toute richesse une petite maison où elle vivait avec
son fils Jeannot. La maison était située à l'orée d'un
bois où, depuis son plus jeune âge, Jeannot allait
ramasser du bois mort pour en faire des fagots qu'il
vendait à leurs voisins.
Un jour qu'il rentrait chez lui chargé d'un lourd fagot,
il entendit des cris déchirants. Lui qui se vantait de
reconnaître à coup sûr la voix de toutes les bêtes et
tous les oiseaux de la forêt ne put deviner qui criait
ainsi. Certains auraient été épouvantés par ces cris
mais Jeannot était un garçon plein de courage.
Il posa son fagot et courut dans la direction d'où venait la voix. Il n'eut pas
à aller loin. A quelques pas de là, sur le sentier, une jolie grenouille verte se débattait
entre les dents du renard. Jeannot ramassa des pierres et réussit à faire fuir l'agresseur.
Puis il souleva délicatement la grenouille qui gisait presque inanimée sur le sol, la mit
dans sa chemise, reprit son fagot et rentra chez lui. Sa mère l'attendait, inquiète.
enfant ?
- J'étais dans le bois, ma mère, regardez
ce que je rapporte.
Et il montra à sa mère la petite rainette.
- Mais, s'écria la mère, ce n'est qu'une grenouille. Qu'a-t-elle d'extraordinaire ?
- Ce n'est pas une grenouille comme les autres, c'est une rainette que j'ai arrachée
à la gueule du renard.
Et il raconta son aventure. La mère regarda plus attentivement le petit animal et dit :
- Tu as raison, Jeannot, ce n'est pas une grenouille ordinaire. Je n'en ai jamais vu de
si jolie. Puisque tu l'as sauvée, tu peux la garder, mais il faudra en prendre grand soin.
Et Jeannot prit effectivement grand soin de sa jolie rainette. Il emprunta au voisin un
grand bocal en verre, le garnit de gravier et de mousse, y versa de l'eau, l'installa
devant la fenêtre et y déposa la grenouille. Il la soigna et la nourrit si bien qu'elle fut vite
guérie de ses blessures.
alla la déposer dans le pré derrière la maison pour
lui rendre sa liberté. Mais la jolie rainette ne voulut
pas partir et retourna aussitôt dans la maison.
C'est ainsi qu'elle élut définitivement domicile chez
Jeannot et sa mère.
aussi dans la maisonnette. Un jour, le vent abattit un
vieil arbre dans le pré et ils trouvèrent, mêlé à ses
racines, un pot rempli d'écus d'or. Une autre fois, un
parent éloigné légua tous ses biens à la mère de Jeannot.
- C'est notre petite rainette qui nous porte chance, disait-elle.
Les années passèrent et le petit Jeannot devint un beau jeune homme, intelligent et
courageux. Comme lui et sa mère avaient maintenant tout le nécessaire et qu'il n'était
plus obligé de courir les bois, Jeannot devint un jeune homme instruit. Mais il n'oublia
pas pour autant la petite maison où il était né et où il avait laissé sa chère mère et sa
chère petite rainette.
courageux. Comme lui et sa mère avaient maintenant tout le nécessaire et qu'il n'était
plus obligé de courir les bois, Jeannot devint un jeune homme instruit. Mais il n'oublia
pas pour autant la petite maison où il était né et où il avait laissé sa chère mère et sa
chère petite rainette.
Chaque fois que ses occupations le lui permettaient, il y courait et retrouvait le bonheur de
son enfance. Un jour, il revint chez sa mère chargé de victuailles pour un festin. Il prit sa
petite rainette sur sa main et lui dit :
petite rainette sur sa main et lui dit :
honneur pour te remercier de tout ce que
tu nous as donné.
Il déposa la rainette à table, sur un joli coussin.
Jeannot et sa mère s'assirent de chaque côté
de la table, laissant la place d'honneur à la petite
grenouille. Elle fut bien sûr servie la première.
A peine Jeannot eut-il versé une louche d'un
délicieux potage dans son assiette qu'il
s'immobilisa de stupeur : à la place de sa chère
rainette était assise une belle jeune fille, vêtue d'une splendide robe verte, et dont les yeux verts étaient les plus magnifiques qu'il eût jamais vus. La jeune fille dit d'une voix douce :
- N'ayez pas peur, Jeannot ! N'ayez pas peur, ma chère mère ! C'est bien moi, votre rainette.
Il y a bien des années, Jeannot m'a sauvé la vie et je suis restée auprès de vous pour
vous aider. Maintenant, vous n'avez plus besoin de moi et je peux retourner auprès de
mes soeurs, les fées des bois.
En entendant ces mots, Jeannot devint tout triste.
avec nous ?
maintenant, bientôt vous allez vous marier et je ne
voudrais pas être une gêne pour vous.
- Je ne me marierais point ! s'exclama Jeannot. Sauf si
vous voulez de moi.
- Si vous le souhaitez vraiment, je le veux aussi,
répondit Rainette.
- Je le souhaite de toute mon âme, soupira Jeannot,
mais j'ai peur que vous me trouviez trop pauvre.
Tous nos biens ont servi à payer mes études.
- Si c'est cela votre souci, voyez !
La jeune fille prit dans une jatte une poignée de lentilles et les jeta sur le sol grain par grain.
En touchant le sol, chaque lentille devenait un écu d'or qui sonnait joyeusement. Trois
jours après, ils célébrèrent leurs noces et Jeannot devint l'heureux époux de la jeune fille
aux magnifiques yeux verts. La charmante rainette transmit la couleur de ses yeux à tous
ses enfants et petits enfants jusqu'à la septième génération.
jours après, ils célébrèrent leurs noces et Jeannot devint l'heureux époux de la jeune fille
aux magnifiques yeux verts. La charmante rainette transmit la couleur de ses yeux à tous
ses enfants et petits enfants jusqu'à la septième génération.
Mon premier Larousse - Histoires du soir Les animaux (Larousse)
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