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vendredi 30 mars 2012

L'oiseau aux ailes de vent

Près du bord de mer, vivait une famille indienne. Ils
avaient deux fils dont l'aîné avait une femme et de
jeunes enfants. Ils vivaient de la pêche de l'anguille.

Commencèrent des temps difficiles, la tempête
soufflait si violemment que le père de famille ne
pouvait plus pêcher. Le vent grondait nuit et jour,
et la faim se faisait durement sentir. Le grand-père
donna un conseil à ses enfants :

- Fils, marchez le long du rivage, avec un peu de chance,
   vous trouverez peut-être un poisson échoué. Cela arrive parfois.

L'un des fils suivit le conseil de son père. Il marcha le long du rivage. Il atteignit
bientôt un endroit où le vent soufflait si fort qu'il lui était impossible de faire un
pas de plus. C'était un endroit où de nombreux rochers barraient l'horizon, un
endroit appelé la pointe des rocs.

A marée basse, les rochers étaient séparés par de minces filets d'eau, à marée
haute, la mer les recouvrait presque entièrement. Soudain, il vit la cause de la
tempête. Sur le rocher le plus éloigné, un grand oiseau, l'oiseau-tonnerre,
battait des ailes, attisant le vent.

L'indien se mit en tête de se montrer plus malin que l'oiseau. Il l'interpella en
ces termes :

- Oiseau, mon aïeul, est-ce que tu as froid ?
- Non, répondit l'oiseau-tonnerre.
- Je vois bien que si ! Je vais te porter sur mon dos, loin du rivage, retorqua
   le garçon.
- Si ça peut te faire plaisir, acquiesça l'oiseau.

La marée était basse et l'homme passa à gué
jusqu'au rocher où se tenait l'oiseau, le fit
grimper sur son dos et sauta avec adresse de
rocher en rocher pour éviter les rigoles d'eau
de mer entre les rochers. En franchissant le
dernier roc, il fit exprès de trébucher, tout en
prétendant que son faux pas était un accident,
car l'oiseau-tonnerre avait glissé du dos de son porteur, était tombé par terre et
s'était brisé une aile. L'indien fit semblant d'être désolé et se mit immédiatement à
soigner l'aile cassée. Il pria l'oiseau de rester tranquille.

- Oiseau, mon aïeul, il ne faut plus bouger jusqu'à ce que ton aile soit guérie. Je vais
   te laisser ici. Mais je reviendrai demain et je t'apporterais à manger. Tu n'as pas
   trop mal, j'espère ?

L'indien retourna chez lui. Au village, il s'aperçut que tout vent avait cessé. Le
silence régnait. Bientôt, il y eut abondance de nourriture, les anguilles
grouillaient dans la mer. On les attrapait à la main ! Le temps était calme
depuis si longtemps maintenant que l'eau salée était recouverte d'une sorte de
mousse.

Les indiens disaient que c'était la vomissure des
poissons malades qui stagnait sur les eaux.
Cette mousse empêchait les indiens de voir au
fond de l'eau, bientôt ils ne pêchèrent plus
d'anguilles car ils ne les voyaient plus.

Les indiens se réunirent en un grand conseil. Ils
décidèrent d'aller rendre visite à l'oiseau-tonnerre
et d'examiner son aile. Il était suffisamment guéri
pour reprendre son activité mais de manière plus douce. C'est ainsi que le cycle des tempêtes reprit sagement son cours et tout rendra dans l'ordre.

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