publicité

mercredi 22 mai 2019

Hurry up

Hurry up, the train is leaving!
If you don't run
You will miss it.
It's too late!You'll take the next one.

Hurry up, the train is leaving!
If you don't run
You will miss it.
It's too late!
You'll take the next one.
Hurry up! Hurry up!


Dépêche-toi !
Dépêche-toi, le train s'en va !
Si tu ne cours pas,
Tu vas le manquer.
C'est trop tard !
Tu prendras le prochain.
Dépêche-toi, le train s'en va !
Si tu ne cours pas,
Tu vas le manquer.
C'est trop tard !
Tu prendras le prochain.
Dépêche-toi ! Dépêche-toi !

A la volette (chanson)

Mon petit oiseau a pris
sa volée (bis)
A pris sa, à la volette (bis)
A pris sa volée.

Est allé se mettre
sur un oranger (bis)
Sur un o, à la volette (bis)
Sur un oranger.

La branche était sèche,
et elle s'est cassée (bis)
Et elle s'est, à la volette (bis)
Et elle s'est cassée.

Mon petit oiseau,
où t'es-tu blessé ? (bis)
Où t'es-tu, à la volette (bis)
Où t'es-tu blessé ?

Me suis cassé l'aile
et tordu le pied (bis)
Et tordu, à la volette (bis),
Et tordu le pied.

Mon petit oiseau,
veux-tu te soigner ? (bis)
Veux-tu te, à la volette (bis)
Veux-tu te soigner ?

Je veux me soigner
et me marier (bis)
Et me ma, à la volette (bis)
Et me marier.

Me marier bien vite
sur un oranger (bis)
Sur un o, à la volette (bis)
Sur un oranger.

partition guitare à la volette

L'accordéon, marchand de bonheur

Tous les soirs, sur la péniche du quai de la tour Eiffel, on danse au son de
l'accordéon. C'est un drôle d'instrument ! On le plie, on le déplie, l'air entre
et sort. On appuie sur les touches et ça fait de la musique. Zzzoin, Zzouin !

Les danseurs virevoltent, c'est la java. Et le 
premier à faire la fiesta, c'est l'accordéon, 
jamais flagada. Ce soir sur la piste, l'accordéon 
gigote entre les bras de Paloma qui flamboie 
dans sa robe à petit pois. 

"On joue La Valse des amoureux ? il demande.
- Ah ! non...
- Ah ! si ! dit l'accordéon. Regarde qui est là, au
  premier rang !
- Rico ! il est revenu !
- Tralala ! Moi, je sais pourquoi…

Et l'accordéon se met à jouer.
Sous le ciel de Paris, chantent les oiseaux bleus...
Tout le monde danse...
... et sur la piste, les pigeons se pavanent et s'ébouriffent tif tif, les souris
frétillent tille tille et les canards se dandinent ding ding.

Un seul fait la tête, au fond de son tonneau : Platron, le crapaud bougon qui
porte un lorgnon. Il n'arrête pas de se plaindre :

- Cessez cette Cacophonie ! je réfléchis, moi !
- Tant pis pour lui ! cancanent les canetons fripons. La vie est belle ! Valsons.


- Regarde Rico ! dit l'accordéon à Paloma, il est tout seul ! Il t'attend.
- Tu crois qu'il est venu pour moi ?
- Mais oui... Il est timide, c'est tout. Il n'ose pas te le dire.
- Je voudrais tellement qu'il m'invite à danser !
- Tu vas voir, ça va s'arranger. Fais-moi confiance, je chante le bonheur,
  j'ai envie que le soleil brille dans le ciel et dans ton cœur.

Mais le soleil n'est pas d'accord...
... Il se cache. Le ciel s'assombrit. Il envoie des
éclairs, des coups de tonnerre, il éteint les
réverbères. La péniche se détache du quoi et
s'éloigne. Elle tangue comme un bouchon sur l'eau.

- J'ai le mal de mer ! gémit le capitaine en
  devenant tout vert.

Le vent souffle, les pots de fleurs tombent,
les chapeaux s'envolent. C'est la panique.
Les danseurs courent dans tous les sens.

- Ils vont nous faire chavirer ! s'exclame l'accordéon.
- Et on va tomber à l'eau ! dit Paloma.
- Jai une idée, s'écrie l'accordéon, je vais jouer une romance qui les
  apaisera.

Il gonfle son soufflet et lance des notes douces et feutrées. Dans le
ciel monte une valse lente, rassurante. Les danseurs se prennent dans
les bras et dansent deux par deux.

Les petits canards s'alignent dare-dare. Les pigeons se mettent en rangs
d'oignons et les souris reprennent en chœur le refrain de l'accordéon.


On dirait que le ciel entend la chanson. Le vent s'apaise, le tonnerre se
tait, les éclairs s'éteignent. La musique a tout enchanté. Le capitaine,
redevenu rose et frais, bombe le torse et ramène la péniche sur le quai.

Le calme est revenu. L'accordéon se penche vers Paloma :

- Regarde Rico, il est ENCORE, tout seul… Décidément, il t'attend !
  Va lui parler.
- Je n'oserai jamais !
- Laisse-moi faire. Je suis l'ambassadeur des cœurs, moi !


L'accordéon se déploie largement et joue…
une Polka.

Rico est ravi. La chanson de l'accordéon
lui chatouille les talons. Il a envie de
danser, danser.

Le bateau est arrivé à quai. Les passagers
descendent. Qui va-t-il inviter ?
L'accordéon s'en donne à cœur joie.

Il pousse Paloma en avant pour que Rico la voie. Ca y est ! Rico l'aperçoit.
Il tend la main vers elle.

- Youpiiiiii ! crient les cannetons qui se dandinent.

Mais… Oh là là ! Rico est trop pressé. Il glisse sur le pont mouillé et
s'emmêle les pieds, se rattrape au tonneau qu'il fait verser. Platon, le 
crapaud, jaillit, très énervé.

- C'est le pompom ! On me dérange alors que je pense ! Passez votre
  chemin, petit écervelé !

Paloma toute émue, vole au secours de Rico qui lui
tombe dans les bras. Au milieu de la piste, Rico et
Paloma dans sa petite robe à pois se regardent en
souriant.

- Alors, je la joue cette Valse des amoureux ? dit
  l'accordéon.

Paloma rougit et murmure que oui. L'accordéon rit
aux éclats. Il a réussi ! Le soleil brille dans le ciel et dans le cœur de son amie.


L'accordéon, marchand de bonheur - Katherine Pancol - Jérôme Pélissier - 
Hachette Jeunesse

A la rencontre de Gustave Eiffel

Magicalibri, magicalibra à la rencontre de Gustave Eiffel

- En quelle année sommes-nous ? demande Cléa?.
- En 1889, l'année de sa construction, explique Yoko en
  admirant la tour.
- Elle est vraiment belle en rouge, répond Medhi, rêveur.
- Et si nous allions rendre visite à M. Eiffel ? propose 
  Georges, il doit être dans son bureau.
- J'espère que l'ascenseur fonctionne… soupire Cléa.

- Bonjour, M. Eiffel, murmurent poliment nos quatre amis,
  fort impressionnés de se trouver en sa présence.
- Bonjour, les enfants, mais que faîtes-vous là ? Qu'importe,
  je n'ai pas le temps de m'occuper de vous, je cherche mes 
  lunettes. Impossible d'inaugurer ma tour demain si je ne les
  retrouve pas ! Ne restez pas là, vous voyez bien que je suis
  aussi occupé que préoccupé ! 
- Nous pourrions vous aider à les retrouver, propose Medhi.
- Essaie de te souvenir de la dernière fois que tu les portais.
  Où les as-tu rangées ? demande Valentine en tentant de 
  réconforter son père.
- Si je le savais, elles ne seraient pas perdue, sapristi !
  Comme toujours, je suppose, dans la poche de ma veste, 
  mais ce matin, elles n'y étaient plus !
- Alors, il suffit de retourner en chacun des endroits où tu 
  es allée hier.
- Cette journée fut sans répit, je n'aurai jamais le temps
  d'aller chercher partout !
- Nous nous le pouvons, M. Eiffel ! insiste Georges.
- Soit, soupire M. Eiffel, votre aide ne sera pas de trop.
  Hier, j'ai travaillé dans mon bureau. Au milieu de 
  l'après-midi, je me suis rendu au jardin du Luxembourg
  pour faire une petite sieste sur une chaise près du bassin, et
  le soir, je suis sorti à l'Opéra.
- Quelle journée ! chuchote Medhi à l'oreille de Cléa. Moi
  aussi j'aimerais bien aller à l'Opéra.

- J'ai un plan, annonce Georges. Medhi, Yoko, vous filerez à
  l'Opéra. Cléa et moi inspecterons le bassin du Luxembourg
  et vous, M. Eiffel et Valentine, vous fouillerez minutieusement
  le bureau.
- Merci les enfants de votre bonne volonté ! Mais l'Opéra et le
  jardin du Luxembourg sont loin d'ici et je ne vois pas comment
  vous pourriez vous y rendre à pied.
- Normal, vous n'avez pas vos lunettes, plaisante Georges.
- Moi je sais comment ! s'exclame Valentine en pointant du doigt
  les deux fiacres.
- C'est bien plus rigolo que de prendre le métro ! se réjouit Yoko.
- Une promenade en fiacre, c'est génial ! s'écrie Cléa ravie. Youpi !
  A nous les rues de Paris !

Yoko et Medhi arrivent les premiers à destination.

- Zut ! l'Opéra est fermé à cette heure, rouspète Medhi.
- Allons à l'arrière, suggère Yoko, il doit bien y avoir une entrée 
  pour les artistes.

Yoko ne s'est pas trompée, elle entraîne Medhi dans une petite cour
et aperçoit une porte ouverte. Les deux amis se faufilent à l'intérieur
de l'Opéra.

- Ouf, il n'y a personne ! murmure Medhi. Maintenant, il faut chercher
  la salle, c'est là que M. Eiffel assistait au spectacle.
- Regarde, des flèches nous indiquent comment rejoindre la scène, 
  nous n'avons qu'à les suivre.
- Comme c'est beau ! souffle Medhi en admirant le plafond de
  l'Opéra.

Yoko ne résiste pas à l'envie de chanter, puis elle mime un salut au
public.

- Pas mal ! rit Medhi, mais concentrons-nous plutôt sur nos
  recherches ! M. Eiffel était assis au troisième rang, a-t-il dit, ses
  lunettes ont dû tomber par terre, suggère Medhi.
- Ou elles auront glissé au fond de son fauteuil, répond Yoko.

Hélas ! Yoko et Medhi ont beau fouiller partout, les lunettes de
M. Eiffel restent introuvables.

- Allons rejoindre Cléa et Georges au Luxembourg, propose Yoko.

Quelle n'est pas la surprise de Yoko et de Medhi en entrant dans le
jardin de découvrir leurs amis en train de participer à une course de
petits voiliers.

- Je peux savoir ce que vous fabriquez ? gronde Medhi.
- C'est ce qu'il y a beaucoup trop de chaises autour de ce bassin, 
  soupire Cléa, nous n'y arriverons jamais tout seuls !
- Et vous n'avez pas pensé à demander de l'aide aux autres enfants ?
- Non, mais c'est une excellente idée, répond Georges un peu penaud.

Tout le monde s'y met, mais hélas ! les lunettes de M. Eiffel ne sont
pas là non plus.

- Il ne nous reste qu'à retourner voir M. Eiffel, soupire Cléa, en espérant
  que sa fille aura eu plus de succès que nous !

Une fois revenus au pied de la tour, nos amis apprennent que Valentine
n'a pas trouvé les lunettes, et M. Eiffel est consterné.

- Je n'y comprends rien, je les mets pourtant toujours dans ma poche !
- Attendez ! s'écrie Yoko, dans votre poche, dites-vous ?
- Oui, mais j'ai déjà regardé, tu penses bien, dit Gustave Eiffel en
  tapotant son veston.
- J'ai une idée, insiste Yoko, allons dans votre bureau s'il vous plaît.
  Vous êtes bien allé à l'Opéra hier soir, n'est-ce pas ? interroge Yoko.
- Oui, je vous l'ai déjà dit, où veux-tu en venir ?
- Laisse-la parler, papa, intervient Valentine.
- Vous ne vous êtes pas changé pour vous rendre à l'Opéra ?
- Bien sûr que si, j'ai enfilé un bel habit, les femmes portaient des
  robes longues et moi une queue-de-pie.
- Alors, c'est dans la poche de ce bel habit qui se trouvent vos lunettes
  et non dans celle du veston que vous portez aujourd'hui !
- Bien sûr ! Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt, soupire de
  soulagement M. Eiffel.
  Merci les enfants ! s'exclame Gustave Eiffel, grâce à vous, j'y verrai
  parfaitement demain, l'inauguration sera réussie !
- Tant mieux répondent nos amis en chœur. Nous allons vous laisser
  à présent, nous devons rentrer chez nous…
- Attendez ! s'écrie Valentine Eiffel, acceptez ce petit cadeau en
  remerciement de votre aide.
- Elle est magnifique, remercie Medhi.

- Trois, deux, un, Magicalibri, magicalibra, à nous le présent !

- Quel incroyable aventure, soupire Georges. Et ce joli souvenir
  témoignera que nous ne l'avons pas rêvée !


Pour en savoir plus : La Tour Eiffel compte 1665 marches. Aujourd'hui
la tour Eiffel mesure 324 m de hauteur. Au départ rouge puis ocre, la
tour Eiffel est aujourd'hui peinte en "brun Eiffel".


A la rencontre de Gustave Eiffel - Hachette jeunesse - Marc Levy - Carine Hinder

dimanche 16 septembre 2018

Les jeux d'Olympie



 Magicalibri, magicalibra, à nous… les jeux d'Olympie

- On ne s'entend pas ! s'époumone Yoko.
- Où sommes-nous exactement ? hurle Georges.
- A Olympie, en Grèce, au VIIIe siècle avant notre ère, répond Medhi.
- Les chars ne vont pas tarder à foncer vers nous, vite, sortons d'ici !
  propose Cléa.
- Tous ces sportifs sont en plein entraînement, veillons à ne pas les
  déranger, dit Georges.
- Moi mon truc, c'est les anneaux, souffle Yoko à un jeune homme.
  Mais pas dans cette tenue…
- Il n'y a que des garçons ici, remarque Cléa, heureusement que les
  choses ont changé à présent !.

Les athlètes sont bien trop occupés pour leur prêter attention.

- Le meilleur moyen de savoir si l'on gagne une couronne de fleurs
  ou une médaille, c'est de participer à une épreuve, suggère Medhi.
- Nous devrions peut-être nous entraîner, vous ne croyez pas ?
  questionne Georges.
- D'accord, tentons le lancer de disque, propose Medhi.
- Ça n'a pas l'ai si difficile, commente Cléa, on dirait des jouets de
  plage.
- Sauf que ceux-là sont en cuivre et ils pèsent très très lourd, souffle
  Georges à bout de force.
- Fais attention, c'est dangereux ! dit Yoko à Medhi. Trop tard !
- Bon, oublions le lancer de disque… marmonne Georges.
- Si on essayait plutôt la course à pied ? suggère Cléa.
- Ok, plaçons-nous sur la ligne de départ, répond Medhi.

Nos quatre amis ont à peine eu le temps de s'élancer que les coureurs sont déjà arrivés. Ils sont trop forts !

- Bon, oublions aussi la course à pied, soupire Georges.
- Regardez, une autre épreuve se prépare sous ces
  colonnades ! s'écrie Cléa. Allons voir de quoi il
  s'agit.
- Que font-ils ? demande Medhi, éberlué.
- Ils s'entraînent à la lutte dans la palestre, explique un juge.
- Ce sport n'est pas du tout pour nous, allons-nous-en d'ici !
  propose Georges.

De retour au gymnase, nos quatre amis semblent découragés.

- Nous ne gagnerons jamais une épreuve, ces sportifs sont trop forts !
- C'est normal, ce sont des athlètes, ils s'entraînent à longueur d'années,
  dit Yoko.
- J'ai une idée ! s'écrie soudain Cléa. Et si nous trouvions l'endroit où


  sont rangés les prix ? Ainsi nous pourrions voir à quoi ils ressemblent.

A la recherche de ce lieu mystérieux, nos quatre amis passent devant la
salle des gardes. Cléa se dirige vers l'un deux.

- Savez-vous où se trouve l'endroit où sont rangés les prix qui sont remis
  aux vainqueurs ?
- Oui, dans le prytanée, le bâtiment que vous voyez là-bas, mais l'accès en
  est strictement interdit, et encore plus aux enfants !
- Nous n'en avons que pour quelques instants, répond Medhi avec un
  certain toupet.

Le garde interrompt sa partie de dés et se lève d'un bond.

- Filez d'ici !

Mais, sur un signe de Cléa, les enfants courent vers le prytanée.

- Vous ne manquez pas de culot, attendez que je vous attrape ! grogne le
  garde en s'élançant à leur poursuite.
- Super, ton entraînement à la course, souffle Georges.
- Oui, à ce train-là, nous serons fin prêt pour les jeux, rigole Yoko.

Ouf, ils sont arrivés les premiers et ils se cachent derrière les colonnes. Le
garde a beau les chercher, ils l'ont bel et bien semé.
A pas de loup, nos amis se faufilent à l'intérieur du bâtiment. La chance
semble leur sourire, Yoko repère un petit panneau en bois accroché à une
porte.

- C'est là ! chuchote Georges.
- Nous n'avons plus qu'à entrer, déclare Cléa.
- Dans "accès interdit", qu'est-ce que tu n'as pas compris ? demande Medhi.

Un loquet condamne la porte, si haut qu'il est hors d'atteinte. Alors que Cléa
a presque réussi à repousser le loquet, un athlète passe dans le couloir.

- Mais qu'est-ce que vous faites là ?
- On s'entraîne, répondent les enfants en chœur.
- Quel étrange jeu, je ne le connais pas !
- C'est le jeu de la pyramide, affirme Yoko. Il a été
  inventé par les Égyptiens.
- Excellent, il faudra que je m'y entraîne, merci ! Je
  vous laisse, je dois me rendre à la course de chars,
  dit l'athlète en s'en allant.
- Ouf ! on a eu chaud. Quelle imagination, Yoko ! admire Medhi

Mais impossible d'ouvrir la fameuse porte. Que faire ?

- J'ai une autre idée, filons voir cette course de char, propose Yoko.

Sur la ligne de départ, l'athlète qu'ils ont croisé leur fait un grand sourire.

- Venez avec moi les amis, je vais vous montrer mon jeu à mon tour.
  C'est très amusant, mais accrochez-vous bien.

Hélas, le char où ont pris place les quatre petits explorateurs de l'histoire
est loin derrière les premiers.

- Je crains que nous ne perdions cette course, dit le conducteur.
- Qu'importe, vos chevaux sont les plus beaux de tous ! lui répond Cléa
  à haute voix.
- Et leur crinières sont superbes, ajoute Georges.
- Youpi ! s'écrient les enfants en chœur.

Flattés par ces compliments et encouragés par les cris de nos amis, les
chevaux retrouvent de l'énergie, ils doublent tous les attelages et arrivent
les premiers. Le conducteur du char reçoit son prix, une couronne de lauriers.

- Vous l'avez méritée autant que moi, et pour vous remercie, je vous l'offre.
- Merci, elle est magnifique, dit Yoko en la posant
  sur sa tête.
- Enigme résolue, clame Georges, c'était bien une
  couronne, mais pas de fleurs, de lauriers !

Il est temps de rentrer, nos quatre amis joignent
leurs mains et entrent dans le tourbillon magique :

"Magicalibri, magicalibra, à nous le présent !


Les Jeux d'Olympie - Hachette Collection - Marc Levy - Carine Hinder

vendredi 9 décembre 2016

La soupe à rétrécir

Chapitre 1 : Le stand bizarre

C'était la fête de l'école. Tandis que mes parents tenaient la buvette,
j'essayais les jeux avec mes copines.

Après la course en sac, j'ai remarqué un stand bizarre, à l'écart des autres.
Pendant que mes amies se reposaient, je suis allée le voir.

Une dame, drôlement bien déguisée en sorcière, remuait de la soupe dans
un chaudron, près d'un vieux balai. Elle m'a dit d'une voix grinçante :

- Approche, Léa.

J'ai voulu lui demander comment elle savait mon prénom, mais elle m'a
tout de suite déclaré :

- Tu dois goûter ma soupe et en deviner les ingrédients.

Ca avait l'air amusant, alors j'ai pris une gorgée de soupe. Elle avait un
goût atroce ! La dame a dit :

- C'est mauvais, hein ? C'est à cause des pustules de crapaud. Si je n'en
  mets pas, la potion ne marche pas.

Soudain, je me suis sentie rétrécir. En quelques secondes, je suis devenue
minuscule... La dame était une vraie sorcière !

La sorcière m'a aussitôt attrapée et jetée dans un sac. Je me suis retrouvée
dans le noir, terrifiée. J'ai crié, mais personne ne m'entendait !

C'est alors que le sac s'est brusquement ouvert. Avant qu'il se referme, j'ai
juste eu  le temps de voir atterrir mon copain Baptiste. La sorcière a
ricané :

- Vous êtes exactement les enfants qu'il me faut ! Il ne me reste plus qu'à
  me rendre invisible et à voler jusqu'à chez moi !

Elle a prononcé une formule magique : "Décollé ksassott, balai, au manoir
de la forêt ! Nous avons été terriblement secoués. Puis la sorcière a ouvert
le sac. Nous étions dans une pièce sombre, pleine de fioles et de potions...

Très vite, la sorcière nous a glissés dans une sorte de boîte en carton, avec
juste quelques trous pour respirer, comme si nous étions des hamsters !
Un homme est entré et a dit :

- Chérie, les invités arrivent pour le repas d'anniversaire !
- Je viens ! a répondu la sorcière, je finis juste d'emballer le cadeau de notre
  petite Lucifère adorée !

Baptiste et moi, nous nous sommes regardés, épouvantés : le cadeau
d'anniversaire, c'était nous !

Chapitre 2 : Le cadeau surprise

A travers un trou du paquet-cadeau, nous avons assisté avec angoisse au
repas des sorciers. Au dessert, Lucifère a soufflé six bougies sur un gâteau
gluant qui sentait les œufs pourris. Puis elle a ouvert ses cadeaux. En nous
découvrant, Lucifère s'est exclamée :

- Super ! Des poupées !
- Nous sommes des enfants, pas des jouets ! a protesté Baptiste.
- Plus maintenant ! a ricané la petite sorcière.

Et elle nous a emmenés dans sa chambre. Lucifère nous a installés dans
une maison de poupée, puis elle nous a obligés à prendre un faux repas
dans des assiettes vides. Et elle nous a changés de vêtements quatre fois.

Assis par terre, son chat ne nous quittait pas des yeux. Au bout d'un moment,
la sorcière a appelé sa fille :

- Viens dans le jardin, ma grenouillette chérie ! Le feu d'artifice va commencer !

La petite sorcière nous a menacés :

- Si vous osez sortir de ma maison de poupée, mon chat Méphisto vous
  mangera

Et elle est partie.

- C'est affreux ! Qu'est-ce qu'on va faire ? a gémi Baptiste.

Une idée m'est venue :

- La sorcière a sûrement une potion qui fait grandir. Peux-tu occuper Méphisto
  pendant que j'essaie de la trouver ?

Tandis que Baptiste appelait le chat par la fenêtre, je me suis faufilée hors
de la maison de poupée... J'ai couru jusqu'à la pièce sombre où nous avions
atterri. J'étais si petite que j'ai eu l'impression de parcourir des kilomètres !...

La porte était entrouverte. J'ai escaladé les étagères en lisant les étiquettes
des potions. Derrière un crapaud empaillé, j'ai fini par trouver un flacon
d'élixir pour grandir.

Comme j'étais trop petite pour l'ouvrir, j'ai poussé le flacon jusqu'à ce qu'il
tombe par terre. Il s'est écrasé sur le sol en faisant une immense mare. J'ai
bu un peu de potion et j'ai aussitôt retrouvé ma taille normale. Il était temps
d'aller délivrer Baptiste !

Chapitre 3 : La fuite

Dans la chambre de Lucifère, Méphisto essayait de démolir la maison de
poupée. Je lui ai donné un coup de pied et il s'est sauvé en crachant. Baptiste
est sorti tout étourdi de la maisonnette. Je l'ai porté jusqu'à la salle des potions
pour qu'il boive l'élixir. Et dès qu'il a eu retrouvé sa taille, j'ai proposé :

- Si on prenait un balai magique pour rentrer chez nous ? Je me souviens
  de la formule pour le faire voler.

Nous avons vite traversé le jardin. Les invités ne faisaient pas attention
à nous, ils applaudissaient en regardant le ciel. Leurs balais étaient appuyés
sur le portail. Nous en avons enfourché un et j'ai dit :

- Décollé Ksassott, balai, à l'école !

Ensuite, on s'est cramponnés comme on a pu, jusqu'à ce que le balai
atterrisse dans la cour de l'école. La cour était déserte. La fête était finie.
Nous sommes sortis dans la rue où une patrouille de police nous a tout
de suite repérés.

- Ce sont les enfants qu'on recherche ! s'est exclamé un des agents en nous
  faisant monter dans la voiture. Vite, au commissariat !

Au commissariat, nos parents nous ont serrés dans leurs bras en disant :

- Où étiez-vous passés ? Nous étions si inquiets !

Baptiste et moi avons raconté notre aventure. Le chef de la police a
annoncé :

- Nous allons mener notre enquête et nous arrêterons tout ce monde-là.

Baptiste et moi, nous avons eu de la chance : tout s'est bien terminé.
Mais si un jour, à la fête de l'école, une sorcière te propose de goûter de la
soupe... un bon conseil : sauve-toi !


La soupe à rétrécir (Anne Rivière - Gwendal Le Bec - Bayard poche)

Angelo

Il y a bien longtemps de cela, vivait en Italie un jeune garçon qui
s'appelait Angelo.

Sa mère et son père parcouraient le pays en
roulotte. Angelo les accompagnait. Il avait
deux frères aînés, les jumeaux Beppo et
Benno; et aussi un petit frère, Sandro.

Tout ce qu'il possédaient, ils le
transportaient avec eux.

A chaque arrivée dans un village, ils garaient
la roulotte sur la place. Le père d'Angelo et les deux
jumeaux bâtissaient une estrade avec des planches.
Le reste de la famille accrochait rideaux et banderoles pour le décor.

Ensuite, ils sortaient une malle pleine de costumes et chacun
enfilait le sien. Et le spectacle commençait !

Bientôt la place s'emplissait de monde, et des gens se penchaient
aux fenêtres pour regarder. Tandis que le père d'Angelo battait
du tambour, Beppo et Benno faisaient d'incroyables acrobaties.

Beppo pouvait porter Benno à l'envers sur sa tête, ou encore ils
se faisaient tomber avec des croche-pieds.

Puis le père d'Angelo interprétait des chansons amusantes en
jouant de la guitare, pendant que sa femme agitait son tambourin.
Et même Sandro tapait sur un tambour plus grand que lui !

Mais le clou du spectacle, c'était bien Angelo et son numéro
d'équilibriste. Il grimpait sur une corde raide et marchait dessus.

Il savait même danser sur une corde ! Et jamais il ne tombait.
Au-dessous de lui, le public émerveillé applaudissait.

Après le spectacle, ils démontaient l'estrade et rangeaient leurs
costumes. Puis la famille campait sous les arbres et la mère
d'Angelo préparait le dîner. Parfois Beppo et Benno jonglaient
avec des œufs; et leur père jouait de la guitare.

C'est ainsi qu'ils traversaient l'Italie de village en village.

Un jour, au moment où Angelo venait de finir son numéro, il
aperçut une petite fille qui pleurait à chaudes larmes.

- Pourquoi pleures-tu ? demanda-t-il.
- J'aimerais tellement être funambule et parcourir le pays comme
  toi, répondit-elle.

Puis elle lui raconta son histoire. Et, chose étrange, elle s'appelait
Angelina. Pauvre Angelina ! Elle n'avait ni père ni mère et vivait
avec son oncle, un homme lugubre et méchant.

Il était censé s'occuper d'elle, mais en réalité, c'était elle qui
s'occupait de lui. Elle devait épousseter les tables et les chaises, et
aussi laver tous les sols qui étaient vraiment immenses.

Ensuite elle devait laver la vaisselle, laver le linge... et faire tout
le repassage. La nuit, elle dormait dans un lit étroit et dur. Dans sa
chambre logeaient deux souris à qui elle parlait le soir. C'était là
ses seules amies car son oncle lui permettait rarement de sortir.

Chaque nuit, l'oncle d'Angelina fermait toutes les portes à double
tour avec un énorme trousseau de clés.

- J'aimerais tant partir avec toi, dit Angelina. Mais mon oncle me
  gardera enfermée ici pour toujours.
- Ne t'en fais pas, dit Angelo. J'ai une idée.

Cette nuit-là, quand les rues furent désertes, Angelo et
ses deux frères se faufilèrent dehors avec la malle à
costumes. Angelo grimpa sur les épaules de Beppo...
qui grimpa sur les épaules de Benno... et Benno grimpa
sur la malle.

Ils arrivèrent juste sous la fenêtre où Angelina les
attendait. Ils la firent descendre et très vite ils la
cachèrent dans le panier. Ils coururent d'un trait
jusqu'à la roulotte.

Le lendemain, au lever du jour, la famille d'Angelo était loin,
et Angelina aussi.

Depuis ce jour-là, Angelina fit partie de la famille. Elle les
accompagnait partout, et chaque jour, Angelo lui donnait
des leçons d'équilibre.

Au début, Angelina tombait assez souvent. Mais pour finir, elle
apprit vraiment à danser sur la corde. Et la mère d'Angelo
confectionna pour elle un magnifique costume.

C'est ainsi qu'Angelo et Angelina dansèrent en duo sur une corde.
Et partout les spectateurs applaudissaient.


Angelo (Quentin Blake - Petite Bibliothèque Calligram)