Il était une fois deux petites grenouilles qui vivaient dans le même étang.
gaie, tandis que l'autre était paresseuse et de
caractère maussade. Pourtant elles
s'entendaient très bien, ces deux grenouilles,
et vivaient en bonnes camarades. Un soir,
elles sortirent faire un petit tour. Et tout en se promenant, elles aperçurent une
maisonnette.
- Allons voir de plus près, proposa la première grenouillette.
Sous la maison il y avait une cave. Et de cette cave venait une odeur délicieuse :
cela sentait le moisi, l'humidité, les champignons; juste une odeur pour plaire
aux grenouilles !
- Hum ! que ça sent bon ! dit le seconde grenouille.
jouaient à cache-cache parmi les bouteilles et les pots et s'amusaient vraiment
beaucoup, quand tout d'un coup, elles glissèrent et tombèrent toutes les deux dans
une jarre pleine de crème.
Les grenouilles sont bonnes nageuses, comme chacun sait, mais elles avaient beau
agiter leurs pattes, elles ne parvenaient pas à se dégager de la crème ni à grimper
contre les parois lisses et glissantes de la jarre; elles retombaient continuellement.
La grenouille paresseuse et peureuse se découragea vite.
en vain. Autant en finir tout de suite.
- Mais non ! disait l'autre. Nage, ne perds pas
courage ! On ne sait jamais, tâchons de
gagner du temps...
j'abandonne... Et puis, cette crème
est écoeurante...
Et elle se laissa couler et se noya. L'autre grenouille continuait à se débattre de
toutes ses forces. Elle essayait de grimper sur la paroi de la jarre, glissait, puisrecommençait sans se lasser. La courageuse petite bête frappait, frappait la
crème en détendant ses longues cuisses.
- Je ne veux pas me noyer, se répétait-elle, je ne veux pas me noyer... Allons
encore un peu de courage...
Mais ses forces diminuaient. La tête commençait à lui tourner.
- Vais-je vraiment me noyer ? se disait-elle. Allons, encore un petit effort...
Je vais quand même arriver à me sauver... On n'a jamais vu une grenouille
périr dans un pot de crème !
Et elle agitait, agitait ses pattes, malgré la fatigue qui l'envahissait, l'engourdissait,
perdue. Et quelque chose changea soudain. La
crème n'était plus molle ni liquide, la crème
n'était plus crème, les pattes de la grenouille ne
s'enfonçaient plus, mais pouvaient prendre
appui sur une base solide.
- Ouf ! soupira la grenouille à bout de forces.
Et elle regarda autour d'elle :
ELLE ETAIT ASSISE SUR DU BEURRE !
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