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mardi 18 octobre 2011

L'herbe aux ours

Un chasseur poursuivait un ours depuis longtemps. Il
était très fatigué et avait très faim, et plus il était
fatigué, plus il avait faim. L'homme se dit enfin :

- Je vais regarder ce que mange l'ours et je ferai
   comme lui. Ce sera bon pour moi.

Il remarqua que l'ours mangeait une certaine herbe.
Le chasseur la trouva et en mangea aussi. Sa faim
disparut aussitôt, mais il sentait ses paupières
s'alourdir, sa tête tomber sur sa poitrine. Le
sommeil commençait à l'envahir. Il réussit malgré tout à suivre l'ours qui le mena jusqu'à sa tanière, car c'était l'automne. L'ours entra et s'endormit. Le chasseur
y pénétra à sa tour, vit l'ours endormi mais, accablé de sommeil, il se dit :

- Je vais dormir un peu, je tuerai l'ours après.

Il a dormi à côté de l'ours tout l'hiver ! Il ne se réveilla qu'une seule fois,
comme l'ours, le 2 février, le jour où l'hiver bascule du côté du printemps.
Il se retournèrent sur leur couche en même temps et replongèrent dans
leur sommeil.

Un jour, un vent tiède se mit à souffler. Le
soleil brillait, la neige fondait, les sources
riaient. L'ours s'était réveillé, le chasseur
aussi. Ils sortirent de la tanière tous les
deux. Le printemps était là ! Le chasseur
eut très peur en voyant l'ours à côté de lui,
mais ce dernier ne lui dit rien. Le chasseur
retourna dans son village. Quand ses
enfants le virent arriver de loin, ils coururent à toutes jambes à la maison.

- Maman ! Maman ! Voilà papa qui revient ! s'écrièrent-ils.

- Mais non, mes enfants. Ce ne peut pas être votre père, il a disparu dans la
   montagne il y a plus de six mois. Il doit être mort !

- Mais si ! Maman, viens voir ! insistèrent les enfants.

La mère, toute tremblante, sortit, courut au-devant de son homme et lui demanda :

- Mais où étais-tu ?

- J'ai mangé l'herbe de l'ours, l'herbe qui coupe la faim et fait dormir. Et j'ai dormi
   dans la tanière de l'ours tout l'hiver.

Mais nul n'a su quelle était cette herbe. En tout cas, cette histoire est vraie. Si vous
ne la croyez pas, allez demander aux ours...

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