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dimanche 30 octobre 2011

Poucette

Il était une fois une femme qui désirait plus
que tout avoir un enfant. Elle décida un
jour d'aller demander conseil à une
sorcière, qui lui dit :


- Mettez dans un pot cette graine magique, et
   vous verrez !


Aussitôt rentrée chez elle, la femme planta la
graine. Bientôt, elle vit pousser une grande et belle fleur en bouton.


- Quelle jolie fleur ! dit la femme en l'embrassant.


Alors les pétales s'ouvrirent délicatement, et une minuscule fillette
apparut. Elle n'avait pas plus d'un pouce de haut. Sa mère l'appela donc
Poucette et lui fit un berceau dans une coquille de noix. Une nuit, un
crapaud aperçut Poucette endormie :


- Quelle magnifique enfant ! Elle serait parfaite pour mon fils ! se dit-il.

Il prit le berceau et l'emporta dans le marécage
où il habitait. Lorsque Poucette s'éveilla le
lendemain, elle se mit à pleurer :

- Je te présente mon fils, s'exclama le crapaud,
   ton futur époux, vous serez très heureux !
- Koac koac, approuva le fils, fort laid.

Puis ils s'éloignèrent, laissant la pauvre fillette
sur sa feuille verte. Un poisson, la voyant
sangloter, décida de l'aider. Il détacha la
feuille, qui partit à la dérive sur la rivière.
Bientôt, Poucette rencontra un hanneton qui la porta dans un arbre. Mais les
demoiselles hannetons se moquèrent d'elle :

- Comme elle est laide ! Elle n'a que deux jambes et pas d'antennes ! Nous ne
   pouvons pas la garder !

Et ils partirent tous, laissant Poucette seule dans la forêt. L'été et l'automne
passèrent. Puis vint l'hiver glacé. Poucette, tremblante de froid, quitta les
bois pour trouver un abri. Elle arriva devant la demeure de la souris des
champs, cachée dans un trou sous la paille. La vieille souris eut pitié de la
fillette. Elle la fit entrer et lui donna à manger, puis déclara :

- Tu peux rester tant que tu veux ! En retour, tu
   feras le ménage et me raconteras de belles
   histoires !

Poucette accepta avec reconnaissance. Un jour, la
souris dit : 

- Nous allons avoir la visite de mon voisin. Il est fort
   riche et si tu voulais l'épouser, tu serais heureuse !

Le voisin, qui était une taupe, montra ses logis à Poucette. Dans les tunnels, ils virent une hirondelle inanimée sur le sol. Poucette voulut l'aider, mais la taupe lui dit :

- Ne vous arrêtez pas pour si peu, ma petite, ce n'est qu'un oiseau !

La fillette ne dit rien, mais, la nuit, elle vint en cachette aider le pauvre animal.
Elle entendit alors battre faiblement son coeur. Ainsi, tout l'hiver, Poucette
soigna l'hirondelle qui revint à la vie. Au printemps, le temps vint pour l'hirondelle
de s'envoler. Elle proposa à Poucette de l'accompagner, mais elle refusa, ne
voulant pas abandonner la vieille souris. L'oiseau prit son envol dans le ciel,
laissant la fillette fort triste.

Un jour, la taupe la demanda en mariage. Poucette pleura, car elle ne voulait
pas l'épouser. Le jour des noces, elle alla regarder le ciel une dernière fois :

- Adieu, soleil et petites fleurs colorées, si vous revoyer l'hirondelle, saluez-la de
   ma part !

- Quivit, quivit ! chanta un oiseau au-dessus de sa tête.

C'était son amie l'hirondelle. Poucette s'assit sur son dos et s'envola dans le
ciel. Elles arrivèrent au sommet d'un ancien
palais, où l'hirondelle avait son nid. De
belles fleurs blanches poussaient au soleil
et au milieu de l'une d'elles, Poucette vit un
petit homme aussi transparent que le verre.
Il portait une couronne d'or sur la tête et 
avait deux ailes brillantes dans le dos.
Emerveillé par la beauté de la jeune fille,
le prince lui demanda :

- Voulez-vous m'épouser et devenir la reine des fleurs ?

- J'en serais enchantée ! répondit Poucette.

Il lui offrit une paire d'ailes blanches et elle put ainsi voler de fleur en fleur.

- Tu t'appelleras Maïa, désormais, car tu es la reine des fleurs, lui dit le
   prince en l'embrassant.

Et là-haut, dans le ciel, l'hirondelle chanta pour les jeunes amoureux.

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