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samedi 20 août 2011

La légende du dragon vert


Il était une fois, dans un pays lointain, un peuple de petits hommes heureux de vivre dans leur vallée verdoyante. D’un côté de cette vallée, une haute montagne abrupte et aride qui les protège du vent du nord, de l’autre, une colline ensoleillée toute la journée, on peut voir les chèvres et les vaches paître paisiblement à l’ombre des cerisiers en fleurs. L’herbe est grasse et tout pousse facilement dans cette terre riche. Un joli ruisseau s’écoule en son milieu, tantôt chantant, tantôt roucoulant. Il vient de là-bas le joli ruisseau, tout là-haut au bout de la vallée. Un éboulement de gros rochers empêche nos amis de passer par là, mais lui, le joli ruisseau, passe où il veut entre les cailloux. Il dévale la pente douce, arrose les petits jardins devant des maisonnettes en bois et poursuit son chemin au bout de la vallée.

Ah, ce bout de vallée ! Cet espace vers l’inconnu ! Personne ne l’a jamais vu. On dit qu’il existe un grand ruisseau, très large et très bleu qu’on appelle la mer, on dit que la montagne se jette dans la mer, on dit beaucoup d’histoires le soir à la veillée mais personne n’a pu s’aventurer de l’autre côté de la vallée à cause de DRAGON VERT.

Dragon vert vit dans une grotte cachée dans le flan de la montagne, juste au bout de la vallée. Il garde le passage et chaque fois qu’un habitant essaye de passer devant la grotte, il sort en claudiquant d’une patte sur l’autre, lourdement mais vivement. Il ouvre sa grosse gueule et lance d’immenses flammes rouges, bleues, jaunes dans un bruit infernal d’ouragan en dévastant tout autour de lui. Malheur à celui qui se trouve sur son passage, car dragon vert brûle tout ce qui passe à sa portée.

Dans ce village si tranquille habite Pékù, c’est un garçon intelligent et très curieux. C’est pour cela qu’il voudrait bien voir ce qui se passe au bout de la vallée. Les histoires de grandes personnes ne l’intéressent pas, ce qu’il veut lui, c’est découvrir le monde et les habitants. Il paraît qu’il y a des hommes très grands, des hommes noirs et même des blancs, lui il est plutôt jaune avec des yeux bridés. Tout cela l’intrigue, et sa colère monte contre Dragon vert qui les empêche de passer.

Comme tous les enfants, Pékù se rend tous les matins au ruisseau y puiser l’eau dans un grand seau. Il en profite pour observer le monstre. Celui-ci ne quitte son refuge que pour griller quelques herbes ou quelques animaux et s’en régaler avant de retourner à sa tanière. Il ne va jamais bien loin, en tout cas jamais assez pour espérer passer sans être vu près de lui.

Un matin, Pékù s’approche un peu plus que d’habitude et voit son ennemi pointer le bout de sa gueule derrière le rocher, les naseaux s’écarquillent, les mâchoires s’entrouvrent, un bout de langue se montre puis la pointe d’une flamme. Pékù retient son souffle. Un œil apparaît puis les deux yeux se tournent vers lui. La peur lui sert le ventre et sentant la chaleur des flammes qui commencent à fuser, il prend de l’élan et lance le contenu du seau qu’il vient de remplir dans la gueule du monstre.

Un crépitement sinistre se fait entendre, Pékù ne bouge pas. Il ne peut pas, la peur l’en empêche. Un raclement de gorge le réveille soudain de sa torpeur et il n’en croit pas ses yeux : l’énorme dragon vert tousse et crache des nuages de fumée noire et supplie :
- De l’eau, de l’eau.
Pékù récupère son seau, le remplit vivement et jette à nouveau toute l’eau dans la gueule du monstre.
- Merci, merci Pékù, tu viens de me rendre un fier service.

- Mais tu parles dragon ?

- Eh oui, et c’est même pour cela que j’ouvre la gueule chaque fois qu’un homme
  passe. Malheureusement, chaque fois ce sont des flammes qui sortent et je ne
  parviens pas à me faire comprendre.

- Pauvre dragon, comme tu as dû souffrir tout seul dans ta grotte !

- Oh oui Pékù. Veux-tu devenir mon ami ?

- Mais bien sûr et si tu veux je t’emmène avec moi parcourir le monde.

Et c’est ainsi que Pékù et dragon vert s’en allèrent à la découverte de l’univers.

Mais les petits hommes de la vallée restèrent sagement dans leur village merveilleux ; ils racontent encore le soir à la veillée l’histoire de Pékù et du dragon vert.

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