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dimanche 15 mai 2011

Les petits lutins

Il était une fois une petite ville prospère
et heureuse. En effet, chaque nuit, dès
que tout le monde s'était endormi, de
gentils petits lutins faisaient leur
apparition. Ils entraient sans bruit dans
les maisons et effectuaient la besogne
que les habitants n'avaient pu terminer
la veille.

Le pauvre menuisier
s'était endormi sur
son établi. Le lendemain, il devait livrer plusieurs portes et il n'avait pu terminer sa commande. Les petits lutins,
comprenant la situation, se mirent immédiatement au
travail. Bientôt, tout fut achevé.

Le boulanger dormait encore. Quelques petits lutins se glissèrent dans le fournil et allumèrent le four. Puis ils se mirent à pétrir la pâte, firent les pains et les enfournèrent. A son réveil, - il se lève très tôt - le boulanger trouvera de beaux pains dorés et croustillants.

Les petits lutins pensaient aussi aux mamans qui travaillaient sans arrêt du matin au soir. Elles n'avaient jamais de repos. Ils faisaient leur lessive et leur vaisselle, repassaient le linge, nettoyaient les vitres et préparaient les légumes pour le potage.

Ils aidaient également le boucher qui était un
brave homme, honnête et toujours de bonne
humeur : ils mettaient les jambons dans le
saloir, fumaient le lard, préparaient la viande
pour faire les saucisses et le boudin.

Le marchand de vin était un ivrogne -
l'occasion fait le larron - mais il avait bon
coeur. Notre homme devait justement mettre
plusieurs tonneux en bouteilles. Cinq lutins le firent à sa place.

Le tailleur du village n'avait pas beaucoup de
travail en cette saison : un costume à couper
et à faufiler et un manteau à terminer. Mais le
pauvre homme était malade et n'avait guère
le coeur à l'ouvrage. Pas étonnant d'ailleurs :
sa femme qui était la pire des mégères lui
rendait la vie insupportable et la santé
du malheureux en pâtissait.

- Achevons son travail, se dirent les lutins,
   ainsi le pauvre tailleur pourra prendre un
   peu de détente hors de chez lui : il en a
   le plus grand besoin ...

Moins d'une heure plus tard, tout était terminé. Le lendemain matin, le tailleur
descendit à l'atelier, fiévreux et grelottant. Mais quand il vit son travail achevé,
il poussa un soupir de soulagement et voulut se remettre au lit. Sa femme, ayant
appris l'intervention des lutins, résolut de se débarrasser d'eux car elle disait qu'ils
entretenaient la paresse de son mari.

La nuit suivante, elle répandit des pois secs dans
l'atelier et, armée d'un balai, elle attendit les lutins.
Quand ceux-ci arrivèrent, ils glissèrent sur les pois
et tombèrent. La méchante femme les chasssa
alors à grands coups de balai.

Les petits lutins, écoeurés par une telle ingratitude,
ne revinrent plus jamais dans la petite ville. Et,
depuis ce jour, chacun dut faire son travail lui-même.

Tout le monde regretta les gentils lutins : le boucher
dut préparer sa charcuterie tout seul. Le boulanger dut se lever à nouveau très tôt pour cuire tous ces pains. Le menuisier fut toujours en retard pour ses livraisons. Les lessives n'en finissaient pas et le linge à repasser s'empilait désespérément dans les paniers ... Seule la femme du tailleur fut satisfaite.

Mais quand les gens apprirent ce qu'elle avait fait aux lutins, ils décidèrent de ne
plus lui adresser la parole jusqu'à la fin de sa vie. Ce qu'ils firent et, comme elle
était très bavarde ...

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