vrai : Les ancêtres des serpents étaient des lézards à pattes.

vendredi 11 mai 2012

La vieille aux six doigts

Au temps jadis une petite vieille nommée
Serkar habitait sur l'île de Nagir. Comme
tout le monde en ces temps lointains, elle
avait six doigts à chaque main. Quand
elle voulait faire du feu, elle plaçait deux
morceaux de bois l'un sur l'autre et les
enflammait en les touchant avec le sixième
doigt de sa main droite. Placé entre le pouce et l'index, ce dernier lui servait en effet de tison.

Voyant la fumée s'élever au-dessus du lieu où vivait Serkar, les animaux
qui vivait sur l'île de Moa en déduisirent qu'elle avait du feu. N'en ayant pas,
ils désirèrent s'en procurer et se réunirent pour tenir conseil. A cette assemblée
siégeait le serpent, la grenouille et de nombreux lézards : le lézard à longue
queue, le petit lézard, le lézard domestique, sans oublier deux immenses
lézards nommés Si et Karom.

Tous convinrent qu'il leur fallait nager jusqu'à l'île de Nagir s'ils voulaient
obtenir le feu. Le serpent fut le premier à essayer, mais la mer était si houleuse
qu'il dut déclarer forfait. La grenouille tenta ensuite sa chance, mais ne parvint
pas à lutter contre les vagues. Le petit lézard, le lézard à longue queue, le
lézard domestique et le grand lézard nommé Si plongèrent à sa suite, mais
furent tous les quatre rejetés sur le rivage par la mer démontée.

Finalement, Karom, le dernier grand lézard,
prit son élan et se jeta à l'eau. Grâce à son
long cou, il parvint à conserver la tête hors
des vagues et effectua la traversée. Sain et
sauf, il s'échoua sur la plage et marcha
aussitôt vers la maison de Serkar.

Occupée à tresser un panier, la petite vieille fut ravie de le voir. Après l'avoir aimablement prié de s'asseoir, elle alla cueillir dans son jardin de quoi lui préparer à manger. Profitant de son absence, Karom fouilla sa maison de fond en comble.
En vain. Pas la moindre trace de feu !

- Vraiment, nous avons perdu la tête à Moa, se dit-il en son for intérieur.
   Cette pauvre femme n'a pas plus de feu que nous.

Sur ces entrefaites, Serkar revint les bras chargés de fruits, de légumes et de
bois à brûler. Sous les yeux attentifs de son invité, elle empila deux morceaux
de bois et les embrasa à l'aide de son doigt. Dès que les flammes se mirent
à crépiter, elle fit cuire le repas. Puis, une fois sa cuisine terminée, elle cacha
le reste des branches dans le sable, car elle était économe et ne voulait rien
gaspiller.

Le feu, quant à lui, s'était éteint et il ne restait pas une braise sur le sol. Plus
que jamais déterminé à ramener sur l'île de Moa de quoi faire du feu, Karom
prit congé d'une voix doucereuse :

- Moa est bien loin d'ici, soupira-t-il. Il est grand temps que je parte.

Poliment, la vieille le raccompagna jusqu'à la plage. Avant de s'élancer dans
l'eau, Karom lui tendit la patte pour lui dire au revoir. La vieille femme
voulut la serrer de la main gauche, mais le lézard refusa :

- Voyons, pourquoi ne pas me donner la main droite ?

Serkar commença par refuser, mais Karom insista
tellement qu'elle finit par obéir. Aussitôt, le lézard
referma ses dents sur le doigt magique, le trancha
net et le rapporta dans sa gueule sur l'île de Moa.
Sur le rivage, ses amis l'attendaient. Ravis de voir
qu'il avait réussi sa mission, ils se rendirent dans
les îles Murray et pénétrèrent au coeur de la forêt.

Là, ils firent un grand feu et chacun demanda à son
arbre préféré de plonger une de ses branches dans les flammes pour en faire un tison. Parmi les arbres élus figuraient le Bambou, l'Eugénia à fleurs blanches et le grand Hibiscus dont les feuilles à revers blanc ombragent les rivages du Pacifique et de l'océan Indien.

Depuis ce jour, ayant reçu le don de s'enflammer facilement, ces trois 
arbres servent de bois à brûler et permettent de confectionner des forets
à feu. La petite vieille, quant à elle, perdit peu après le sixième doigt qui
lui restait à la main gauche. C'est la raison pour laquelle les hommes n'ont
plus aujourd'hui que cinq doigts à chaque main. L'emplacement du doigt
disparu reste cependant bien visible, là où un grand vide sépare le pouce
et l'index.

Conte australien (Histoires du bout du nez à la pointe des pieds - Isabelle Lafonta)

dimanche 6 mai 2012

La sirène qui aimait les pommes

Autrefois, un pêcheur qui vivait avec sa
famille dans la région de Cornah s'était
lié d'amitié avec une sirène qui habitait
dans la petite crique de Bulgham. Grâce
à elle, son bateau regorgeait de poissons
et il ne manquait jamais de rien. Or, ce
pêcheur adorait croquer des pommes.
C'est pourquoi il en emportait toujours
une provision sur son bateau. Mais les
années passèrent et le pêcheur devint si âgé qu'il dut laisser ses enfants partir en mer à sa place.

Curieusement, à dater de cette période, la chance tourna. Bien souvent, les filets
restaient vides et les fils du vieil homme devaient chasser pour ramener quelque
chose à se mettre sous la dent. Un jour, après avoir jeté ses filets au large de la
crique de Bulgham, le cadet, qui s'appelait Evan, décida d'amarrer sa barque
près du rivage et d'aller chercher des oeufs au sommet de la falaise.

Alors qu'il retournait vers son bateau après avoir pillé quelques nids de mouettes,
il entendit soudain quelqu'un l'appeler par son prénom. Étonné, il regarda autour
de lui et aperçut une belle jeune fille assise sur un rocher.

- Comment va ton père ? lui demanda-t-elle. Désormais, il vient rarement par
   ici.

D'abord un peu effrayé par cette apparition, le jeune homme reprit vite ses esprits
et voyant que l'étrangère avait l'air aimable, il finit par s'enhardir et lui donna des
nouvelles de toute sa famille. Après l'avoir écouté, l'inconnue lui dit au revoir,
plongea dans la mer et nagea vers le large. Dès son retour, Evan raconta cette
étrange rencontre à son père. A cette nouvelle, le visage du vieillard s'éclaira et
il s'écria joyeusement :

- Nos ennuis sont terminés ! La fortune va bientôt nous sourire.

Puis, il se tourna vers son fils et lui dit :

- La prochaine fois que tu iras jeter tes filets au large de la crique de Bulgham,
   n'oublie pas d'emporter quelques pommes avec toi. Et nous verrons ce que
   nous verrons...

Étonné, le jeune homme suivit le conseil de son père et chargea sur son bateau
une petite réserve de pommes avant de faire voile vers la crique où il avait
rencontré la mystérieuse inconnue. A nouveau, il amarra
son embarcation près de la grève et partit chercher des
oeufs.

Alors qu'il revenait vers la plage, il entendit une voix douce
qui chantait une chanson et aperçut la jeune femme de la
veille qui examinait son bateau. Cette fois, il réalisa qu'il
s'agissait d'une sirène. Penchée par-dessus bord, cette
dernière tenait une pomme à la main et fredonnait :

- Que la chance te sourie et que la mer soit toujours ton
   amie, mais surtout n'oublie jamais d'apporter les pommes juteuses et sucrées de
   ton verger, pour les sirènes et les tritons qui vivent parmi les vagues.

A dater de ce jour, la famille du vieux pêcheurs redevint prospère, car les filets
du jeune Evan ne désemplissaient jamais. Mais le jeune homme était aventureux.
Las de toujours vivre au même endroit, il décida un matin de partir à l'aventure
et de voguer autour du monde. En apprenant la nouvelle, la sirène fut désespérée.

- Quand tu seras loin, soupira-t-elle, qui viendra m'apporter les pommes
   que j'aime tant ?

Touché par sa détresse, le jeune homme planta un pommier au sommet de la
falaise qui surplombait la petite crique.

- Pendant mon absence, lui expliqua-t-il pour la consoler, l'arbre grandira et
   portera les fruits sucrés que tu apprécies tant. Sous leur poids, ses branches
   se courberont vers la mer et les pommes mûres tomberont dans l'eau, à portée
   de ta main.

Grâce au pommier, la sirène put continuer à croquer ses fruits préférés : en
échange, elle protégea la famille du vieux pêcheur après le départ du jeune
homme. Mais à dater de ce jour, elle devint farouche et cessa de communiquer
avec les êtres humains.

Pendant plusieurs mois, les villageois
l'entendirent chanter, assise sur un
rocher à l'ombre de son pommier
bien aimé. L'été passa et avec
l'arrivée de la mauvaise saison, les
pommes vinrent inévitablement à
manquer. Privée de fruits qu'elle
adorait, la sirène décida à la fin de
l'automne de sillonner les mers à la
recherche d'Evan, son cher pourvoyeur de pommes.

Depuis, personne ne l'a jamais revue et nul ne sait si elle est parvenue à le
retrouver. Quant à son pommier, il est toujours là et continue chaque été à laisser
tomber à son intention ses fruits juteux dans la crique de Bulgham.


Conte Anglais (Histoires de la mer - Isabelle Lafonta)

Le mariage de la petite souris grise

Au nord du pays du Matin Calme se trouvait un
grand rocher. Le peuple des souris y avait
creusé de nombreuses pièces, des chambres,
des couloirs, bordés de jardins merveilleux. La
reine des souris habitait dans les plus beaux
appartements de cet immense rocher.

Un jour d'été, la reine mit au monde douze
petits : onze souriceaux et une jolie petite
souricette. Des centaines de souris accoururent
de toutes parts pour lui apporter des cadeaux. Et le peuple des souris dansa toute la nuit dans la grande salle de bal, éclairée par la lune et par mille vers luisants.

Les souriceaux grandirent et la petite souris devint si jolie que sa mère annonça
à son peuple :

- Ma souricette est la plus belle princesse de la terre.
   Elle épousera celui qui est le plus puissant du
   monde.
- Qui est le plus puissant ? demanda une vieille souris.
- Peut-être le chat, chuchota un souriceau.
- Ou peut-être l'homme, murmura son voisin.

La vieille souris hocha la tête :

- Les hommes se tuent entre eux, les tigres n'en font
   qu'une bouchée et les éclairs les foudroient. Non, l'homme n'est pas le plus puissant du monde.
- Alors, c'est le soleil, dit le premier ministre. Sans lui, il n'y aurait pas de vie sur la
   terre.
- Tu as raison, dit la reine des souris.

Le lendemain, la reine et sa souricette quittèrent le palais, juste avant l'aube. Les
premiers rayons du soleil apparurent... Qu'ils étaient brûlants ! La petite souris se
réfugia à l'ombre des fleurs pendant que sa mère s'adressait au soleil :

- J'ai juré de donner pour mari à ma fille le plus puissant du monde. C'est pourquoi
   je te demande de l'épouser.
- Merci, ô reine, dit le soleil. Hélas, le nuage que tu vois là-bas est plus puissant que
   moi.

En effet, le nuage noir glissa devant le soleil.
Les fleurs tremblèrent de froid et la petite
souris grelotta. Alors, la reine des souris se
tourna vers le nuage :

- J'ai juré de donner pour mari à ma fille le
   plus puissant du monde. C'est pourquoi
   je te demande de l'épouser.
- Merci, ô reine, dit le nuage noir. Hélas, le vent est plus puissant que moi. Il me 
   pousse où bon lui semble.

Le vent se mit à souffler et il emporta le nuage vers l'horizon. Les feuilles
s'envolèrent, les troncs d'arbres s'inclinèrent et la souricette se mit à l'abri dans
un trou de rocher. N'écoutant que son courage, la reine salua le vent et dit :

- J'ai juré de donner pour mari à ma fille le plus puissant du monde. C'est pourquoi
   je te demande de l'épouser.
- Ah, ah ! se moqua le vent en faisant tourbillonner la reine des souris. Ce grand
   rocher est plus puissant que moi, car je n'ai jamais pu l'ébranler.

La reine laissa le vent s'éloigner, puis elle s'adressa au rocher où vivait son peuple :

- J'ai juré de donner pour mari à ma fille le plus puissant du monde. C'est pourquoi
   je te demande de l'épouser.
- Je ne suis pas le plus puissant du monde, dit le rocher. Les souris qui me rongent
   jour et nuit, sont bien plus fortes que moi.

Très fière, la reine rentra dans son palais. Elle
s'assit sur son trône et déclara :

- L'époux de ma souricette sera le souriceau le
   plus courageux de notre peuple, car il est
   sans doute plus puissant que le soleil, le
   nuage, le vent et notre rocher.

C'est ainsi qu'au pays du Matin Calme, la petite souris épousa le plus courageux
des souriceaux du grand rocher, et ils vécurent longtemps heureux.


Conte de Corée (Contes de tous les pays - Éditions Lito)