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dimanche 7 août 2011

La chanson du poulet guerrier

Un jour d'entre les jours, les poulets de France se réunirent sur une grande place
de marché. De beaux, de gras, de gracieux poulets élevés au grand air, de vrais
poulets fermiers. Tous s'inquiétaient de leur sort :

- Comment ne pas finir plumés, comment ne pas
   finir grillés ?

- Je sais, dit l'un d'eux en sautillant, devenons
   des poulets guerriers !

- Bonne idée ! approuvèrent les autres. Mais
   comment faire ?

- Allons trouver la vieille de la forêt, celle qui
   s'y connaît en peinture de guerre.

Et les voilà partis. La vieille s'occupa bien d'eux. Elle peignit sur leurs crêtes
et leurs becs, sur leurs dos, leurs ventres et leurs pattes, des signes de toutes les
couleurs. Dessus, dessous, tous les poulets fermiers de France furent
entièrement peinturlurés.

Et hardi, poulets, les voilà tous devenus de vaillants guerriers ! En rangs
serrés, ils avançèrent dans la forêt, chantant à tue-tête :

Nous sommes les poulets guerriers, rien ne peut nous arriver,
nous sommes les poulets guerriers, une armée nous formons et
vive le bataillon !

Loin derrière eux, un poussin qui les avait suivis appela :

- Hé ! les gars, attendez-moi, je veux être un poussin guerrier !

- Petit, c'est impossible, retourne vite chez ta mère, lui ordonna le chef des
   poulets guerriers.

Le petit insista, il gonfla son duvet, s'installa sur ses pattes arrière et supplia :

- Regardez comme je suis fort, laissez-moi vous suivre.

Mais le chef de la troupe se montra intraitable. Alors le
petit fit mine de s'en retourner, mais les suivit en se
cachant. Soudain, le ciel gronda et l'orage arriva. Si
violent que les arbres de la forêt pliaient, leurs branches
se cassaient, les animax fuyaient pour se mettre à l'abri.

Les poulets guerriers, inquiets à la vue de leurs peintures
qui dégoulinaient, cherchèrent eux aussi un endroit
pour se protéger. Ils découvrirent une grotte
creusée dans un énorme rocher et choisirent de
s'y engouffrer tous. Sauvés !

Le poussin les avait discrétement accompagnés. Or cette grotte était l'antre
d'un énorme chat sauvage. Voyant tous ces poulets réunis, le monstre se
réjouit tout haut :

- Oulala lala ! Que de poulets que de poulets ! oulala lala ! hourra hourra !
   Comme je vais bien me régaler ! je remercie le ciel de m'offrir un tel repas !

Les poulets étaient terrorisés, croyant leur dernière heure arrivée. Mais le
poussin avait tout entendu. Il s'avança courageusement vers le chat sauvage :

- Bonsoir, cher chat, nous voilà tous chez toi. Veux-tu que je te chante notre joie ?

- Eh, volontiers, petit, je n'attendais plus que
   ça !

Alors timidement le poussin s'avança près du
chat :

Nous sommes les poulets guerriers !
rien ne peut nous résister.
Nous sommes les poulets guérriers !
rien ne peut nous résister,
la tempête est arrivée et un chat sera mangé !

En entendant le chant, le chat prit peur et se sauva. La tempête l'emporta.
Au matin, le chef des poulets guerriers s'approcha du poussin et lui dit :

- Bravo, petit, ta chanson a fait fuir l'ennemi. Tu nous as sauvé la vie.
   Nous t'acceptons donc parmi nous comme poussin guerrier.

Mais le héros ne répondit rien. Epuisé d'avoir osé chanter, le petit guerrier
dormait profondément...

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