Un hiver, voici qu'un pauvre berger conduit son
troupeau de moutons vers le sud, à la lisière du
Sahara. Arrivé à destination, le berger fait paître
le troupeau pendant que sa femme dresse la
tente et vaque à ses occupations.
Un matin, près de l'Oued le plus proche, le berger
aperçoit une grenouille qui bondit sur la tête d'une
brebis. La brebis, tout en paissant, s'approche
d'un palmier. Là, est lové un serpent, il redresse la
tête et écarte les mâchoires. Soudain, la grenouille
saute de la brebis droit dans la gueule du reptile,
qui la gobe. Le berger songe "la nourriture vient toute seule dans la bouche du serpent qui dort et attend. Je m'en vais mettre en pratique sa méthode". De retour à la tente, il prévient sa femme :
- Je me couche et ne me lèverai plus. La fortune doit venir à moi. Tant pis
si je meurs.deux hommes guidant un âne chargé d'un sac se présentent à l'entrée de la
tente. L'un demande de l'eau, l'autre du pain, puis ils s'assoient à l'ombre
d'un arbre pour prendre leur repas. Mais l'un a empoisonné l'eau, l'autre a
empoisonné le pain.
l'eau.
- Tiens, mange, fait celui qui a empoisonné le
pain.
L'un mange et l'autre boit. Tous les deux
meurent sur-le-champ. Le lendemain, la
femme aperçoit l'âne, chargé de son sac.
Inquiète, elle secoue son mari, allongé :
- Va voir, c'est bizarre, l'âne est toujours là mais ses maîtres ont disparu.
- Je n'irai pas, répond le mari. J'ai juré de ne pas bouger avant que la fortune
ne vienne à moi.
sur les deux cadavres. Elle fouille le sac :
il contient des pièces d'or en quantité. Elle
en puise une pleine poignée, court à la tente
et verse le butin sur son mari. Ce dernier
s'étire, se lève et déclare, satisfait :
- Ainsi, j'ai eu raison de mettre en pratique
la méthode du serpent.
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