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mardi 22 novembre 2011

L'envol de Coutordu

Quelle agitation dans la mare ! Les canards sont enfin prêts pour le grand départ. Quel tintamarre :

- Coin coin, as-tu fini les
   valises ?
- Coin coin, où sont les
   chemises ?

Demain, à l'aurore, les
volatiles prendront leur envol. Après quatre mois passés au chaud, les oiseaux migrateurs vont rentrer chez eux. Maman canard est inquiète. Son petit dernier, Coutordu, ne sait toujours pas voler. Depuis quinze jours il agite ses ailes, mais sans succès. Il retombe de suite par terre. Flap, flap, boum, badaboum ! C'est certainement à cause de son cou
tordu, pense tristement sa maman. Ses grands frères et grandes soeurs se moquent de lui constamment :

- Quel bébé, toujours dans les ailes de sa maman. Il a un drôle de cou, et en plus, il
   ne sait pas voler !

Coutordu a beau essayer, il n'arrive toujours pas à s'envoler plus haut que trois plumes.

- Je vais retourner voir pépé, pour mes leçons. Selon lui, c'est un problème de
   concentration, décide le petit canard.

Le pépé de Coutordu est sourd comme un pot. Il faut lui parler très fort pour qu'il
entende.

- Allez, mon petit, il faut
   vraiment que tu
   réussisses aujourd'hui.
   Sinon, tu resteras tout 
   seul ici, l'avertit pépé.
   As-tu répété la
   formule magique ?

- Oui, des milliers de fois.
   Coincoindabri,
   coincoindabra, dans
   les airs tu t'envoleras !

- Il faut vraiment que tu y croies, concentre-toi ! 

Coutordu répète encore et encore la formule, mais flap, flap, flap, boum et
badaboum.

- Je n'y arriverai jamais, ta formule est vraiment trop nulle ! s'écrie Coutordu en
   courant se cacher derrière un buisson. Bouh bouh, c'est trop dur ! gémit le
   caneton.

Pépé ne sait plus que faire, le petit canard ne semble pas fait pour voler dans les
airs. Après avoir beaucoup pleuré, Coutordu veut retourner s'excuser auprès de
son pépé. Mais que voit-il ? Un énorme crocodile qui s'approche tout doucement
de son papy.

- Sauve-toi, pépé ! crie Coutordu.

Mais le vieux canard ne l'entend pas et continue son chemin.

- Pépé, derrière toi, hurle Coutordu en vain. Il faut que j'y arrive, s'encourage le
   petit canard. Sinon, pépé sera dévoré. Coincoindabri, coincoindabra, dans les
   airs tu t'envoleras !

Mais Coutordu reste cloué au sol.

- Allez, il faut y arriver, pour pépé !

Le prédateur se rapproche dangeureusement de pépé canard. Coutordu rassemble
son courage et récite :

- Coincoindabri, coincoindabra, dans les airs tu t'envoleras !

Flap, flap, FLAP, FLAP !

- Je vole ! s'exclame le petit canard en fonçant sur le crocodile.

A l'aide de son bec, il pique la tête de
la méchante bête. Il évite de justesse
les coups de queue et donne un coup
de bec entre les yeux du reptile.

- Va-t-en, sale volatile ! hurle, en
   s'éloignant, le crocodile.

Coutordu se pose à côté de son pépé.

- Tu as réussi, mon chéri ! Et en plus
   tu m'as sauvé la vie ! Mille fois
   merci !

Pépé et Coutordu rentrent aile dessus,
aile dessous à la mare. Maman canard
est très fière. Tous les habitants de la mare fêtent le courage de Coutordu et son premier vol. Le lendemain matin, les canards écoutent attentivement le chef du clan :

- Afin de récompenser les efforts de Coutordu, je lui ai réservé la place d'honneur !

 Les volatiles se positionnent tous en v derrière le jeune canard.

- Coincoindabri, coincoindabra, dans les airs tu t'envoleras.

Coutordu prend son envol, suivi par tout son clan. Quelle fierté d'être devant !
Ses frères et soeurs sont un peu jaloux, mais plus jamais ils ne se moqueront de
son cou.

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