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dimanche 11 mars 2012

Le bucheron et le père de la forêt

Jadis, un homme alla dans la forêt pour couper du
bois. Quand il voulut mettre sa hache dans un
bouleau, celui-ci le pria de le laisser vivre parce
qu'il était encore jeune et avait beaucoup d'enfants
qui le pleureraient. L'homme exauça sa prière et
se retourna vers le chêne. Mais le chêne et tous
les arbres, le supplièrent de leur laisser la vie en
lui donnant chacun un prétexte. L'homme attendri
par leurs prières les laissa tous vivre et s'assit
pour réfléchir à ce qu'il devait faire.

D'une part, il n'avait pas le coeur d'abattre les arbres qui le priaient si tendrement,
d'autre part, il n'osait pas rentrer sans bois, car sa méchante femme lui aurait fait
une scène. Pendant qu'il réfléchissait, un vieillard habillé d'écorce et de feuilles,
qui était en fait le père de la forêt, vint près de lui, le remercia d'avoir laissé la
vie sauve à ses enfants et lui remit une petite baguette d'or avec laquelle il pourrait
se procurer tout ce qu'il fallait. Mais il lui recommanda, sous peine de malheur, de
ne pas souhaiter l'impossible.

Quand l'homme rentra chez lui sans bois, sa femme le
reçut avec des cris et des insultes :

- Que toutes les branches du bouleau se transforment
   en faisceaux de verges et te battent ! s'écria-t-elle.

L'homme brandit la baguette d'or et dit :

- Que ta volonté s'accomplisse !

A l'instant, la femme battue par des verges invisibles se
mit à crier de toutes ses forces. Après cette correction, l'homme employa sagement la force magique de sa verge : les fourmis construisirent ses maisons, les abeilles lui
apportèrent du miel, les araignées tissèrent ses étoffes et les taupes labourèrent ses terres.

Il vécut heureux jusqu'à la fin de ses jours. Il en
fut de même pendant plusieurs générations pour
ses enfants et ses petits-enfants, auxquels il
légua sa baguette magique. Mais un de ses
descendants fit un voeu sacrilège : Il voulut
faire descendre le soleil pour mieux se chauffer
le dos. Le soleil descendit et le brûla, lui, et tous
ses biens. Quant aux arbres, ils furent tellement
effrayés par les rayons ardents du soleil, qu'ils
perdirent, depuis ce temps, la faculté de parler.

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