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dimanche 25 mars 2012

Les très chaudes larmes de Sia

Le plus grand des dieux, que l'on nomme
Meleka, vivait dans un petit coin isolé du
ciel, loin au-dessus des nuages qui
bercent la terre. C'était Meleka qui avait
créé la beauté du monde : Les oiseaux,
et les chauves-souris, et les rochers, et les
fleuves, et les arbres, et tant d'autres
animaux, et tant d'autres plantes.

Meleka et sa femme avaient une fille très
belle, Sia, ce qui veut dire "la première née". Comme ils l'aimaient ! C'était une enfant sensible, qui pleurait facilement, surtout lorsque du haut d'un nuage elle observait l'humanité. Meleka enrageait de voir sa fille triste à cause de la stupidité des hommes et des femmes qu'il avait créés.

Il lui prenait l'envie de dégainer son épée et de pourfendre les humains, de les
anéantir par la foudre et le tonnerre. Le chagrin de Sia grandissait, et elle pleurait
de plus en plus, elle versait des torrents de larmes qui tombaient en pluie sur la terre.

Comme Meleka et sa famille vivaient dans un
endroit bien précis du ciel, la portion de terre
qui se trouvait juste en dessous de chez eux
débordait des larmes de Sia. A la fin, cet
endroit devint un immense océan. Meleka
s'aperçut bientôt que le reste du monde
demeurait sec. Il pensait et repensait à ce
problème et finit par appeler les vents.

- Vous devez, leur dit-il, souffler sur moi et ma famille en tout sens.

Les vents, trop contents de souffler, ne se firent pas prier. Sia emportée par les
vents, arrosa de ses larmes la terre au-delà du grand océan, les collines prirent
une belle couleur verte, les forêts et les champs s'épanouissaient, les fleurs
poussaient partout dans le monde.

Meleka se sentait plein de gratitude envers les
vents, non pas seulement parce qu'ils avaient
fait ce qu'il leur avait demandé mais aussi
parce qu'ils avaient porté Sia sur leur dos
comme la plus précieuse chose qui soit.

C'est pourquoi, en Afrique de l'Ouest, par les
temps de sécheresse, les sorciers convoquent les vents. Car, avec eux, vient Sia, qui de ses larmes abreuve les terres assoiffées. 

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