convoqua Walukaga, le chef des
forgerons du royaume, et lui fit don
d'une importante quantité de fer.
- Je t'ordonne de créer un homme au
corps de fer capable de parler et de
marcher. De plus, je désire que son
corps de métal abrite un cerveau et
que dans ses veines coule un sang
pareil à celui des autres hommes.
Stupéfait, Walukaga emporta le fer
chez lui sans avoir la moindre idée de la
manière dont il allait procéder pour
exécuter l'ordre du roi. En désespoir de
cause, il décida de demander conseil à ses amis. Hélas, aucun ne put l'aider.
Rentrant chez lui, le forgeron croisa un vieux camarade qu'il avait depuis longtemps perdu de vue. Pourquoi ne pas lui faire part de mes soucis, se dit-il. Il lui apprit donc que le roi l'avait chargé de créer un homme au corps de fer.
- Hélas, que vais-je bien pouvoir faire ? soupira-t-il.
- Va trouver le roi, lui suggéra son ami, et annonce-lui que tu es prêt à créer
un homme au corps de fer à condition qu'il ordonne à ses sujets de raser
leurs cheveux. Ces derniers devront les faire brûler jusqu'à ce que leur
combustion produise mille tonnes de charbon. Ensuite, exige qu'il te donne
cent chaudrons remplis de larmes.
Apaisé, le forgeron s'en fut trouver le roi et répéta tout ce que lui avait dit
son vieil ami. Le monarque ordonna aussitôt à ses sujets de raser leurs cheveux
et de les faire brûler, puis il envoya cent serviteurs chargés de remplir cent
chaudrons de larmes.
Hélas, toutes les chevelures du royaume eurent beau être tondues et brûlées,
le roi ne récolta qu'une tonne de charbon au lieu des mille réclamées par
Walukaga. Quant aux larmes versées par tous les yeux du royaume, elles
remplirent à peine plus d'un chaudron et demi. Voyant le résultat de ses
efforts, le roi convoqua à nouveau le forgeron :
- Il te faut renoncer à créer l'homme au corps de fer, car je ne suis pas
parvenu à obtenir ce dont tu avais besoin, lui avoua-t-il dépité.
roi. Puis, il ajouta avant de rentrer chez lui :
- Sire, je vous avoue que j'étais certain
qu'il n'y avait dans tout le royaume ni
assez de cheveux ni assez de larmes
pour satisfaire mes exigences. A vrai
dire, cette tâche était aussi impossible à
remplir que celle que vous m'avez confiée.
A ces mots, tous les courtisans présents éclatèrent de rire et même le roi dut convenir que la vérité sortait de la bouche de Walukaga.
(Isabelle Lafonta - Flies France)
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