cabane, une épaisse couche de neige recouvre
la forêt. Un vent froid souffle dehors.
- Brrr, je n'irai pas à la chasse aujourd'hui, se dit
Nouit.
Au moment de refermer sa fenêtre, il aperçoit
Kouma, derrière ses carreaux. Quelque chose lui
chatouille alors le ventre, comme un flocon glacé.
Ca lui picote tellement l'estomac qu'il en a des frissons des pieds jusqu'au menton.
Kouma, de son côté, se rechauffe les mains près du feu. Elle vient de voir
Nouit, son voisin, et c'est comme si, tout à coup, tous les vents du monde
étaient entrés dans sa maison.
- Avec un chocolat brûlant, je ne serai plus gelée, songe Kouma.
La matinée s'écoule. Chacun a beaucoup à faire. Nouit répare son arc,
Kouma découpe ses peaux de castor et, de temps en temps, ils se regardent
par la fenêtre...
- Tiens, j'aimerais bien inviter Kouma pour le goûter, se dit Nouit. Depuis le
temps que nous sommes voisins...
lettre d'invitation. Quand soudain... Chplof !
Une boule de neige s'écrase sur sa vitre. Nouit
ouvre sa porte, mais il n'y a personne. Juste
Kouma qui lui sourit de derrière sa fenêtre.
- C'est sans doute de la neige tombée d'une
branche.
Et Nouit rentre chez lui. Sa lettre n'avance pas.
Le petit flocon qu'il a dans le ventre lui fait
trembler les doigts. Nouit remet une bûche dans
le feu, quand il entend gratter à sa porte. Un coup d'oeil à droite, à gauche, mais il
n'y a toujours personne. Juste un petit tas de noisettes posé dans une écorce
d'arbre sur son paillasson, et Kouma qui lui sourit de sa maison.
- C'est sans doute un écureuil qui aura oublié ses provisions.
Et Nouit rentre chez lui. Qu'il y fait froid ! Nouit s'enroule dans une couverture
pour continuer sa lettre. Mais les mots ne sortent pas. On dirait qu'ils sont
prisonniers dans un tiroir de sa tête. Quand, tout à coup, il entend comme des
pas dans la neige. Vite il s'empresse d'ouvrir la porte et découvre une superbe
paire de gants en peau de castor. Un coup d'oeil à droite, à gauche, mais il
n'aperçoit que les arbres géants de la forêt.
- C'est sans doute un trappeur qui les a perdus en se promenant.
Décidément, chez lui, Nouit a froid, très froid. Il n'arrive pas à se réchauffer.
Soudain, on frappe trois petits coups à sa porte. Nouit s'énerve, soupire :
- C'est sûrement le vent...
Pourtant, les trois petits coups retentissent à nouveau. Trois petits coups qui font
battre son coeur. Nouit se lève, ouvre... C'est Kouma !
- Bonjour, voisin, dit-elle, je peux entrer ? C'est qu'on s'ennuie un peu tout seul
chez soi !
ce flocon qui lui joue un vilain tour. Peu à
peu, la nuit recouvre la forêt. Nouit et
Kouma ont mille choses à se raconter.
Kouma explique à Nouit comment elle
cueille les noisettes... Nouit raconte à
Kouma ses grandes chasses dans le froid.
Kouma le trouve très courageux, Nouit la
trouve très jolie...
Tout deux écoutent le feu qui craque de bonheur, et c'est drôle comme tout à coup
la cabane s'est réchauffée. Pourtant, ils tremblent encore un peu. C'est à cause de ce
petit flocon glacé qu'ils ont dans le ventre, un petit flocon d'amour qui grandit,
grandit... Alors, Kouma s'approche doucement de Nouit et frotte son nez contre le
sien. C'est un baiser d'Esquimau, un baiser d'Esquimau pour avoir encore plus chaud.
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