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samedi 3 décembre 2011

La mer si grande

- Tu viens ? dit maman.
- Je viens.

Et nous sortons de la maison dans la nuit
tombante. La lune nous attend, on dirait.
Au bas du pré, derrière la barrière, il y a
les dunes, il y a la mer, et la lune qui
nous suit.


Je cours. Maman court aussi. Courons,
courons sur le sable luisant, courons sur le chemin de lune, courons vers la mer !

- Mettons-nous pieds nus, dit maman.

Je me déchausse, j'entre dans l'eau; je veux aller où
elle brille le plus. Il n'y a que moi dans la mer, la
mer si grande. Allez, la mer, réveille-toi un peu ! Je
brasse l'eau, je barbote, j'éclabousse maman qui
s'approche. Ensemble nous pataugeons plus loin,
plus loin, plus profond. Nous voilà toutes trempées.

Puis nous remontons sur la plage et marchons dans le sable. Nos pieds s'enfoncent avec un petit bruit en laissant de grands trous. Loin, très loin, au fond de la baie, on voit les lumières de la ville et aussi les montagnes. Je me sens toute petite comme une fourmi et je crois que maman aussi.

Nous nous asseyons sur le sable pour écouter la chanson de la mer, la chanson
des vagues. Maman murmure :

- On est si bien, ici.

Moi, je voudrais que cet instant dure, dure encore, dure toujours. J'ai un peu
froid.

- Rentrons, dit maman.

Et elle me porte tout le long du chemin,
comme quand j'étais toute petite, à
travers la plage et les dunes. Un peu
de pain grillé beurré et un bon feu
pour nous réchauffer. Maman me
prend sur ses genoux dans le canapé.

Jamais je n'oublierai cette promenade dans la nuit, rien que maman et moi, la lune, et la mer si grande.

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