attaquait les parents, les enfants et les grands-parents.
Un jour de grand deuil, à l'occasion d'un malheur de plus, le chef du troupeau des
antilopes rassembla les siens et s'en alla trouver la Zorille dont la réputation n'était
plus à faire. Il entrevoyait un espoir à son désarroi, dans son intelligence et sa ruse.
- Amie Zorille, éloigne de nous le danger si
menaçant et si grave ! Sauve-nous du lion !
Il ruine nos familles.
- Soit, mes amis, je réduirai pour vous le
lion à l'impuissance, parce que vous êtes
belles et gracieuses et que votre regard est
très doux !
Ainsi, désireuse de leur venir en aide, elle promit de trouver une solution à leur malchance. Elle courait en petits bonds et se roulait rapidement en boule, comme
une championne d'athlétisme, tant elle était désireuse de faire du bien aux
antilopes et de rabattre un peu la morgue du fauve.
Après s'être isolée dans une fente d'un gros rocher pour y réfléchir en paix, elle
rendit visite à la reine des fourmis :
- Reine, je sollicite votre intervention pour sauver les antilopes de l'appétit féroce
du lion. Pourriez-vous mettre à ma disposition votre armée d'ouvrières ?
La reine accepta et aussitôt fit appeler tous ses sujets. On en vit sortir des
termitières, des fourmilières, des fourrés et des feuilles, et des bois morts. Il y
avait des rouges et des noires, des minces et des puissants, toutes, habiles et
Elle les fit se ranger sous la bannière de la
Zorille, puis elle leur intima l'ordre
d'exécuter tout ce que leur nouveau chef
commanderait.
La cohorte, armée de lance-aiguilles et
chaussée de débris de feuilles cousues,
se mit en campagne et, à la nuit tombée,
fut bientôt en vue de l'acacia sous lequel s'était endormi le fauve.
Alors, tel un grand stratège, le Zorille ordonna :
- Soldats, envahissez l'ennemi, couvrez sa fourrure, pénétrez ses oreilles et ses
yeux, qu'il hurle de douleur et de peur !
Bien sûr, le maître de la savane n'entendit pas les légers piétinements des fourmis,
mais que de picotements, véritables décharges électriques, n'eut-il pas à souffrir ?
- Pitié, pitié ! implorait-il à ces mystérieux adversaires.
Mais l'attaque redoubla. Alors retentit dans toute la savane le cri déchiré du lion.
Lui, naguère le roi, fort et puissant, noble et respecté de tous, était maintenant
conquis par une escouade de fourmis.
C'est depuis ce jour que le fauve rugit de haine.
Alors, les antilopes savent quand il approche
et prennent la fuite. Bien sûr, il est étonné de
n'avoir jamais plus rencontré d'antilopes sur
son chemin et j'ai même entendu dire qu'il s'en
plaignait beaucoup !
La Malicieuse Zorille - Kama Sywor Kamanda - K.S.Kamanda
un bon texte
RépondreSupprimerTrès agréable à lire, bien écrit avec des mots peu utilisé. Sincèrement bravo!
RépondreSupprimerLe conte offre ici un humour et une poésie pour le lecteur! C'est très bien illustré pour les jeunes enfants!
RépondreSupprimerLe conte offre ici un humour et une poésie pour le lecteur! C'est très bien illustré pour les jeunes enfants!
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