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dimanche 5 août 2012

Les trois pommes

Trois jeunes hommes qui n'avaient pas un sou
en poche, décidèrent d'aller chercher fortune.
Le premier marcha longtemps. Il finit par
rencontrer une vieille femme dont le mouton
était tombé dans un fossé.

- Aide-moi à le sortir, demanda la vieille.
- Sûrement pas ! fit le jeune homme en se moquant d'elle. Je n'ai pas le temps car je cherche fortune.

La vieille femme plissa les yeux et dit :

- Marche ! Comme tu feras, tu trouveras.

Le jeune homme ne trouva rien et il retourna chez lui, aussi pauvre qu'avant. Le deuxième
finit par rencontrer la vieille femme qui essayait de sortir son mouton du fossé.

- Aide-moi, demanda-t-elle.
- Sûrement pas ! fit le jeune homme en se moquant d'elle. Je n'ai pas le temps car
   je cherche fortune.
- Marche ! Comme tu feras, tu trouveras.

Le jeune homme ne trouva rien et il retourna
chez lui, aussi pauvre qu'avant. Pierre, le
troisième, aperçut la vieille femme et il l'aida
à sortir le mouton du fossé. Pour le remercier,
la vieille lui donna trois pommes et elle expliqua :

- Quand tu trouveras de l'eau, tu ouvriras ces trois pommes l'une après l'autre.

Pierre marcha longtemps et ne trouva rien. Au milieu du chemin, il y avait un peu d'eau
dans l'empreinte d'un sabot de boeuf. Il ouvrit donc la première pomme; une belle jeune
fille apparut et murmura :

- J'ai soif.

Il lui offrit les quelques gouttes d'eau qui se trouvaient dans l'empreinte... La jeune
fille les but et disparut. Déçu, Pierre poursuivit sa route. Il marcha longtemps et ne trouva
rien... juste un peu d'eau dans une ornière, un creux dans la terre au bord du chemin. Il
ouvrit la deuxième pomme; une jeune fille, plus belle que la première, apparut et murmura :

- J'ai soif.

Il lui offrit toute l'eau qui se trouvait dans
l'ornière, mais à la dernière goutte, la jeune
fille disparut. Sans doute était-elle encore
assoiffée. Le jeune homme soupira et
continua son voyage. Il marcha longtemps
et arriva près d'une fontaine. Il ouvrit la
troisième pomme; une magnifique jeune fille
aux cheveux dorés apparut et murmura :

- J'ai soif.

Pierre plongea ses mains dans la fontaine et il offrit à la jeune fille autant d'eau qu'elle voulut. Cette fois-ci, la jeune fille ne disparut pas et elle sourit :

- Je m'appelle Isabeau. Suis-moi dans mon château.

Là-bas, ils vécurent longtemps heureux. Mais un jour, Pierre dut partir en voyage. En son
absence, une vieille sorcière du voisinage pénétra dans le château. Comme elle ne
supportait pas de voir le bonheur de Pierre et d'Isabeau, elle avait attendu patiemment que
la jeune fille soit seule chez elle.

La sorcière s'approcha sur la pointe des pieds... Elle prit une épingle et l'enfonça dans la
tête d'Isabeau qui se transforma aussitôt en colombe et s'envola. A son retour, Pierre ne
retrouva pas sa belle aux cheveux dorés. Il devint triste, très triste. Un matin, un
jardinier vint le trouver :

- J'ai aperçu une colombe dans le parc. Elle se
   laisse approcher sans crainte.
- Amenez-la-moi, dit Pierre.

Le jardinier plaça donc la colombe dans une cage
qu'il déposa dans la grande salle du château. Peu
de temps après, Pierre caressait l'oiseau quand il
sentit la tête d'une épingle sous ses doigts. Pauvre
oiseau, comme il devait souffir ! Il ôta l'épingle...
et la colombe redevint la belle jeune fille aux cheveux
dorés.

- Cette sorcière jalouse m'avait jeté un sort, expliqua Isabeau en montrant l'horrible
   femme qui trottinait près de la porte du château.

Sans hésiter, Pierre fit allumer un four et on y jeta la vieille sorcière. Puis il serra Isabeau
dans ses bras... et plus personne ne troubla leur bonheur jusqu'à la fin de leur vie.

Contes de France (Editions Lito - Racontés par Ann Rocard)

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