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mercredi 21 mars 2012

L'araignée nuage et le vieil homme soleil

Il y a fort longtemps, un jeune fermier
nommé Yosaku travaillait dans son
champ. Il vit un serpent qui s'apprêtait
à manger une araignée. Yosaku fut
pris de pitié pour l'araignée. Il courut
et chassa le serpent, et sauva ainsi la
vie de l'araignée. Le petit animal
disparut dans les herbes, mais il avait
semblé à Yosaku que l'araignée l'avait
regardé un court instant, comme pour le remercier.

Un matin, peu de temps après cette aventure, Yosaku se reposait dans sa maison
quand il entendit une toute petite voix qui venait du dehors :

- Monsieur Yosaku, monsieur Yosaku !

Il alla à la porte et vit une très belle jeune fille qui se tenait sur le seuil. La belle
jeune fille s'adressa à lui :

- Monsieur Yosaku, j'ai entendu dire que vous étiez à la recherche d'une personne
   pour tisser vos vêtements. Je suis tisserande. Me permettez-vous de vivre sous
   votre toit et tisser des vêtements pour vous ?

Yosaku n'avait pas besoin de quelqu'un pour
tisser ses vêtements mais il se sentait bien
content. C'est pourquoi il conduisit la jeune
fille dans la pièce à tisser, où elle se mit
immédiatement au travail. A la fin de la
journée, Yosaku alla voir où elle en était de
son ouvrage et fut bien surpris de voir qu'elle
avait achevé huit longues pièces de tissu,
assez pour confectionner huit kimonos.
Jamais il n'avait entendu dire que l'on pouvait tisser autant en une seule journée.

- Comment avez-vous fait pour tisser tout cela en un jour ? demanda Yosaku.

Mais au lieu de répondre à sa question, la jeune fille lui dit une chose étrange :

- Ne me demandez pas comment. Et ne rentrez jamais dans la pièce à tisser quand
   je suis à mon travail.

Yokasu était un homme curieux. Un jour, hors de la maison, il se glissa sans faire
de bruit jusqu'à la fenêtre de la pièce à tisser. Il regarda à l'intérieur et, là, il vit
une chose surprenante. Il vit que ce n'était pas une jeune fille qui tissait, mais une
grande araignée qui utilisait ses huit pattes pour tisser le fil qui provenait de sa
propre gorge et sortait par la bouche.
En la regardant attentivement, Yosaku
s'aperçut que c'était l'araignée qu'il
avait sauvée de la morsure du serpent.
Il comprit qu'elle avait entrepris de le
remercier de cette façon, en tissant
ses vêtements, après s'être
transformée en belle jeune fille. Pour
tisser, elle dévorait le coton qui était
entassé dans la pièce à tisser puis le
restituait sous forme de fil.

Yosaku se sentait plein de gratitude envers l'araignée. Il vit qu'elle allait bientôt
manquer de coton. Le matin suivant, Yosaku se rendit au village, de l'autre
côté de la montagne, pour acheter du coton, qu'il chargea sur son dos, avant
de retourner chez lui par la même route.

Mais en chemin, Yosaku s'arrêta pour se reposer, et le serpent qu'il avait mis
en fuite s'approcha de lui durant son sommeil et s'introduisit dans le coton qu'il
ramenait à la maison dans l'idée d'en faire cadeau à la jeune araignée. La jeune
fille apercevant tout ce coton, se sentit pleine de joie, car elle avait remarqué
qu'il ne lui en restait presque plus. Elle prit le chargement et se retira dans la
pièce à tisser.

Une fois installée à son métier, la jeune fille reprit sa forme d'araignée et
commença à dévorer le coton, vite, très vite, comme si le coton eut été un mets
délicieux. L'araignée mangeait, mangeait, mangeait, et, tout à coup, alors qu'elle
avait presque fini son repas, le serpent bondit de sa cachette. Il ouvrit tout
grand sa gueule pour engloutir l'araignée. L'araignée, effrayée, s'élança par la
fenêtre ouverte. Le serpent la poursuivit à toute vitesse.

Mais l'araignée avait avalé tant de coton
qu'elle ne pouvait courir assez vite. Le
serpent la rattrapait. A nouveau, il ouvrit
tout grand sa gueule pour avaler l'araignée.
Juste à ce moment-là, le soleil, le vieil
homme soleil, apparut dans le ciel. Il avait
vu ce qui arrivait. Il savait comment
l'araignée avait aidé Yosaku et se désolait
pour la pauvre petite bête. Il darda son
rayon et attrapa le bout de fil qui sortait
de la bouche de l'araignée et il la monta jusqu'au ciel, là où le serpent ne pouvait pas aller.

L'araignée fut reconnaissante au vieil homme soleil de l'avoir sauvée du serpent.
Alors, en remerciement, elle se mit à tisser les doux nuages qui dansent au ciel.

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