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samedi 31 mars 2012

La pluie givrante

Il était une fois une pauvre femme qui
possédait un unique trésor : sa fille.
C'était une enfant douce et gentille.
Elles vivaient toutes les deux au
sommet d'une haute montagne. Un
jour, la pauvre femme tomba malade,
et la petite fille fut obligée d'aller
chaque jour dans les bois pour cueillir
des baies.

Une fois, elle eut beau chercher, elle n'en
trouva pas une seule. La petite s'assit alors sous un buisson et se mit à pleurer. Soudain, un long nez sortit du buisson et lui dit :

- Pourquoi pleures-tu ?

La fille lui conta tous ses soucis. La femme - car le long
nez était celui d'une femme - lui tendit alors un petit
moulin qu'elle avait sorti du même buisson et lui dit :

- Si tu fais tourner ce moulin de gauche à droite, tu
   auras de la fine farine de blé; Si tu le fais tourner
   de droite à gauche, tu auras de l'orge perlé. Pour 
   l'arrêter, il te suffit d'appuyer avec ton petit doigt
   sur ce bouton étincelant que voilà. Mais, surtout,
   n'en parle à personne, sinon ton moulin cessera de moudre.

Sur ces dernières paroles, la femme disparut comme elle était venue. L'enfant
retourna à la maison avec son moulin et plus jamais sa
mère et elle ne souffrirent la faim.

Quelques années plus tard, la fille tomba malade à son
tour. Sa mère eut beau prier le ciel, la pauvre petite
rendit l'âme. Sa mère lui mit ses plus beaux habits,
la fit porter en terre et demeura près de sa tombe où
elle versa des torrents de larmes. Au bout de quelque
temps, la femme souffrit la faim.

Elle prit le moulin de sa fille et le fit tourner de droite
à gauche pour avoir de l'orge perlé. Quand elle en eut suffisament, elle voulut l'arrêter, mais il continua à moudre. Elle enfonça un morceau de bois entre les
palettes mais le bois se cassa tandis que le moulin moulait toujours.

Bientôt la maison fut ensevelie sous une
épaisse couche d'orge perlé et le
montagne aussi se trouva ensevelie. La
femme abandonna l'engin et s'enfuit.
Nul ne sait ce qu'elle devint. Le moulin,
lui, continue à moudre. Lorsqu'un gros
tas d'orge perlé s'amasse, que le vent
souffle et l'emporte jusque dans les plus
infimes recoins du pays, les gens disent : 

- C'est la pluie givrante,elle nous vient du moulin.

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